(SIWEL) — » Les délégués Amazighs ont tous remarqué et souvent été choqués par le comportement ouvertement raciste antiamazigh de plusieurs participant-es au forum, partisans de l’idéologie panarabiste. Lors de leurs déplacements en divers lieux du forum, munis de leurs drapeaux, les Amazighs ont été souvent interpellés, insultés, traités de «diviseurs de la nation», de «suppôts du sionisme», de «pourriture» et parfois physiquement menacés.
Les Amazighs ont subi des insultes similaires et des menaces également lors de la marche contre le terrorisme. Plusieurs personnes ont essayé d’empêcher les Amazighs de porter leurs drapeaux. » extrait de la déclaration du Congrès Mondial Amazigh que nous publions ci-après dans son intégralité
Le Congrès Mondial Amazigh (CMA), en partenariat avec l’association Tunisienne de la culture amazighe, Forsem et Temoust, ont animé deux conférences, l’une portant sur « la résistance face aux défis et aux menaces : le cas du peuple amazigh » et la seconde intitulée « Awal, akal, amdan, le droit à la langue, à la terre et aux ressources naturelles des Amazighs ».
Les deux activités ont été suivies par un important public composé d’Amazighs, dont une forte délégation venue du Mzab (Algérie) et de non Amazighs. A l’issue du forum, les organisations participantes ont adopté une déclaration commune. Les Amazighs ont également participé le 24 mars à la marche d’ouverture du FSM ainsi que celle organisée le 29 mars contre le terrorisme à Tunis.
Plusieurs personnes ont essayé d’empêcher les Amazighs de porter leurs drapeaux. Les Amazighs sont cependant restés dans la marche jusqu’à son terme mais tout en restant en permanence sur leurs gardes tant le contexte était hostile et inquiétant.
Il est aussi important de noter que les Amazighs tunisiens qu’ils soient amazighophones ou arabophones ont été nombreux à venir spontanément aux côtés des Amazighs des autres pays de Tamazgha, et ils étaient visiblement fiers de leur identité. Ils cherchaient tous un drapeau amazigh ou au moins à prendre une photo avec « leur emblème »
Une fois dans l’avion, le commandant de bord annonce une panne de moteur. Les délégués du CMA ont alors demandé à descendre de l’avion vers deux heures du matin. Les vols du lendemain matin affichant complet, ils ont décidé de rentrer en Kabylie en taxi. Au poste frontière algérotunisien d’Oum-Teboul, d’autres désagréments les attendent puisque la police algérienne a retenu le passeport de Kamira Nait Sid pendant plus de deux heures, pour « raison d’Etat », a répondu avec mépris le policier responsable du poste.
Le CMA ne peut que dénoncer avec force les graves manquements de la compagnie Air-Algérie vis-à-vis de ses clients. Forte de sa position de monopole, cette entreprise de l’Etat algérien est une honte pour le pays, à tous points de vue. De même, le comportement de la police des frontières à Oum-Teboul est digne d’une des dernières dictatures archaïques du monde.
Bien que soumis à la multiplication des obstacles et des intimidations de toutes natures mis en place par les autorités algériennes, les membres du CMA, défenseurs des droits humains, sont déterminés à poursuivre avec obstination leur mission pour la liberté, la dignité, la justice, pour le peuple Amazigh.
Tunis, 18/03/2965 – 30/03/2015 Le Bureau du CMA.
Ci-dessous en pièce-jointe la déclaration du CMA