TIZI-OUZOU (SIWEL) — Sous la direction et le haut patronage des bachaghas Ould Ali Lhadi et Khalida Toumi, respectivement, directeur de la culture à Tizi Ouzou et ministre de la culture, le théâtre Kateb Yacine de Tizi-Ouzou a produit, financé et présenté la pièce de théâtre « La terre et le sang » de l’illustre Mouloud Feraoun « en langue arabe ». Ce fabuleux patrimoine kabyle, ainsi détourné de sa source kabyle, a été présenté « en langue arabe », au public de Tizi-Ouzou, lundi dernier ; et ce, dans le cadre du programme « spécial ramadhan ».
Cette représentation de « La terre et le sang » en arabe fait partie du programmée « spécial ramadhan » du bachagha ould Ali Lhadi et entre dans le cadre de la « normalisation » de la Kabylie afin de la mettre en adéquation avec le programme d’acculturation destiné à faire de toute l’Algérie un pays arabe. cette action d’acculturation est complémentaire aux panneaux d’affichage salafistes appelant les kabyles à observer l’obligation de prière et les dangers de l’acool.
Le comble est que la pièce théâtrale, interprétée en langue arabe, est produite par le Théâtre régional de Tizi-Ouzou pour « rendre un hommage à Mouloud Feraoun ». Son roman, « La terre et le sang », raconte l’histoire d’un village de Tizi-Hibel, portant le nom de « ighil nzmane » et mettant en scène la terre ancestrale, ses futurs héritiers, les drames familiaux dans la Kabylie profonde, l’exil et le colonialisme vécu massivement par les kabyles, principaux artisans de la guerre de libération algérienne et donc principaux ennemis du colonialisme français.
Ce fabuleux patrimoine kabyle est produit, financé et présenté au public en « langue arabe » et finira à terme par être classé dans le « patrimoine arabe » où la Kabylie ne sera présentée que comme une simple province du vaste monde arabo-musulman de grand Maghreb Arabe…
Ainsi le patrimoine culturel et intellectuel kabyle est détourné au profit de la culture arabo-islamique véhiculée par l’Etat algérien, mais comme ce dernier n’a rien à se mettre sous la dent, en dehors du dictat linguistique, culturel et religieux, il vole la production intellectuelle kabyle et la détourne au profit d’une production intellectuelle volée mais d’expression arabe.
Décidément, les Bachaghas Khalida Toumi et Ould Ali Lhadi, sont des collaborateurs hors norme dont on ne peut que se souvenir jusqu’à la fin des temps.
zp,
SIWEL 191641 JUI 13