PARIS (SIWEL) — Le 12 mai 1950, Belɛid At Ɛli décédait à l’âge de 41 ans, à Mascara, dans un asile de vieillards. Considéré comme étant le « premier écrivain de langue kabyle » par les plus éminents spécialistes des linguistes berbères, dont Salem Chaker, nous publions ci-après l’intégralité de la fiche qui a été consacrée par le Centre de recherche berbère (CRB) de l’Inalco (Paris) au premier auteur en langue kabyle : Belaid Nat Ali
Très vite, il se met à composer lui-même, décrivant les scènes de la vie quotidienne villageoise, réécrivant sa propre version des contes. Aussi son œuvre va-t-elle bien au-delà de la transcription des quelques contes que le Père Degezelle lui demandait au début.
En dehors de quelques textes non publiés, qui figurent dans le manuscrit original déposé au Centre de Recherche Berbère de l’Inalco, l’oeuvre de Belaïd tient entièrement dans les deux volumes édités par Dallet & Degezelle et dont voici le sommaire :
BELAÏD (IZARAR Belaïd : 1909 – 1950) [ Belɛid At-Ɛli
I. Timucuha (I. Contes)
– Tamacahut uwaɣzniw (- L’ogre)
– Tamacahut uɛeqqa yessawalen (- Le caillou qui parle)
– Tamacahut n Bu-Yedmim (- Aubépin)
– Tamacahut inisi d wuccen (- Le Hérisson et le Chacal)
– Lɣani d lfaqir (- Le riche et le pauvre)
– Tafunast igujilen (- La vache des orphelins)
– Lwali n wedrar (- Le saint homme de la montagne)
– Aẓidan d umerẓagu (- Le meilleur et le pire)
– Ayen tzerɛeḍ (- Ce que l’on sème)
– D ayen d-ḥekkun (- Des histoires que l’on raconte)
II. Amexluḍ (II. Mélanges)
– Afenjal n lqahwa (- Une tasse de café)
– Asmi heddrent lehwayec (- Au temps où les bêtes parlaient)
– Lexḍubegga (- Démarches matrimoniales)
– Jeddi (- Grand-père)
– D amezwaru unebdu (- Premier jour d’été)
– At-zik (- Nos anciens)
– Sut taddart (- Nos villageoises)
III. Isefra (III. Choix de poèmes)
Belaïd a fait mieux que ses prédécesseurs, Ben Sedira et Boulifa, les précurseurs de la littérature kabyle écrite en caractères latins, qui n’ont pas pu ou su s’affranchir des contraintes de l’oralité. Bélaïd a bousculé cet ordre de choses pour donner une dimension nouvelle à la prose écrite qu’il a en fait constituée en tant que genre kabyle.
Il a introduit le narrateur dans le texte et le portrait psychologique des principaux personnages. Son sens de l’observation lui a permis de saisir et de croquer les traits des visages et les attitudes de ses personnages.
Aussi doit-on considérer Belaïd comme le véritable fondateur de la littérature kabyle écrite.
Belɛid At-Ɛli : Bibliographie
On se reportera surtout à la notice de :
• Ibrahim (Mohand) : « Belaïd At-Ali », Hommes et femmes de Kabylie I (Dictionnaire biographique de la Kabylie), (sous la direction de S. Chaker) Aix-en-Provence, Edisud, 2001, p. 104-108.
On trouvera également un important "Dossier Belaïd Aït Ali" dans Etudes et documents berbères, 2, 1987, comportant trois contributions :
• Kleiber (P.) & Ould-Braham (O.) : « Un écrivain d’expression kabyle : Belaïd Aït Ali », p. 117-127.
• « Aɛmer Meskin : Belɛid At Ɛli », p. 128-141.
• « Belɛid At Ɛli : Expressions de la vie, commentaires d’expressions kabyles (extraits) », p. 142-150.
Dallet (J.-M.) et Degezelle (J.-L.) : Les cahiers de Belaïd ou la Kabylie d’antan, Fort-National, 1964 ; I (Textes), 478 p. + II (Traductions), 446 p.
Ibrahim (Mohand) : Vie de Belɛid At Ɛli, auteur des Cahiers de Belaïd ou la Kabylie d’antan, mémoire de maîtrise (Etudes berbères, S. Chaker, Dir.) , Inalco, 1997, 148 p.
Redjala (M.) : « Kabyle, 3. Langue et littérature kabyles », Encyclopaedia Universalis, 9, 1980.
Un article ("Belaïd Aït-Ali, un précurseur" I & II) a été consacré à Belaïd par Boussad Berrichi dans le journal algérien La nouvelle République, n° 392, du 20/05/1999 et n° 394, du 23/05/1999.
Voir ci-dessous la fiche du Centre de recherche Berbère de l’Inalco sur Belaid At Ali, directement depuis sa source :
http://www.centrederechercheberbere.fr/belaid.html
http://www.centrederechercheberbere.fr/tl_files/doc-pdf/Belaid_Ait_Ali.pdf
http://fr.scribd.com/doc/21745461/Les-Cahiers-de-Belaid-ou-la-Kabylie-d-antan-par-Belaid-Ait-Ali