KIDAL (SIWEL) — Depuis la signature des accords de Ouagadougou, les incidents et les « désaccords » ne cessent de rendre de manière de plus en plus évidente, la mauvaise pièce de théâtre que apprête à faire jouer François Hollande aussi bien au Mali qu’à l’Azawad. En effet, personne n’est dupe quant à l’impossibilité de faire voter une population touarègue qui refuse, légitimement, de jouer la pièce de sa propre mise à mort fixée, selon le calendrier de François Hollande, au 28 juillet prochain.
Seulement voilà, les accords signés par le MNLA sous la menace d’un appui de Serval aux maliens, n’a pas suffit à éradiquer la volonté de la population touarègue qui refuse, et pour cause, le retour de l’armée et de l’administration de Bamako. A Kidal, et ailleurs en zone touarègue où les soldats de Serval ne peuvent pas être stationnés en masse pour soutenir Bamako, le monde touareg s’agite et donne des signes qui font comprendre à la France que l’élimination programmée de leur monde ne passera pas pour un haut fait d’arme de la valeureuse Serval en faveur de la démocratie et des droits de l’homme en Afrique ! …c’est le moins que l’on puisse en dire.
A Gao et Tombouctou, alors que la majorité de la population touarègue, victime de choix des massacre maliens, a fuit vers les camps de réfugié (surtout depuis l’opération Serval qui a amené dans ses bagages les soldats maliens), les déplacements de population vont bon train et les zones touarègue sont « repeuplés » de population de Sud afin de « prouver » que le Nord est en parfait accord avec le Sud et que par conséquent, les touaregs souhaitent le retour du Mali.
Du coup, les violences interethniques se multiplient un peu partout dans l’Azawad et les touaregs tentent de se défendre comme ils peuvent malgré la monstrueuse coalition alliant Françafrique, internationale islamiste et désintérêt mondial à la souffrance d’un peuple « charcuté » par une grande démocratie européenne, de surcroît emblématique de la défense des droits de l’Homme.
A Tessalit, un élus et 3 agents électoraux ont également été enlevés par, semble-t-il, des membres du MNLA. Du moins, les soldats français de la Serval soupçonnent fortement le MNLA d’avoir commandité l’enlèvement.
De fait, la commissions de négociation du MNLA a beau avoir signé les accords de Ouagadougou, la base du MNLA, comme d’ailleurs certains responsables du MNLA, moins sensible aux menaces françaises, sont loin d’être convaincue de la bonne foi de cet accord, ni du coté malien, ni du coté français. Le doute a même été mis sur certains responsables touarègues du MNLA et sont accusés d’avoir bradé l’avenir du peuple tamashek aux intérêts de la France « traîtresse ».
La « diplomatie française au Mali », ou plus précisément l’administration Françafricaine, réalise finalement que l’accord de Ouagadougou avec le retour « officiellement accepté » de l’armée et de l’administration malienne dans les villes de l’Azawad est plus dur à faire appliquer qu’à faire signer. A l’approche de la fameuse présidentielle qui doit officiellement consacrer le nouveau président malien légitime, indépendant et surtout « démocratiquement élu », l’Azawad refuse de filer droit à abattage.
Les protestations populaires persistent contre les autorités maliennes et les camps militaires maliens sont régulièrement l’objet de manifestations reprenant les positions initiales des touaregs : « non au Mali dans l’Azawad », « nous ne sommes pas maliens, nous sommes azawadiens » , oui à serval, oui à la Minusma, non à l’armée et à l’administration malienne » et c’est ce dernier slogan qui fait tourner les regard vers le MNLA, soupçonné d’agir par population interposée tout en adoptant officiellement un discours conciliateur, incontestablement dû aux pressions et menaces françaises. Ce sont d’ailleurs les soldats de la Serval qui servent de « bouclier » à la colère des azawadiens face à la présence malienne. Le contentieux opposant les touaregs aux maliens étant bien trop douloureux et ancien pour être ainsi balayé par un nouveau revers de main français.
avec toumast press,
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