« Etre libre, c’est craindre la dictature et avoir le courage de la combattre. »
Au demeurant, le choix des moyens dépend de la réponse donnée par l’oppresseur. À chaque fois que la réponse donnée aux revendications légitimes d’un peuple est violente, les moyens utilisés par le peuple sont adéquats, c’est une logique incontournable. La révolution suit ceux qui avancent sans revenir sur leurs pas, mais ils corrigent constamment leur trajectoire en fonction des acquis et des erreurs commises.
Quant à ceux qui recyclent les erreurs et les tares, ils peuvent toujours se revendiquer enfants de la révolution, mais en réalité la révolution ne les reconnaît pas ou dans le meilleur des cas, l’Histoire actera de leur défaillance et pour d’autres de leur traîtrise.
L’aboutissement d’une révolution, à mon sens, est dépendante de 4 critères fondamentaux : le premier est la conscience d’être libre, car l’homme, à la base, est né libre et doit le rester jusqu’à la fin de sa vie. Le deuxième critère réside dans la détermination à protéger sa liberté contre toute oppression et asservissement, une protection qui doit s’effectuer avec un troisième critère qui est la persévérance sans faille. Et enfin un dernier critère qui est l’union, une condition obligatoire dans une lutte pour atteindre le but ultime qui est la liberté. Une liberté qui ne peut voir le jour que si toute l’énergie est concentrée dans un seul sens. Or, toute synergie d’idées inefficace, risque grandement d’entraver le processus d’une révolution. C’est dans cet état d’esprit qu’une révolution doit être menée.
Si on prend l’exemple de la révolution française qui est la plus proche de nous géographiquement et historiquement, l’ampleur des dégâts commis par la royauté à la fois sociaux et politiques à la fin du XVIII siècle a mené le peuple à en découdre avec le roi.
La grande peur instaurée au lendemain des évènements de juillet 1789, par la noblesse, pour faire reculer le peuple français dans son élan révolutionnaire, en payant des mercenaires et des brigands pour piller, tuer et affamer la population, n’a fait que consolidée les révolutionnaires dans leur démarche à aller jusqu’au bout du chemin de la liberté…
C’est exactement ce que le régime Algérien applique en Kabylie, avec comme manœuvres : des kidnappings, du banditisme et un recours assidu au kabyles de service pour réussir sa politique de terreur. Ainsi l’Etat algérien est resté fidèle à sa conception de dénis envers le peuple kabyle, une conception renforcée par Bouteflika et sa caste pour que la disparition de la Kabylie soit chose faite.
Le constat est réellement dramatique, puisque la machine de guerre arabo-islamique, mise en route depuis bien avant l’indépendance de l’Algérie, ne cesse de pilonner les kabyles sans relâche. Entre assassinats physiques et assassinats identitaires au travers d’une politique forcenée d’arabisation et d’islamisation qui ne cesse de s’accentuer de jour en jour.
Il ne s’agit pas ici de revenir sur les crimes commis par le régime algérien à l’encontre des kabyles, cela relève désormais d’une réalité historique gravée à jamais dans l’esprit de chaque kabyle, toutes générations confondues.
Par contre ,interpeler les adeptes des réflexions tardives et inappropriées sur l’urgence à ce que la Kabylie puisse enfin accéder à son droit naturel pour son épanouissement, est plus que nécessaire. Dans la mesure où son choix à vivre libre est manifesté indirectement par son refus systématique de donner un assentiment à un pouvoir qui l’offusque, à travers le boycott de tous les événements électoraux de l’Algérie dite indépendante. Mais surtout sa volonté direct et sans ambiguïté à prendre sans destin en main pour vivre dans une liberté inconditionnelle et totale.
L’histoire ne devrait pas se répéter négativement, si c’est le cas, cela veut dire que les leçons passées ne sont pas prisent en compte. Actuellement tamazight est revenue sur la scène kabyle, deux lectures, à mon avis, peuvent être apportées : parler de Tamazight est important pour l’histoire et pour la postérité, mais faire de la reconnaissance de tamazight la priorité, en scandant son officialisation ou autre, c’est une erreur fatale pour tous les amazighs.
Malheureusement, Tamazight est devenue un mot aussi corrompu que le mot démocratie, quand il est prononcé et revendiqué par le régime Algérien qui a compris que Tamazight ne lui fait plus peur, puisque la meilleure façon de bâillonner les Kabyles c’est de séquestrer ce qui a fait le fer de lance de la revendication identitaire, bien que Tamazight n’est plus à l’ordre des évènements actuels, et que sa place sera mieux dans les cours d’histoire dans une Kabylie libre. N’en déplaise aux soi-disant linguistes et aux politiques d’un autre temps, qui ont oublié que l’on est plus dans les années de Boumediene où parler de Tamazight était passible de mort, et que si, aujourd’hui, le combat identitaire a évolué c’est grâce à des hommes comme BESSAOUD,MAMMERI, HAROUNE, et tant d’autres. En tout cas, pour la majorité des kabyles, rabâcher sur Tamazight n’est plus la priorité, mais leur liberté transcende sur tout. Quant à la langue Kabyle, seul un Etat kabyle pourra s’ériger en protecteur. À défaut, c’est la disparition de la langue et de toute l’identité kabyle qui se fera sans doute.
La deuxième lecture est d’ordre stratégique utilisée par le régime algérien. Il est rationnel de dire qu’à chaque fois qu’une révolution se consolide c’est l’oppresseur qui s’effrite, et, dans sa faiblesse et son agonie, il redouble de violences et de méthodes des plus crapuleuses.
La situation socio-économique qui prévaut en Kabylie depuis de nombreuses années, les intimidations mais surtout les vagues successives d’interpellations des responsables politiques du Mak, dénotent la grande peur et l’immense vertige que la quête de la Kabylie pour sa liberté donne au pouvoir Algérien. Dans sa frayeur et son désarroi Bouteflika use de tous les moyens qui lui reste, y compris actionner ses relais pour faire diversion, comme parler de Tamazight ou faire des pétitions qui, objectivement, n’intéressent que leurs initiateurs.
Aujourd’hui, la volonté des kabyles de se réapproprier leurs valeurs ancestrales est portée par le combat que mène depuis plus de dix ans le Mak et depuis 2010 le GPK.
Certains esprits racistes et malhonnêtes vocifèrent que les kabyles n’ont pas mandatés le MAK et le GPK, mais en attendant aucune volonté de discrédit n’est faite à l’égard de ceux qui défendent les droits du peuple kabyle. Bien au contraire, si aujourd’hui le Mak est la force politique majeure, incontestée et incontestable en Kabylie, c’est grâce à l’adhésion des kabyles au projet d’une autodétermination qui s’affirme de plus en plus et surtout qui s’affiche évidemment derrière le MAK.
Chaque kabyle a le droit inaliénable de défendre la Kabylie, car lutter pour son existence relève d’un droit naturel qui n’a besoin d’aucun aval.
Le peuple kabyle est appelé à un rendez-vous avec son histoire de lutte pour sa liberté le 20 avril 2013, certes c’est une énième épreuve, qui lui laisse une amertume encore vivace , car le sang des jeunes kabyles du printemps noir n’a pas encore séché, mais c’est aussi un moment où le peuple kabyle doit prouver sa détermination à vivre libre sur la terre de ses ancêtres.
L.AcerƩiw