MARSEILLE (SIWEL) — Est-ce normal que des enseignants demandent aux enfants si leurs parents sont pratiquants? Est-ce normal qu’un citoyen ait peur de dire que le tremblement de terre du 17 juillet courant ne l’a pas réveillé, car cela signifierait qu’il n’était pas à l’appel de la prière du matin, la secousse tellurique ayant eu lieu -comme par hasard- à l’heure de la prière du matin -4 h en ce moment.
De plus, il n’y a pas les Egyptiens d’un côté, et les Algériens de l’autre. Il y a les citoyens d’une hypothétique nation arabe, qui adoptent les mêmes comportements, quant à la religion musulmane -qui est décidément plus qu’une religion, et d’un abord très compliqué. Les uns et les autres se chargent de remettre dans les rangs, de gré ou de force, ceux qui ne veulent pas y adhérer.
A "l’indépendance", afin d’asseoir l’idéologie arabo-islamique, on traqua, dans la société, tout ce qui pouvait la gêner : les francophones, les Kabyles, les laïcs, à la satisfaction du monde arabe.
Dans les années 70, on a remis à l’honneur la campagne de dénigrement, avec force.
Dans la décennie 90 elle a pris des allures sanglantes.
En cinquante ans, elle n’a jamais cessé. Mais maintenant que l’attaque vient des Egyptiens, on joue les offensés, les tolérants meurtris. S’il y a tant d’illogisme dans la marche du pays, c’est qu’il y a un fossé entre les citoyens et l’identité qu’on a décrétée être la leur, alors qu’il n’y a aucun lien naturel, normal, entre eux; d’où la persistance de l’utilisation de la force afin d’obtenir le suffrage par la peur. Une chose est certaine, la plupart de ceux qui pratiquent la religion (d’Etat), le font pour avoir la paix et l’assurance de pas être considérés comme des parias dans une société intolérante.
En cinquante ans de dictature religio-nationaliste, le pays est allé de mal en pis. Pourquoi, à présent, ne pas essayer la tolérance et la reconnaissance de l’illégitimité de cette idéologie qui devrait se limiter à son pays d’origine, la péninsule arabique? Car plus on s’obstine dans cette voie, et plus on crée une société incohérente. Les seuls vrais pratiquants en Algérie, c’était les Mozabites. Ils pratiquaient la religion en tant qu’affaire personnelle. Ils ne cherchaient à convertir autrui, ni par la violence, ni par la ruse, ni par le biais de l’irrespect.
Ils respectaient les clientes qui se présentaient à leur magasin -en général, on les a connus commerçants- même si elles étaient vêtues de mini-jupes. Les pratiquants qu’a voulu l’Algérie nouvelle ne sont ni respectueux, ni honnêtes. Ils sont à la fois l’instrument et la cause du malheur. Pendant le ramadan, on ne parle que de "tarawih" (prières) en gênant -pour les piéger?- ceux qui ne savent pas, mais on s’enorgueillit de danser jusqu’à 4 h du matin; alors qu’en dehors du ramadan cela est mal vu. Allez comprendre!
Pauvre pays!
ZNH
SIWEL 22 1223 JUIL 13