KABYLIE (SIWEL) — On peut ne pas apprécier la chasse aux sorcières, on n’en admet pas moins que ceux qui sont la cause du chaos algérien, ou leurs proches, se permettent de porter des jugements sur nous et sur nos initiatives en vue de sauvegarder notre identité et l’avenir de nos enfants dans un pays libre ! Taisez-vous donc, ô fossoyeurs du pays : Le MAK est l’unique issue qui peut sauver le peuple kabyle, car il est la synthèse de nos vœux. Monsieur Ferhat Mehenni est le seul président que nous reconnaissons, les autres étant nos ennemis attitrés.
Chacun d’eux nous a montré la nocivité qu’il pouvait déployer à notre égard, donc contre l’identité nationale puisque nous sommes les garants de l’identité berbère qui est authentique, légitime et nationale.
Face à notre légitimité, ils s’évertuent à opposer quelque chose, sinon de cohérent, du moins de très persuasif par sa violence, de l’arabo-baathisme à l’islamisme. Quand on pense que le filon de l’impérialisme arabe est à court de ressource, voilà qu’on nous sort le clou dans la panoplie d’artifices! En ce moment, l’Algérie, méditerranéenne, est en passe de devenir moyen-orientale. On se plaignait du fait que la tenue islamique fût imposée comme chose normale, car étant la référence de l’islam -ce moyen de tétaniser son monde-; et maintenant, dans le cadre de la "moyen-orientalisation", les femmes fument le narguilé…en tenue islamique! Cette tenue qui n’appartient ni à nos mères, ni à nos grands-mères, et encore moins à nos aïeules.
Chez nous, la femme n’est pas voilée, mais elle ne fume pas le narguilé; d’ailleurs, les hommes non plus.
Les commerçants moyen-orientaux installés à Alger, et qui proposent cette pratique ne doivent pas être mis en cause. Le responsable, c’est le système politique qui a arabisé le mental national pour des générations. Vu la promptitude des générations actuelles à singer le modèle moyen-oriental, c’est à se demander si, dans le pays, il y a des nationalistes qui veillent à l’intégrité de l’identité nationale!
Quand on parle des Arabes et des Berbères sur le sol d’Afrique du Nord, il n’est pas question de références génétiques, l’identité de chacun étant mesurée à l’aune de ses convictions. Le fait est que, l’heure n’étant plus à la glorification du colonialisme, il est révoltant de constater que, sous couvert de nationalisme arabe (donc étranger), les épigones des responsables de la destruction de l’Algérie -au nom de l’idéologie arabo-islamique-, viennent proférer des menaces contre ceux qui résistent aux diktats qu’ils ont décrétés éternels! Et cela au moment où l’identité berbère allait triompher du totalitarisme le plus dur qui soit -l’arabo-islamique-. Ces résistants sont kabyles -il ne peut en être autrement, les Kabyles étant les seuls à avoir réchappé à l’immersion totale, jusqu’à plus conscience, dans l’arabo-islamisme-. Toutes les résistances à cet impérialisme ont été et sont kabyles! C’est la raison pour laquelle la Kabylie reste la cible privilégiée de tous ceux qui se prévalent de l’arabo-islamisme. Les sophismes répandus par les idéologues arabo-musulmans sont tenaces et secondés, aujourd’hui, par les paralogismes citoyens. En effet, jamais les autres populations d’Algérie n’ont été solidaires de la Kabylie. Nous qui avons les idées bien claires à ce sujet, nous ne le redirons jamais assez. Non seulement, rares étaient les non Kabyles qui furent révoltés par les répressions post-indépendance contre la Kabylie -le temps n’était pas encore aux Mohamed Bentchicou et aux Boualem Sansal-, mais encore la majorité se liguait pour faire le procès des Kabyles et de la Kabylie.
L’on ne peut oublier l’incommensurable flot de haine déversé, après la répression exercée, par exemple lors du Printemps 80, sur la jeunesse kabyle. Que n’avons-nous pas entendu et lu! Il ne s’agissait pas encore des détestables Ennahar et Echourouk, c’était un grimoire francophone, organe officiel de l’Etat dictatorial algérien; ce pays qui s’est fait lige de la nation arabo-musulmane, trahissant de ce fait, l’identité authentique, que ni le temps, ni la violence des hommes n’ont pu enterrer, a usé sans vergogne, des pratiques qu’il ne cesse de reprocher à la France : usage de la torture, répression armée, brimades; et, brochant sur le tout, il utilise la peur comme arme infaillible dans les dictatures. Il n’est pas question du sentiment de peur qui ressortit au domaine psychique (peur de mal faire, peur d’échouer, etc.). Il est question de la peur quand celle-ci est la prémisse d’une situation dégradante -comme peut l’être l’esclavage- où des personnes se trouvent dans l’obligation d’obtempérer aux décisions d’une catégorie d’individus qui les tient sous sa botte par le truchement du chantage -celui de l’emploi et bien d’autres- et par la violence!
Ces ignobles individus dont il est question aujourd’hui, citent l’exemple des Berbères marocains qui ont essayé de tenir tête au pouvoir, et qui ont été réprimés! Ils reconnaissent, ainsi, qu’ils sont affiliés à une nébuleuse qui agit, quand besoin est, dans les pays où les autochtones ont tendance à se révolter contre le colonialisme arabo-islamique. Qui peut oser prétendre qu’il puisse s’agir de nationalisme quand une seule et même force règne sur des pays qui se croyaient souverains? Ce qui est édifiant c’est que la norme arabo-islamique reste la référence dans l’espace et dans le temps. Les auteurs des diatribes enflammées qui visaient les Kabyles libres de 1980 se réclamaient aussi de l’Arabie. Ils se sont même comparés aux Américains à qui les Indiens ne pouvaient pas demander ce que nous, Kabyles, nous exigions de ces (pauvres) Arabes, qui devenaient quelquefois -selon le contexte- des "Berbères arabisés par l’islam"!!
Même si les Indiens ne méritaient pas d’être envahis parce qu’ils n’étaient pas de dangereux corsaires attaquant navires et pays étrangers, force est de reconnaître que les Américains ont construit l’Amérique à la force des bras.
Que nous ont apporté les Arabes, hormis la civilisation de la dictature sous toutes ses formes? C’est eux qui attaquent, mais ils intentent procès. C’est eux qui tuent, mais ils se font accusateurs. Que n’avons-nous pas supporté de leur part! Le dernier nabab est allé jusqu’à interdire que l’on fasse référence à la décennie 90 où tant de Kabyles ont été massacrés.
Des individus et des idéologies qui prétendent oblitérer le passé, les souvenirs, la mémoire, comment peut-on les nommer, sinon des dictateurs?
ZNH
SIWEL 29 1208 JUIL 13