AT-HAMDOUNE (SIWEL) — A l’issue des travaux du Conseil national du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), dont les présents ont procédé au changement de dénomination du mouvement pour évoluer vers le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, le secrétariat du Conseil nous a fait parvenir la déclaration que nous reproduisons intégralement.
MOUVEMENT POUR L’AUTONOMIE DE LA KABYLIE
Déclaration du conseil national
Le conseil national du MAK a tenu sa session ordinaire le 04 octobre 2013 au village d’At Hemdun. Les travaux ont été entamés après une minute de silence à la mémoire des martyrs de la Kabylie et des victimes des événements du 5 octobre 1988. A l’issue d’un débat démocratique fructueux, les membres du conseil national ont adopté la déclaration suivante :
Evolution et Changement de dénomination du MAK :
Le droit à l’autodétermination des peuples est consacré par tous les textes fondateurs de l’ONU. Il a été adopté comme objectif stratégique par le 2ème Congrès du MAK tenu les 9 et 10 décembre 2011. C’est ainsi que nous sommes sortis du face à face avec un Etat autiste et que nous sommes passés du huis clos algérien à la lumière du droit international impliquant des instances neutres dans tout processus de résolution pacifique du conflit opposant le pouvoir raciste d’Alger au peuple kabyle et à la Kabylie depuis 1963. Rappelons que ce n’est que depuis 1857 que la Kabylie souveraine fut annexée à la colonie française qui a pris le nom d’« Algérie » par un décret datant du 14 octobre 1839.
Le Concept du droit à l’autodétermination a donc au moins deux avantages que la base militante et le citoyen kabyle comprennent aisément.
1) Le droit à l’autodétermination est tout simplement un exercice de démocratie. C’est un référendum par lequel chaque citoyen est appelé à s’exprimer en son âme et conscience sur le mode de gouvernance qu’il souhaite pour son peuple.
2) Il ouvre tous les possibles qui peuvent se résumer, pour l’avenir politique de la Kabylie, aussi bien au statu quo qu’à l’évolution vers une gouvernance kabyle dans le cadre interne de l’Algérie (autonomie) ou dans le cadre externe, autrement dit aller vers l’indépendance.
À travers ce droit à l’autodétermination, nous recherchons à rendre la parole au peuple kabyle au moment opportun afin qu’il soit en mesure de choisir librement le statut politique qui lui sied.
Pour ce faire, le conseil national a délibéré démocratiquement d’accompagner cette évolution politique en passant du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie au Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie.
Les membres du conseil national ont décidé d’organiser, avant la fin de l’année 2013, une conférence nationale des cadres du mouvement qui entérinera cette évolution politique et naturelle et y adaptera les textes du MAK. À cet effet, une commission préparatoire a été mise sur pied.
Fidèle à son engagement d’être l’instrument libérateur de la Kabylie, le MAK poursuivra son combat politique et pacifique pour l’avènement d’un Etat Kabyle dont le statut juridique sera défini par le verdict populaire à travers un référendum d’autodétermination.
Politique générale :
Le régime algérien s’est donné pour objectif de normaliser la Kabylie par l’inoculation massive de l’idéologie arabo-islamique à tous les niveaux. Pour cette agression, il use de tous les moyens dont il dispose. Outre un quadrillage militaire et policier destiné à imposer une chape de plomb sur la société, il mobilise aussi une presse arabophone raciste et antikabyle et les mosquées qu’il livre à des prédicateurs intégristes dont la mission est de provoquer, partout où c’est possible, les prémices d’une guerre civile entre les Kabyles. Cette guerre antikabyle a pris une forme claire depuis l’arrivée au pouvoir de Bouteflika en 1999.
En réaction à cet état de fait, la Kabylie a trouvé les ressorts de la résistance à travers la création du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK), né à la suite de l’hécatombe de sa jeunesse en 2001 où 128 citoyennes et citoyens ont été assassinés par les gendarmes et policiers avec des armes de guerre les plus meurtrières.
Les marches et rassemblement d’avril 2013, aussi bien en Kabylie qu’à la diaspora, ont prouvé l’adhésion populaire massive du peuple Kabyle au projet de son autodétermination pour aller dans le sens de sa libération.
Après 12 ans d’expérimentation active sur le terrain, le projet d’autonomie, compris et admis par la majorité des citoyens, est arrivé à maturité au point où s’imposait le franchissement d’une nouvelle étape dans le recouvrement de l’autodétermination du peuple kabyle. C’est chose faite depuis la création du Gouvernement Provisoire Kabyle (GPK) le 1er juin 2010.
Aujourd’hui avec le GPK, le peuple kabyle mène avec plus de détermination encore, un éventail d’actions politiques pacifiques pour mettre fin aux agissements néfastes du pouvoir central contre la Kabylie dont les principaux sont :
– Volonté délibérée d’éradication de la langue et de la civilisation kabyles en Kabylie.
– Kidnappings réguliers des investisseurs et commerçants kabyles dans le but d’assécher l’investissement privé en Kabylie.
– Refus de l’Etat de tout investissement dans le pays kabyle pour accentuer le chômage et l’exode des Kabyles.
– Quadrillage et surveillance militaire et policière du peuple kabyle.
– Octroi de très fortes incitations financières et matérielles (800.000 Dinars, voitures, logements) aux terroristes “repentis ” pour s’installer en Kabylie.
– Incendies volontaires d’oliveraies et de forêts kabyles par les troupes de répression.
– Confiscation de toute subvention de l’étranger pour le développement du pays kabyle (à l’exemple de celle du Canada dans le cadre du PNUD destinée à l’environnement).
– Interdiction aux maires kabyles de voyager à l’étranger.
– Tentatives récurrentes de dépersonnalisation de la kabylie par les subventions massives accordées aux associations salafistes.
– Répression d’essence inquisitoire contre les citoyens laïcs et les minorités religieuses qui refusent de se plier au diktat islamiste.
La situation est grave ! Seule une mobilisation générale derrière le MAK et le GPK est salutaire.
Cet appel s’adresse à chaque Kabyle pour qu’il prenne en main son propre destin et celui de ses enfants. Le peuple kabyle a droit à son autodétermination, c’est une question de vie ou de mort.
Etat de santé de Bouteflika :
Les victimes ne se préoccupent jamais de l’état de santé de leur bourreau. De même que la Kabylie n’a pas pleuré Boumediène, Ben Bella, Kafi, Chadli, elle ne va pas pleurer Bouteflika qui l’a réprimé dans le sang.
Succession de Bouteflika :
La lutte des clans au somment de l’Etat dit Algérien, ne concerne en rien la Kabylie étant donné que le peuple kabyle n’a jamais reconnu le régime raciste d’Alger et ses pouvoirs successifs. Bouteflika, ses parrains militaires ou ses successeurs potentiels auront tôt ou tard à répondre des crimes qu’ils ont commis contre la Kabylie et son peuple.
L’indifférence affichée par le peuple kabyle vis-à-vis de l’état de santé du chef du clan d’Oudjda, la pseudo révision constitutionnelle et les "élections présidentielles" montre que le divorce entre la Kabylie et l’Etat algérien est irréversible.
De ce fait, la seule préoccupation du MAK est de libérer le peuple kabyle du joug de l’Algérie arabo-islamique conformément au droit des peuples à l’autodétermination consacré par tous les textes du droit international.
Ad yidir uɣref aqvayli di tegmatt d tlelli
Vive le peuple kabyle
At Hemdun, le 04 octobre 2013
Mouloud Mebarki, président du conseil national
SIWEL 06 1628 OCT 13