PARIS (SIWEL) — Dans une déclaration rendue publique, ce matin, le Gouvernement provisoire kabyle en exil, GPK, estime que les comptes-rendus de la presse algérienne des marches du MAK en Kabylie constituent « un hold-up » médiatique. Signée de son porte-Parole Makhlouf IDRI, la déclaration rajoute que « l’appât » de l’officialisation de tamazight est un leurre qui ne prendra pas avant de préciser clairement les objectifs de l’Anavad: » Nous ne sommes pas à la quête de « nos ancêtres les berbères », nous sommes à la quête d’un Etat kabyle qui disposera de sa propre constitution sans avoir à quémander le droit de survivre dans un Etat ouvertement arabo-islamiste et résolument anti-kabyle ». En voici, ci-après la déclaration.
GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE
PROVISIONAL GOVERNMENT OF KABYLIA
MARCHES DU 20 AVRIL 2013: HOLD-UP MÉDIATIQUE ET DÉSINFORMATION
Comme les années précédentes, les marches du MAK, organisées à l’occasion du 20 avril pour le droit à l’autodétermination de la Kabylie, ont fait le plein. Des dizaines de milliers de Kabyles ont été au rendez-vous pour réclamer le droit du peuple kabyle à vivre libre. La presse algérienne dans sa majorité les a ignorées ou minimisées.
Mais la palme de la désinformation revient sûrement aux quotidiens "Liberté", "El Watan" et "Le Soir d’Algérie" qui, sans vergogne ont attribué ces manifestations au seul RCD. Celui-ci, fraternellement accepté par les partisans du MAK et du Gouvernement Provisoire Kabyle à marcher à leurs côtés, a reconnu lui-même que la véritable force de mobilisation de ce 20 avril a été le MAK.
Par ailleurs, même les propos du président du MAK, ayant affirmé au journaliste de Liberté que cette marche a été celle du droit à l’autodétermination de la Kabylie, ont été falsifiés et remplacés par d’autres objectifs.
Que les dizaines de milliers de Kabyles venus affirmer le droit de la Kabylie à s’affranchir de la tutelle coloniale algérienne ne soient pas déçus à la lecture de la presse quotidienne au lendemain de leur acte de gloire. Les instructions de la Direction du Renseignement et de la Sécurité (DRS) aux rédactions des journaux algériens est non seulement de minimiser l’importance des nationalistes kabyles quand ils ne peuvent pas l’ignorer, mais aussi de faire le black-out sur les slogans scandés et portés sur de grandes banderoles que même un aveugle verrait de loin. Ainsi, le droit à un Etat Kabyle, le droit à l’autodétermination de la Kabylie sont tout simplement tus. Le seul slogan que cette presse aux ordres a rapporté est celui qui ne concerne plus la Kabylie, l’officialisation de tamazight.
Ce hold-up médiatique opéré sur les manifestations du 20 avril, autant sur ses initiateurs que sur ses objectifs, ne pourra ni entamer notre détermination à aller jusqu’au bout de l’aspiration du peuple kabyle à vivre libre, ni à renoncer à une démarche de rapprochement avec les forces politiques kabyles en vue de l’objectif stratégique de faire de la Kabylie un Etat souverain.
Que le régime antikabyle cache cette revendication qu’il ne saurait voir est dans sa nature. Mais, que le pouvoir algérien le sache d’ores et déjà : sa révision constitutionnelle devenue ridicule et sans crédibilité depuis qu’elle a été annoncée en avril 2011, n’intéresse aucunement la Kabylie qui va la boycotter même si elle comporte "l’appât" de l’officialisation de tamazight.
Désormais la Kabylie ne mordra plus à l’hameçon des "nationalisations" et autre "officialisation" qui n’ont d’autres objectifs que nous déposséder de notre droit à l’existence dans le présent et l’avenir et non dans un passé révolu pendant que le régime algérien investit massivement dans l’arabisation effective de la Kabylie.
Nous ne sommes pas à la quête de "nos ancêtres les berbères", nous sommes à la quête d’un Etat kabyle qui disposera de sa propre constitution sans avoir à quémander le droit de survivre dans un Etat ouvertement arabo-islamiste et résolument anti-kabyle.
France le 21/04/2013
Pour l’Anavad, M. Makhlouf IDRI, Porte-parole