MARAGHNA (SIWEL) — Dda Arezki Mehenni, décédé vendredi des suites d’une longue maladie, était accompagné jusqu’à sa dernière demeure ce dimanche par une foule immense venue des quatre coins de Kabylie. Il se repose désormais près de son père Ameziane enterré lui-même avec les restes de son grand-père Lamara.

 

Dda Arezqi a eu un très bel enterrement.Bon sang ne saurait mentir, peut-il en être autrement quand on est soi-même fils de héros et frère d’un héros ? En effet, le village de Marghana était archi-comble de monde aujourd’hui, venu des quatre coins de Kabylie et d’ailleurs pour rendre un ultime hommage au frère aîné de Ferhat Mehenni.

Parmi ces milliers de personnes venues assister la famille du défunt en cette pénible circonstance, nous pouvons citer quelques personnalités que nous avons rencontrées et avons pu voir sur notre passage. Nordine Aït-Hamouda (fils du Colonel Amirouche), Rachid Hitouche,le Dr Idir Ouanouguène, Rachid Allouache, Ahmed Aït-Bachir, Younès Adli, Abdennour Abdeslam, Bachir Yaho (fils de feu Si Lhafidh), Mayzine Naït-Sid (sœur de Kamira Naït-Sid), Laârvi Tayeb, Azrou Loukad, Ahmed Semiane et Saïd Laïmchi. Ce sont là, devons-nous rappeler, les personnalités que nous avons eu la chance de voir car la foule était immense.

Du côté du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), l’hommage rendu au défunt a été officiel puisque le déplacement à Maraghana a été fait par la délégation du Bureau régional RCD de Tizi-Ouzou.

Des syndicalistes, d’anciens militants de la démocratie et l’identité culturelle ont eux aussi rempli leurs obligations morales envers le défunt et sa famille.

Du côté du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), ses militants ont été nombreux à effectuer le déplacement à Maraghna. Ils étaient venus de toute la Kabylie et même d’ailleurs. La direction du mouvement souverainiste kabyle notamment Farid Djenadi, Hocine Azem, Moussa Lafdal, Belaid Messouaf, Djamal Ait Amara, Nadir Chelbabi, Kamel Chetti … a été sur place pour soutenir et aider la famille de Ferhat Mehenni dans l’organisation des funérailles.

Du côté de la famille de sang du défunt, la remarque a été faite sur les personnes d’Aghiles, fils de Ferhat Mehenni, les sœurs du défunt et d’autres proches parentes.

Avant la levée du corps, Bouaziz Aït-Chebib a fait un discours où le politique se mélangea à l’oraison funèbre proprement dite. Le Président du MAK rassurera toute la famille de sang du défunt que son affliction est partagée par toute la Kabylie. Il dira particulièrement à la veuve de Dda Arezqi, Nna Hnifa et à sa mère, Nna Wiza, que tous les hommes kabyles sont et demeureront vos frères et toutes les femmes kabyles sont et demeureront vos sœurs. Bouaziz Aït-Chebib ne ratera pas aussi cette occasion pour souligner la grande dimension de Ferhat Mehenni, car en dépit de tous les obstacles et les aléas qu’il a subit, il est resté fidèle à sa mission et à son combat.

De même, Le premier responsable du MAK dénoncera avec vigueur l’iniquité que fait subir le pouvoir colonial d’Alger sur la personne de Ferhat Mehenni. Ya-t-il effectivement de plus douloureux que l’impossibilité d’assister à l’enterrement de son frère ? Bien sûr que c’est la pire chose qui puise arrive à un homme.

Et pourtant Ferhat Mehenni, en dépit de l’acharnement de ce pouvoir pour l’obliger à abandonner son idéal, refuse d’abdiquer. « Le combat continue ! », telle est la phrase avec laquelle il a terminé son intervention, parvenue à l’immense foule par voie téléphonique dont le son a été amplifié par des appareils de sonorisation. Lors de l’intervention de Ferhat Mehenni, le silence a été religieux. L’émotion a été à son comble. Beaucoup de femmes n’ont pu retenir leurs larmes à ce moment-là. En effet, en ces moments, Ferhat Mehenni était certainement dans le besoin d’être consolé. Or, il a envoyé un message de consolation pour sa mère.

Nna Wiza aussi a fait preuve d’un courage exemplaire en dépit de son âge avancé. Et pourtant, juste un peu plus d’une décade après avoir perdu son petit-fils, voilà qu’elle perd encore un autre être cher, son fils aîné. Am-yefk rebbi s’ver a Nna Wiza, aqlagh akw yid-em !

De Tizi-Ouzou, Saïd Tissegouine

SIWEL 212157 FEV 16

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