MAATKAS (SIWEL) — Les chrétiens de Kabylie sont sous la pression de l’État algérien qui ne cesse pourtant de pérorer sur sa prétendue liberté de culte, soi-disant » garantie » par la constitution algérienne. Mais comme pour toutes les déclarations de bonne foi algériennes, et comme dirait De Gaule qui savait bien de quoi il parlait, » les promesses n’engagent que ceux qui y croient « .
Après la mise en demeure reçue en février dernier par l’église d’At Djima la sommant de cesser toute activité cultuelle, c’est au tour de l’église de Maâtkas de subir le même sort: l’église est en effet sommée à son tour de cesser toute activité cultuelle.
A At Djima comme à Maâtkas, les mises en demeures sont signées des chefs de circonscription (daira); celui d’Iwadiyen (Ouadhias) pour At Djima et celui de Maâtkas pour l’église de Maâtkas.
« Il m’a été donné de prendre connaissance de l’exercice de culte autre que musulman à l’intérieur de l’habitation que vous avez érigée, et ce en contradiction avec les dispositions de l’ordonnance n° 06-03 du 28/02/2006, fixant les conditions d’exercice des cultes autres que musulman», écrit le chef de circonscription de Maâtkas.
Le chef de circonscription (daïra) de Maâtkas menace même les responsables de l’église de poursuites judiciaires en cas du non-respect de sa mise en demeure:
«J’ai le regret de vous mettre en demeure collectivement de cesser toute activité dans l’édifice précité dès réception de la présente de rompre le bail de location qui est conclu en violation de la réglementation régissant l’activité et de remettre les lieux à leur destination initiale d’habitation sous peine de poursuites judiciaires conformément à la réglementation en vigueur», écrit-il.
Les responsables de l’église ne comprennent pas cette décision car selon eux, il y a un mois de cela, ils ont remis au chef de circonscription de Maâtkas et même à la gendarmerie de Maâtkas tous les documents nécessaires, à savoir l’attestation d’affiliation à l’EPA, l’agrément et le bail de location. Ce qui signifie que, quand bien même la réglementation en vigueur fixant les conditions d’exercice des cultes autres que musulman en Algérie serait injuste et discriminatoire, l’église les à quand même respecté.
La décision de fermeture de l’église de Maâtkas, comme celle de Djima et sans doute prochainement de toutes les autres, relève tout simplement de l’incompatibilité inhérente à l’idéologie arabo-islamique à cohabiter pacifiquement avec tout ce qui n’est pas arabe et islamique.
zp,
SIWEL 250225 AVR 16