AGDAL (SIWEL) — Le 13 octobre dernier, aux environs 13 heures, l’opposant marocain Ahmed BENSEDDIK est retrouvé mort dans son appartement d’Agdal à Rabat. Selon la presse marocaine, cet ingénieur opposant au roi Mohamed VI à qui il avait retiré son allégeance dans une lettre adressée directement au Roi. L’opposant a été retrouvé chez lui dans un état grave par ses camarades de l’ONG « Freedom Now », après que ces derniers aient reçu un appel téléphonique de l’un des proches de la victime.
Par ailleurs, la victime devait être soumise à l’analyse d’un angioscanner mais celui-ci était indisponible pour cause de « panne ». Suite à cette « indisponibilité », Ahmed Benseddik a été transporté à l’hôpital Zayed de Rabat où il devait effectuer des analyses plus approfondies durant la journée du 14 octobre. Entre-temps, le procureur du roi de la Cour d’appel de Rabat, interpellé sur les « soupçons d’empoisonnement », a publié un communiqué dans lequel il a indiqué que la « police judiciaire a effectué une enquête » et que « des analyses de sang et d’urine » ont été effectuées. Il ajoute que ces ont révélé que l’opposant avait été victime « d’une hémorragie cérébrale » : un « accident vasculaire cérébral » et non un empoisonnement. Le procureur du roi a donc exclu l’hypothèse de l’intoxication alors que l’enquête de la police judiciaire est toujours en cours.
A l’inverse, dans les milieux militants marocains, il y bien peu de doute sur l’empoisonnement de la victime. Pour eux, le signe est clair et le cas dépasse largement celui de Bensaddik en tant qu’individu. Pour eux, en particulier dans les milieux rifains, il s’agit d’un règlement de comptes du pouvoir avec les opposants qui gardent une posture de contestation sur la scène publique. Pour ces militants, « nul besoin d’attendre les résultats des analyses médicales pour savoir ce qui s’est passé pour cet homme. Ce sont les même résultats ‘’attendus » que pour l’assassinat du syndicaliste Rifain Karim LACHQER. Les milieux militants estiment que les rapports médicaux au Maroc n’ont aucune crédibilité, encore moins ceux quand ils sont fait sous la pression de la ‘’justice » », et à plus forte raison s’il s’agit d’un opposant. L’affaire sera classé, comme toutes les autres.
Ahmed Benseddik, était un ancien royaliste convaincu, qui peu à peu s’est éloigné du Roi après qu’il ait été évincé du grand projet du « 1200ème anniversaire de la fondation de Fès » pour lequel il avait été nommé par le roi lui-même. Il avait ensuite dénoncé de « graves dysfonctionnements » auxquels « le silence du roi » servait de « couverture ». En 2011, à l’occasion de la cérémonie de la Bay’a (cérémonie officielle d’allégeance au roi) il publiait une lettre ouverte adressée à Mohamed VI dans laquelle il faisait part de son « regret » d’informer le roi de sa décision «de rompre toute relation d’allégeance »…
fea,
SIWEL 241648 OCT 14