AT-DWALA (SIWEL) — Aux environs de 11H 30, brandissant des posters de Lounès Matoub et des drapeaux kabyles, les militants du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), à leur tête le président du Mouvement, Bouaziz Ait Chebib, sont venus des 4 coins de la Kabylie pour se recueillir sur la tombe du Rebelle.
Dans un discours dont vous trouverez les grandes lignes ci-après, le président du MAK n’a pas manqué de relever « l’ardeur et la fidélité des nouvelles des générations envers le combat identitaire », justifiant ainsi un proverbe mexicain cité par un jeune militant du MAK qui dira « Ils ont voulu nous enterrer, ils ne savaient pas que nous étions des graines »…
Et en effet, ce sont des milliers de graines kabyles qui ne cessent de germer sur la terre ancestrale de cette Kabylie éternelle : « idurar ay d l3emri-iw » disait le semeur de graine…
Ci-après le compte rendu de cette journée d’hommage du MAK au Rebelle Kabyle Matoub Lounès.
Puis le président du Mouvement kabyliste précisera encore. « Nous n’avons pas besoin de spéculer sur son combat, car Lounès a défini lui-même son idéal, ses aspirations et le but de son militantisme de son vivant. Il a bel et bien chanté la kabylité, tout comme il a revendiqué le droit du peuple kabyle à disposer de sa propre république. Nous n’avons rien inventé. Il l’a précisé lui-même face à son peuple, comme il aimait à le dire et les preuves de ce que nous avons existent ».
Ensuite, le président du MAK a invité Hsen Chirifi, un vieux militant de cette cause identitaire entamée depuis plus d’un demi-siècle, à venir déposer un drapeau kabyle sur la tombe de Matoub Lounès. Le geste, fortement symbolique, a immédiatement empli d’émotion l’assistance qui s’est mise à scander « Kabylie indépendante ! ». Rappelons que Hsen Chirifi était l’un des compagnons de Masin U Harun (Haroun Mohamed) et qu’il avait passé 10 ans de sa vie dans les prisons algériennes dans l’affaire des poseurs de bombe. Hsen Chérifi a rejoint le MAK dont il est actuellement un fervent militant. C’est lui, l’aîné dans cette lutte acharnée contre l’assimilation forcée, qui a déposé le drapeau kabyle sur la tombe du Rebelle. La symbolique du geste a ému l’assistance qui voit se succéder les générations de Kabyles, où les uns sont assassinés ou exilés, et les autres emprisonnés et torturés, pendant que le travail d’assimilation et de dépersonnalisation de la Kabylie se poursuite et s’intensifie…Et la foule qui s’écrie alors « Kabylie indépendante !!! »
Puis Abderaeazk Aissat, le président du MAK, Bouaziz Ait Chebib, et un membre de la Coordination d’Akbou, Koceila Iken (une victime du printemps noir au cours duquel il a perdu une jambe) ont été reçu par la famille de Lounès Matoub dans la demeure de l’éternel Rebelle. La rencontre a eu lieu dans une ambiance fraternelle conformément à l’esprit rassembleur de Matoub.
Il est à noter que, sans doute échaudé par l’accueil qui lui avait été réservé l’année dernière, le Bachagha Ould Ali El Hadi ne s’est pas hasardé à se montrer cette année. Du reste, les militants kabyles l’attendaient de pied ferme et étaient décidé à le renvoyer chez ses maîtres s’il s’était aventuré à se présenter en ce jour sacré pour les kabyles.
Ensuite le drapeau kabyle déposé sur la tombe du rebelle a été hissé par un grand nombre de jeunes qui n’ont cessé de succéder pour prendre des photos avec leur drapeau sur la tombe de Matoub Lounès : Rebelle kabyle pour l’éternité, le rebelle auquel s’applique à merveille le proverbe mexicain « Ils ont voulu nous enterrer, ils ne savaient pas que nous étions des graines »… Et en effet, ce sont des milliers de graines kabyles qui ne cessent de germer sur la terre ancestrale de cette Kabylie éternelle…idurar ay d l3emri-iw disait le semeur de graine.
cdb/zp,
SIWEL 251843 JUIN 15