BATNA, AURES (SIWEL) — Une jeune étudiante de 19 ans résidant à la cité Tamchite, dans la région de Batna, a échappé de peu à la mort après avoir été poignardée par son père qui voulait lui imposer le voile intégral, le fameux Niqab oriental, et ce, après lui avoir déjà fait porter le hidjab (le voile dit islamique). Elle doit la vie à la réactivité du voisinage et à l’intervention rapide des secours qui lui ont permis de subir une opération chirurgicale dans la foulée de sa mortelle agression. Le Mouvement autonomiste Chawi (MAC), effaré que de tels actes aient pu se produire chez les descendants de Dihya, s’est indigné de l’extrême violence exercée sur une jeune fille par son propre père parce que celle-ci refusait de porter l’uniforme wahabite qui caractérise les sociétés arabes du Moyen-Orient, ces derniers considérant les femmes comme de vulgaires marchandises qu’il convient « d’emballer » avant de « consommer » puis de « jeter ».
Cette terrible régression des mentalités dans la société en Afrique du Nord est le résultat direct des politiques de dépersonnalisation de la société amazighe. La politique arabo-islamiste constante et acharnée des Etats d’Afrique du Nord a finit par porter ses fruits sur certains individus, dans les Aures, comme en Kabylie, comme chez les rifains, comme chez les touaregs, comme chez beaucoup d’autres amazighs. Il en suffit d’un pour que le « ver soit dans le fruit » et qu’il distille son venin d’abord sur sa famille avant de chercher à l’étendre à la société.
A l’instar des autres peuples amazighs d’Algérie et d’Afrique du Nord, les Chawis, heureux héritiers de la reine Dihiya n’ont pas été épargnés. Mais comme du temps de la guerre d’Algérie quand les maquisards combattaient le colonialisme français venu envahir nos territoires et dissoudre nos sociétés pour mieux les soumettre et la contrôler, Jean Amrouche disait : « Je sais bien où m’attend Jugurtha : il est partout présent, partout insaisissable ; il n’affirme jamais mieux qui il est que lorsqu’il se dérobe. Il prend toujours le visage d’autrui, mimant à la perfection son langage et ses mœurs ; mais tout à coup les masques les mieux ajustés tombent, et nous voici affrontés au masque premier : le visage nu de Jugurtha ; inquiet, aigu, désespérant ». « C’est à lui que vous avez affaire » disait-il encore au plus fort de la lutte. Aujourd’hui, les tenant de l’obscurantisme arabo-islamiste, doivent aussi savoir qu’ils ont affaire à des millions de Dihiya, quels que soient les masques portés, aussi biens ajustés soient-ils.
zp,
SIWEL 101402 OCT 13