PARIS (SIWEL) — Akli Bellabiod est un ancien fonctionnaire de police algérien qui a effectué de nombreuses missions en France, en Algérie, en Arabie saoudite. Aujourd’hui, à la retraite, il se consacre à la réflexion et à l’écriture et décide d’écrire un livre-témoignage dérangeant sur les dessous des grandes familles saoudiennes, dans lequel il dévoile des secrets sordides et très bien gardés. Akli Bellabiod a travaillé au service des grandes familles saoudiennes, dans l’entourage de la famille royale, aussi bien dans leur pays qu’en France. Ce qu’il y a vu et vécu a tourmenté sa conscience le poussant à divulguer et à dénoncer avec force le sort réservé aux femmes et aux enfants dans ce monde fait d’hypocrisie et d’esclavage qu’est l’Arabie saoudite. Lui-même, musulman, il veut dénoncer, preuves et expériences à l’appui, ces idéologues de l’islamisme qui distillent un « islam politique radical dévastateur rempli de haine et de mépris ». Voici une brève description du livre-témoignage, et totalement à charge, sur les perversions hallucinantes des grandes familles saoudiennes.
Dans le secret des grandes familles saoudiennes…
Chapitre 1 : Parlons de religion, de droit des femmes et de respect.
L’Arabie saoudite, tenue d’une main de fer par la famille des Saouds, est depuis longtemps une terre de non-droits pour les femmes, qui doivent se plier à des règles d’une sévérité extrême édictées par les chefs religieux du pays.
Mais aucune tradition, ni coutume, ni religion, ni hadith du Coran ne justifie qu’on assassine, qu’on immole, qu’on lapide, qu’on viole quelqu’un pour la simple raison qu’il s’agit d’une femme.
Les « faits divers » se succèdent, impliquant des femmes ou des jeunes filles que l’on viole et assassine sauvagement, parfois même aux portes de lieux sacrés comme La Mecque, sans que les coupables soient jamais poursuivis et sanctionnés, sans que la dignité des victimes ne soit jamais reconnue. Non, comme par enchantement, chaque fois qu’un crime crapuleux est commis dans les lieux saints de l’Islam, les commandeurs des croyants trouvent une porte de sortie en désignant des boucs émissaires étrangers ou en reportant la faute sur les victimes.
Abritées derrière leur nom et leurs privilèges, les grandes familles saoudiennes ne respectent pas la religion, qui réglemente la vie de tous les citoyens ordinaires d’Arabie saoudite; la débauche, le luxe, la drogue et l’alcool sont leur quotidien.
Ils ne sont pourtant jamais inquiétés par la police religieuse, la mutaween, par ailleurs toute puissante et omniprésente dans la vie des citoyens saoudiens. Il se dit même que certains membres de cette police, intransigeante envers tous, ne se privent pas de participer aux soirées orgiaques que donnent les princes.
La cible favorite de cette milice : les femmes, qui sont surveillées en permanence, qu’un simple écart vestimentaire ou la fréquentation d’un homme peuvent mener en prison. Leur vie entière est placée sous la tutelle des hommes, leur existence gommée et confinée derrière les portes des maisons.
Sous couvert de religion, les Saouds et leur police politique étouffent la société saoudienne, persécutant les femmes et faisant planer une menace permanente sur tous ceux qui manifestent des velléités d’opposition.
Les différents membres de grandes familles saoudiennes, plus ou moins proches de la famille royale par le jeu des alliances et des amitiés, viennent souvent passer quelques semaines à Paris, pour affaires ou simplement se distraire avec les plaisirs de la capitale. Ils arrivent seuls ou avec leur suite, des membres de leur famille ou des maîtresses, des associés ou des amis.
Commence alors pour l’auteur, qui est chargé de les accompagner, les protéger et leur faciliter le séjour, une plongée dans l’univers presque irréel des princes.
Débauche permanente, les membres des grandes familles engageant volontiers des femmes pour leur tenir compagnie toutes les nuits, mais aussi n’hésitant pas à violer celles qui se refusent à eux, dans l’indifférence totale des grands hôtels qui les accueillent et préfèrent fermer les yeux par peur de se mettre à dos leurs richissimes clients.
Drogue et alcool, à toute heure du jour ou de la nuit, les princes dédaignant de respecter les préceptes religieux et les lois qui en interdisent formellement la consommation, organisant des fêtes orgiaques où les beuveries sont la règle, où la drogue remplace la chicha dans les narguilés et où les jeunes princes s’improvisent dealers d’un soir.
Dépenses déraisonnables, cadeaux hors de prix, sorties permanentes et pots de vin : leur folie des grandeurs les précède à chaque instant de leur séjour, leurs caprices devant être satisfaits sur le champ, au mépris des règles en vigueur puisqu’elles ont été édictées par et pour ceux qu’ils considèrent uniquement comme des mécréants.
C’est un monde édifiant qui se dévoile, révélant le vrai visage des princes ; leur hypocrisie lorsqu’ils enfreignent joyeusement les principes qu’eux-mêmes ont érigés en lois ; leur cruauté lorsqu’ils traitent les femmes comme de simples morceaux de viande, à consommer sans que leur avis compte ; leur égoïsme lorsqu’ils exigent de voir leurs désirs exaucés à tout prix ; enfin, leur insouciance, puisqu’ils restent persuadés d’être dans leur bon droit et dans le droit chemin même lorsqu’ils se rendent coupables de tous les excès que Dieu et les hommes condamnent.
Malheureusement, il apparaît que les excès et les débauches ne sont pas réservés uniquement aux voyages à l’étranger.
Les nuits saoudiennes sont en fait elles aussi le théâtre d’orgies interdites – mais jamais appréhendées, puisque leurs hôtes sont ceux qui font et défont les lois. Alcool, même pendant le ramadan, drogue, films pornographiques et « hôtesses » sont monnaie courante dans les fêtes que donnent les saoudiens hauts-placés.
Mais les puissants ne sont pas les seuls concernés : malgré la rigueur implacable des lois, comme celle prévoyant la décapitation d’un couple adultère, les mauvaises mœurs rongent la société, s’appuyant paradoxalement sur les textes sacrés pour légitimer les horreurs auxquelles se livrent les hommes.
Ainsi, certains centres commerciaux abritent derrière les vitrines luxueuses de leurs magasins de véritables lupanars, où il est possible de venir vendre des jeunes filles, parfois encore des enfants, à des hommes cherchant à assouvir leurs pulsions. Cette activité, bien que cachée car souvent synonyme d’adultère, est rendue possible par l’invocation du Coran, dont un des versets permet les mariages temporaires et donne ainsi son accord à ce qui s’apparente très clairement à de la prostitution, où les proxénètes sont très souvent les propres parents des victimes. À travers une interprétation tordue mais acceptée des textes sacrées, de nombreux hommes se livrent ainsi à des ébats honteux, se débarrassant ensuite facilement de la jeune fille qui devient naturellement une paria, la perte de sa sacro-sainte virginité lui interdisant désormais un mariage honorable.
Dans un royaume où tout ce qui pourrait éveiller la moindre pulsion est interdit – des publicités impliquant des femmes aux magazines télé, en passant par les jouets « trop » occidentaux et les mannequins en plastique dans les vitrines – certaines pratiques hautement immorales et connues de tous restent donc parfaitement tolérées, d’autant plus qu’elles ne heurtent que les femmes, éternelles victimes de ce pays.
Bien que persécutées chaque jour, les femmes ne sont pas les seules victimes du régime ; sont aussi poursuivis et arrêtés tous ceux qui, de près ou de loin, expriment la moindre opposition à la politique du gouvernement et de la famille royale.
Aucun parti politique – autre que celui du gouvernement – n’est toléré dans ce pays, les opposants étant condamnés à lutter dans l’ombre et dans l’illégalité. Parmi eux se trouvent notamment les représentants des chiites, minoritaires en Arabie saoudite et souvent issus des pays voisins, comme le Yémen.
Chaque manifestation présente pour les opposants un risque d’arrestation, et donc de torture, voire de mort.
Car il est bien connu qu’une arrestation dans ce pays n’est jamais suivie d’une procédure judiciaire en bonne et due forme, mais seulement d’une incarcération qui tourne très rapidement au cauchemar, surtout pour les prisonniers politiques qui sont particulièrement maltraités.
La torture est monnaie courante, les geôliers mettant en oeuvre de nombreuses techniques pour briser physiquement et psychologiquement leurs prisonniers. Aux conditions d’incarcération invivables s’ajoutent isolement, flagellation, immobilisation dans des positions inhumaines, coups, décharges d’électricité, brûlures, amputations, parfois même castration…
Les étrangers sont tout particulièrement représentés dans les prisons, qu’ils soient des opposants politiques ou non, souvent arrêtés pour des motifs arbitraires ou pour des actes qu’ils n’ont pas commis.
Cette menace n’empêche pourtant pas de nombreux opposants de continuer à militer clandestinement auprès de la population, organisant des meetings secrets ou infiltrant des groupes de jeunes tout prêts à écouter un discours autre que celui, étouffant, des autorités. Là, ils continuent à dénoncer les abus, l’hypocrisie, la cruauté des dirigeants, pointant du doigt la corruption, le gaspillage des ressources du pays et encourageant leur auditoire à se soulever et se retourner conte la famille royale, qu’ils accusent d’être l’unique responsable de l’état actuel du pays.
SIWEL 261217 FEV 15