BOUZEGUENE (SIWEL) — Le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) a appelé jeudi 3 février depuis Bouzeguène à l’issue de la marche populaire organisée dans cette localité les élus locaux de la région à démissionner de leur poste.
La marche populaire organisée par la Coordination intervillageoise du MAK de Bouzeguène a mobilisé quelque 2000 personnes qui voulaient exprimer leur refus quant à l’implantation d’une brigade de la gendarmerie dans leur commune.
Les marcheurs renforcés par les lycéens et les collégiens ainsi que par des militants venus d’autres régions de Tizi-Ouzou ont crié des slogans hostiles au pouvoir et à la gendarmerie et de soutien au Gouvernement provisoire kabyle (GPK) tels que « ulac smah ulac », « pouvoir assassin », « anwa wigi d imazighen », « assa azzeka Ferhat yella yella » , « Bouteflika Ouyahia gouvernement terroriste », « Kabylie autonome ». Des banderoles et des drapeaux kabyles ont été étalés.
Cette marche qui a démarré aux environs de 11 h du C.E.M Hemmadi pour atteindre la mairie s’est déroulée dans le calme a constaté Siwel.
À l’arrivée, une prise de parole a eu lieu où les différents responsables du MAK ont appelé les élus locaux à la démission « vu que ces derniers ne jouissent d’aucune prérogative pas même de s’opposer à l’installation d’une brigade de gendarmerie ». Pour le MAK, leur maintien équivaut à la « caution du régime algérien qui entretient une façade démocratique ».
Les responsables locaux du MAK ont d’ailleurs lancé un ultimatum de 21 jours aux élus de leur commune pour refaire les trottoirs faute de quoi « ils devraient répondre à l’appel de la population et démissionner ». Bouaziz Aït Chabib, secrétaire national du MAK à l’organique a affirmé que son mouvement demeure contre tous les clans du pouvoir et non pas contre l’unique chef de l’État.
C’est la deuxième manifestation organisée par la Coordination intervillageoise du MAK de Bouzeguène après celle du 9 avril 2009, au lendemain de la réélection d’Abdelaziz Bouteflika pour un troisième mandat à la tête de l’État algérien.
Le mouvement autonomiste MAK s’oppose farouchement au retour de la gendarmerie en Kabylie. Coupables d’avoir tiré sur les manifestants kabyles durant le printemps noir 2001-2003 et assassiné plus de 120 d’entre eux ; plusieurs brigades ont quitté la Kabylie en mars 2002 sur décision d’Alger sous pression du Mouvement des Aarchs.
Aucun responsable de la gendarmerie n’a été jugé en dépit d’une série de négociations entamée début 2004 puis en 2005 entre le gouvernement et une partie du mouvement des Aârchs.
Le président du Gouvernement provisoire kabyle, Ferhat Mehenni, a annoncé récemment que tous les dossiers des victimes du printemps noir 2001-2003 ont été ficelés et seront adressés prochainement aux juridictions internationales.
Le MAK propose une large autonomie pour la Kabylie, où ce seront les Kabyles qui assureront leur propre sécurité avec un corps de police kabyle.
ysn
SIWEL 031509 11
PS : Une malencontreuse erreur s’est glissée dans l’exergue de la dépêche et SIWEL tient à s’excuser auprès du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie qui en a apporté le rectificatif : il fallait lire « le MAK appelle les élus locaux de la Kabylie à démissionner » au lieu de « la coordination intervillageoise de Bouzguène ».