AIT ABDELMOUMEN (SIWEL)- Le président du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), Bouaziz Aït-Chebib, s’est montré très virulent à l’endroit du pouvoir algérien et de certains de « ses pantins » hier à Aït-Abdelmoumène, commune de Tizi-nTletha où il a animé un meeting. C’est surtout Ahmed Ouyahia, l’homme dégommé de son poste de Premier ministre par Abdelaziz Bouteflika et de son fauteuil de secrétaire général de parti (Rassemblement National Démocratique) par Yahia Guidoum, qui a essuyé les tirs aux boulets rouges de Bouaziz Aït-Chebib.
Il faut reconnaître que le premier responsable du MAK a été meurtri dans son âme, à l’instar de tous les Kabyles, hommes et femmes, ayant pris connaissance de ce qu’a tramé la France néocoloniale contre la Kabylie avec la complicité du pouvoir algérien dont Ahmed Ouyahia reconnaît publiquement être son « commis ». Le nombreux public présent à Aït-Abdelmoumène a appris de la bouche de Bouaziz Aït-Chebib que « le tremblement de terre qui s’est produit dernièrement à Béjaia, lequel a causé de grands dégâts, a été causé par l’essai effectué par l’entreprise française dans le cadre de l’opération d’exploration et d’exploitation du pétrole off shore au large des côtes de Béjaia ».
Le président du MAK a expliqué que l’engin de perforation du sol marin et dirigé à partir du bateau, lequel était resté pendant deux mois au large des côtes de Béjaia, a été si puissant et si destructeur de la masse rocheuse que les répercussions ont été traduites par le tremblement de terre ». « Cette opération illégale, ajoute l’orateur, a été voulue par ses initiateurs et leurs complices comme « secrète » puisque l’APW de Béjaia, qui a quand même fini par le savoir et outrée par le procédé, a voulu crier au scandale mais en a été cependant empêchée par le wali ».
Sur ce volet portant sur l’exploitation du pétrole off shore et gaz de schiste, le numéro un du MAK a ajouté : « Suite à la catastrophe qui a eu lieu au Mexique et aux USA en 20I0, le Congrès Mondial de la Nature (CMN) qui s’est réuni du 6 au I5 septembre 20I2 a dégagé des résolutions déconseillant fortement l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste. Le CMN a surtout déconseillé l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste et le pétrole off shore dans le bassin médirranéen, région connue et reconnue comme fortement sismique ». « D’ailleurs, déclare encore l’orateur, c’est que le Premier ministre français, Jean-Marc Hérault, a reconnu la dangerosité du gaz de l’exploitation du gaz de schiste et de son côté, François Hollande a déclaré solennellement que durant son mandat présidentiel, il n’acceptera jamais l’exploitation de gaz de schiste sur le sol français ».
A ce moment, l’orateur criera haut et fort : « La France en veut à la Kabylie parce que c’est la Kabylie qui l’a chassée d’Algérie. Sans la Kabylie, la France coloniale serait aujourd’hui encore en Algérie ! ».
« Ahmed Ouyahia, poursuit Bouaziz Aït-Chebib, a, toute honte bue, déclaré à l’antenne de BRTV que « l’exploitation du gaz de schiste est une bonne décision. Bien ou mauvais, c’est une nécessité pour l’Algérie » ». « Ce même Ouyahia, le gueux, s’insurgera, Bouaziz Aït-Chebib, a osé déclarer que ce n’est pas Massinissa qui a consacré tamazight comme langue nationale mais bel et bien Abdelaziz Bouteflika , effaçant par là les sacrifices et le militantisme de plusieurs générations de Kabyles ». De l’homme qui a été chassé de son fauteuil de Premier ministre par Abdelaziz Bouteflika, le président du MAK dira encore de lui : « Il a sali sa famille, son village, sa commune, son aârch et la Kabylie entière. Non, Ahmed Ouyahia n’est pas un Kabyle ! » La chaîne de télévision privée, BRTV, qui a le siège et qui émet à partir de la capitale française a eu également sa part de reproches de la part du premier responsable du MAK. Il est reproché à cette chaîne de télévision d’œuvrer dans le sens contraire des intérêts du peuple kabyle puisqu’elle s’est même donné la peine d’effectuer le déplacement de Paris jusqu’à Alger pour servir de moyen de communication à « un traître comme Ahmed Ouyahia » alors qu’elle a toujours fermé ses portes aux peuples qui souffrent le martyre comme les Amazighs de Libye, du M’zab, du Mali…
Une fois passé au « rouleau » Ahmed Ouyahia, Bouaziz Aït-Chebib s’attaquera à la politique du pouvoir « arabo-islamo-baâthiste » d’Alger. Sur ce volet précis, l’orateur citera encore des noms de personnages « ayant vendu leur âme au diable » contre des dividendes matériels. Amara Benyounès, Ali Benflis, Ahmed Benbitour, Liamine Zeroual, Abdelamalek Sellal, Tewfik et Abdelaziz Bouteflika seront mis dans le même panier. L’ancien Président de la république, Liamine Zeroual, sera accusé d’être à l’origine de la loi portant généralisation de la langue arabe, celle-là même qui sera imposée au peuple kabyle pour qu’il oublie sa propre langue. « Certains personnages, ironise l’orateur, veulent nous présenter maintenant Liamine Zeroual comme « un zaïm (un héros) ».
Ali Benflis sera accusé de n’avoir pas bougé le petit doigt en 200I pendant que les gendarmes tiraient sur « nos jeunes alors qu’il était chef de gouvernement ».
Amara Benyounès portera le chapeau de l’homme qui s’allie avec le pouvoir « criminel et fasciste » d’Alger pour sauver ses intérêts personnels. Le numéro un du MAK associera tous ces noms dans l’équation portant sur les élections du I7 avril prochain.
Concernant justement ce chahut fait à propos de ces élections, Bouaziz Aït-Chebib le comparera à du cinéma où il y a le metteur en scène et les comédiens. « Le pouvoir, indiquera Bouaziz Aït-Chebib, ne fait pas de distinction entre Abdelaziz Bouteflika et Ali Benflis puisque les deux sont des enfants du système.
Quant au patron du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), le Général Tewfik, il sera comparé au metteur en scène puisque lui le grand patron de ces « agitateurs » et tout se fait selon ses calculs et ses ordres. C’est pourquoi, le président du MAK le désignera comme « ennemi du peuple kabyle » et le mettra, devons-nous rappeler, dans le même panier que les autres.
Tournant ensuite en dérision ces élections présidentielles, l’orateur fera rire l’assistance par cette observation : « Autrefois, le pouvoir algérien faisait voter les morts pour son candidat. Cette fois-ci, il veut faire voter les électeurs algériens pour un moribond ». (Allusion faite à l’état de grabataire du candidat, Abdelaziz Bouteflika).
Et avant de rappeler que le rendez-vous algérien du I7 avril ne concerne aucunement le peuple kabyle et que sa décision est le rejet pur et simple de ces élections en question et renouvelé, en revanche son appel pour la participation massive des Kabyles à la marche du 20 avril, occasion d’exiger, encore une fois, la tenue d’un référendum pour l’autodétermination de la Kabylie, le président du MAK lancera des fléchettes à l’endroit de ceux qui « rejettent » le 4e mandat d’Abdeelaziz Bouteflika, particulièrement le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) sans aller toutefois à le nommer. En effet, Bouaziz Aït-Chebib remarquera que « pas un seul des manifestants présents à la salle Harcha n’a osé exhiber le drapeau kabyle ni pipé un mot en kabyle. » « Les slogans sur les banderoles sont tous inscrits en arabe et tous les discours ont été faits en arabe », conclut-il.
Quant au deuxième homme ayant pris la parole, Mohand-Ouamar Hachim en l’occurrence, il commencera son intervention par rappeler les grandes lignes et les objectifs de la grande famille militante et patriotique du MAK. Cet intervenant ne prendra pas de gants en désignant le FFS et le RCD comme étant des partis politiques « qui n’existent pas en dehors de la Kabylie ». « Nous avons depuis longtemps, a martelé Mohand-Ouamar Hachim, lancé un appel aux élus de ces deux partis politiques de démissionner de leurs postes d’élus, et ce non sans leur avoir expliqué que l’élu ne pouvait pas avoir les coudées franches pour s’acquitter comme il se devait de leur mission ». « Aujourd’hui, poursuit l’orateur, Mustapha Bouchachi du FFS a fini par croire, je le pense bien, à notre thèse puisqu’il vient de démissionner de son poste de député ».
Abordant le point relatif à ce qui apparaît comme la guerre des clans, l’intervenant a lancé un appel aux Kabyles de ne pas s’y impliquer car « ce n’est pas notre guerre et ce n’est pas non plus notre cause ». « En revanche, assure Mohand-Ouamar Hachim, je lance un appel solennel aux Kabyles, les jeunes notamment, de s’impliquer dans la gestion des affaires de leurs villages respectifs, et ce en s’introduisant dans les comités de villages ». Par ailleurs, l’intervenant, comme l’a fait son prédécesseur au micro, a mis à nu les pratiques du pouvoir d’Alger avant d’appeler à son tour le peuple kabyle à considérer la journée du I7 avril prochain comme « une journée ordinaire » mais à venir massivement à Tizi-Ouzou-ville durant la journée du 20 du même mois pour exiger du pouvoir l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination de la Kabylie ».
Siwel avec Tamurt