AGNI GEGHRAN (SIWEL) — Une conférence-débat a été animée par le Professeur Rachid At Ali Uqasi d’Université du Canada sur le thème « les phénomènes de dépersonnalisation en Kabylie » au chef-lieu d’Agouni Gueghrane au sud-ouest de Tizi Ouzou et ce, devant un auditoire mixte fort nombreux et assoiffé de savoirs des Amusnaw.

 

Par : Hocine Azem

Celui-ci avait abordé la thématique de la conférence avec aisance d’autant plus que le Professeur est un enfant prodige du village d’Agouni Gueghrane qui s’est installé au Canada depuis quelques années et c’est à Alger que Rachid avait commencé ses premiers pas dans la lutte pour l’officialisation de la culture et la langue amazighe au sein de l’Université d’ Alger dans laquelle il était étudiant en génie électronique.

D’emblée le conférencier avait mis l’accent sur les phénomènes qui guettent sournoisement la culture et la langue kabyle par une stratégie insidieusement concoctée du pouvoir qui use et abuse de tous les outils d’expression dans lesquels les détracteurs de la culture de Mammeri distillent leurs messages subliminaux aux téléspectateurs kabyles sur les ondes de TV 04 notamment en mois de Ramadhan, ou les programmes sont de véritables croisades contre les fondements et les valeurs identitaires du peuple kabyle par des produits cinématographiques chargés de passéismes arabo-islamistes.

Bien plus, Rachid At Ali Uqasi n’a pas été avec le dos de la cuillère à l’égard des abus des haut-parleurs qui exploitent des plages de prières pour diffuser leurs archaïsmes et diatribes salafistes et wahabbistes à pleins décibels des heurs pendant les Taraouih Ramadhannesques en dépit et au mépris des valeurs de laïcité ; de la liberté de conscience et du respect de la société kabyle qui a toujours refusée les hégémonismes des Religions et privilégiant les règles de vivre-ensemble dans la paix et la démocratie des siècles durant.

D’autre part ; le conférencier stigmatisant dans des termes acerbes les élus locaux qui demeurent sans projet de valeurs quant aux desseins de l’Administration qui refuse d’inscrire les prénoms amazighs au sein des services d’état-civil dans des Communes sous les bannières des partis issue de la mouvance démocratique et sociologiquement ancrés en Kabylie au lieu de prendre les initiatives de booster les habitudes bureaucratiques des collectivités locales auxquelles ils ont dévolus leur projets sociétal démocratique et laïque du moins dans le paraitre de leurs discours électoraux.

Le Professeur n’a cessé de rappeler tout au long de son exposé pédagogique professoral que les Kabyles se doivent union sacré dans l’esprit du combat pour leur dignité et liberté à l’instar des autres peuples du monde qui se sont décarcassés dans des combats similaires pour leur libération des jougs qui les ont embrigadés en les empêchant d’accéder à leur liberté. En étayant par des arguments historiques et analogiques son laïus en se référant aux combats admirables du Peuple de Mandela et aux principes de la non-violence et de la paix des Peuples souverainistes du Canada et de l’Europe qui ont pu construire des Etats autonomes en se basant sur les schémas sociopolitiques de leurs spécificités anthropologiques de leurs régions et de leurs Peuples et dans la perspective de conduire la Kabylie vers un développement pluri-axial et multidimensionnel.

Lors des débats Rachid At Ali Uqasi a répondu aux questionnements des participants (es) sur la résolution de la crise identitaire qui frappe de plein fouet la Kabylie et l’Afrique du Nord en général et les perspectives de relancer le combat pour les droits légitimes du Peuple par des modes d’action pacifique et démocratique en agissant par les mécanismes des Droits Humains et des engagements impénitents pour la cause qui plus est, sera réglée un jour par un Etat kabyle, tout comme la Catalogne et le Québec, dans l’ensemble de l’Afrique du Nord amazighe autrement dit le pays des Hommes libres.

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SIWEL 05 1519 JUIL 13

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