PARIS (SIWEL) — Le tristement célèbre tortionnaire Paul Aussaresses a rendu l’âme à l’âge de 95 ans. Il était coordinateur des services de renseignements français à Alger.

 

Connu pour sa pratique systématique de la torture lors, notamment la Bataille d’Alger, Paul Aussaresses n’a jamais exprimé un quelconque regret sur ces pratiques inhumaines qu’il a pratiqué contre des militants nationalistes algériens durant la guerre. Il avait assumé cette pratique même durant ces dernières années. Il fut condamné en 2004 pour apologie de torture, sur des faits qu’il a relaté dans ses mémoires. La pratique de la torture reste cette tache noire dans l’histoire de la France coloniale.

Le 23 novembre 2000, il apparait aux côtés du général Jacques Massu, dans les colonnes du Monde, afin de témoigner officiellement de l’existence de la torture pendant la guerre d’Algérie. Six mois plus tard, dans "Services spéciaux, Algérie 1955-1957" (éditions Perrin), Aussaresses explique qu’il a torturé et procédé à des liquidations sommaires durant la guerre d’Algérie. Un mois après ces révélations, la sanction tombe: il est placé "d’office en position de retraite par mesure disciplinaire" rapporte Libération. Sa légion d’honneur lui sera retirée, une blessure confie-t-il au journaliste Jean-Charles Deniau selon Rue 89.

A 90 ans, le général Aussaresses confiait ses "ultimes révélations au service de la France" dans un livre d’entretiens au titre choc, "Je n’ai pas tout dit" publié aux éditions du Rocher: dans les années 1970, le GIAT (Groupement Industriel des Armements Terrestres) a versé une commission conséquente à Klaus Barbie dans le cadre d’une vente d’armes à la Bolivie et confirme également l’assassinat sur ordre de l’opposant camerounais Félix Moumié15.

Bio express :
Paul Aussaresses, né le 7 novembre 1918 à Saint-Paul-Cap-de-Joux, dans le Tarn et dont la mort est annoncée le 4 décembre 2013 sans précision sur la date et le lieu du décès, est un général de l’armée française à la retraite. Parachutiste, il est connu pour son utilisation de la torture pendant la guerre d’Algérie, en particulier lors de la « Bataille d’Alger », dont il reconnut l’existence pour la première fois lors d’un entretien avec un journaliste du quotidien Le Monde en 2000.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il participe au Jedburgh en vue de coordonner les opérations de résistance dans les territoires occupés par l’armée allemande. Il participe à la création du 11e Choc, le bras armé du SDECE (l’ancêtre de la DGSE), avant de prendre part à la guerre d’Indochine puis à la guerre d’Algérie. Après la guerre, il enseigne les techniques de contre-insurrection à Fort Bragg, aux États-Unis, avant d’être promu colonel et d’être nommé à la section française de l’état-major international de l’OTAN. Il est ensuite nommé attaché militaire au Brésil en 1973 durant la dictature militaire au Brésil, où il enseigne au CIGS de Manaus. Aussaresses a travaillé par la suite comme vendeur d’armes pour l’entreprise Thomson.

dm
SIWEL 04 1310 DEC 13

Laisser un commentaire