MENAKA (SIWEL) — Abdulkarim Ag Matafa, administrateur civil du MNLA et membre du CTEA, en compagnie de trois de ses compagnons, a été piégé par un Capitaine français dans la région de Menaka avant d’être enlevés par l’armée malienne. Cela fait maintenant 54 jours que les quatre hommes sont détenus par l’armée malienne. Nul ne connait les conditions de leur détention, ni le sort qui leur a été réservé par l’armée malienne. Les forces françaises de l’opération Serval ne semblent pas êtres gênés par les conditions d’arrestation des quatre hommes, d’autant plus que le communiqué du MNLA qui les accusaient de « grave abus de confiance » a été suspendu. On ignore les raisons de cette suspension mais nous savons en revanche que les quatre hommes sont toujours détenus par l’armée malienne.
Arrivé au rendez vous avec trois de ses compagnons, Ag Matafa ne trouve pas l’officier français mais tombe curieusement sur une patrouille malienne, faisant partie de hommes du colonel Ag Gamou, un Touareg au service de l’armée malien dont les exactions légendaires sur sa propre communauté ne semblent pas le gêner.
Les soldats maliens ont de suite procédé à l’arrestation d’Abdulkarim Ag mataf et de ses 3 compagnons. Depuis, les quatre hommes sont maintenus en détention par l’armée malienne. Cela fait maintenant 54 jours exactement que les quatre hommes du MNLA sont entre les mains d’une armée sanguinaire qui excelle dans la torture, les viols et les exécutions sommaires.
Personne ne connait les conditions de leur détention. L’armée française, dont la responsabilité est engagée dans cette arrestation, n’a visiblement pas été en mesure de faire libérer les 4 hommes du MNLA, ni d’ailleurs, de faire cesser les exactions commises par l’armée malienne sur les civils azawadiens.
Le jour-même de la publication du communiqué, quelques 6 ou sept heures plus tard, le communiqué N° 51 sur les « Graves dérapages de Ménaka » a été suspendu et depuis, c’est l’omerta sur le sort des quatre membres du MNLA.
Contrairement au communiqué N° 51, l’information indiquant la suspension du communiqué est restée disponible sur le site officiel du MNLA. Aussi, remettons à la disposition des lecteurs le communiqué suspendu mais dont on ignore, à ce jour, les raisons de la suspension, d’autant plus que les quatre détenus demeurent entre les mains des soldats maliens, ce qui n’a rien de rassurant.
zp,
SIWEL 041633 AVR 13
Ci-dessous, le communiqué N° 51 suspendu dont nous avons gardé la copie envoyée à notre rédaction pour publication
Etat de l’Azawad
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Unité – Liberté – Justice
Conseil Transitoire de l’Etat de l’Azawad
C.T.E.A
Communiqué de presse
Depuis le début de l’intervention militaire étrangère au Mali conduite par l’armée Française, le Mouvement National de Libération de l’Azawad a démontré par les actes sa totale disponibilité pour la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière.
Cet engagement s’est traduit par le déploiement de ses forces armées dans certaines zones de l’Azawad en concertation et en coordination avec les forces internationales malgré le fait que le MNLA désapprouve totalement la présence de l’armée malienne sur le territoire de l’Azawad.
Par ailleurs, le samedi 9 Février, un grave incident s’est produit à Ménaka et le MNLA reste sans nouvelle de M. Abdoulkarim AG MATAFA, membre du conseil transitoire de l’Etat de l’Azawad (CTEA) et de trois combattants du MNLA.
L’intéressé et ses trois compagnons ont disparu suite à un appel téléphonique d’un officier français, un capitaine qui était le contact d’Abdoulkarim AG MATAFA au sein de l’opération serval, les invitant à le rejoindre à quelques kilomètres de la ville.
En tout état de cause, le MNLA tient la France entièrement responsable de cette situation et exige que toute la lumière soit faite par les forces françaises sur les circonstances de cette disparition et exige leur libération immédiate.
D’autre part, le commandement du MNLA est entré en contact avec le général de l’opération serval à Kidal qui a fournit comme explication un disfonctionnement dans la chaine de l’opération Serval tout en demandant au MNLA de n’entreprendre aucune action. Or, le MNLA a appris de source concordante que l’armée malienne, dirigée par Ag Gamou dans la région de Ménaka, a décidé d’extrader Abdoulkarim AG MATAFA à Bamako. Aussi, le MNLA condamne avec la plus grande rigueur ce qu’il considère comme un grave abus de confiance de la part des officier de l’opération Serval vis à vis du Mouvement national de libération de l’Azawad. Le MNLA considère par ailleurs cette action comme une grave ingérence dans le conflit qui oppose l’Azawad au Mali.
Enfin, le MNLA rappelle à la communauté internationale qu’il s’était pleinement inscrit dans la résolution 2085 des Nations Unies qui stipulait que le Mali devait immédiatement engager des négociations avec le seul mouvement représentatif dans l’Azawad qui n’est autre que le MNLA.
Le mouvement national de libération de l’Azawad considère que le délai imparti par la communauté international et les Nations unies a été largement dépassé puisque non seulement le Mali n’a engagé aucune négociation mais que de surcroît son arme commet des crimes contre les civils Azawadiens, des crimes par ailleurs largement dénoncés par les organisations internationales des droits de l’homme.
En conséquence, le MNLA informe que dans les prochains jours il engagera ses troupes dans une lutte sans merci contre l’armée malienne sur l’ensemble du territoire de l’Azawad sans exclure les villes déjà occupées tel Gao et Tinbouctou où l’armée malienne continue de perpétuer des crimes contre les populations Azawadiennes au vu et au su de l’armée française.
Le MNLA tient responsable les forces armées Françaises de toutes les exactions perpétrées par l’armée malienne qu’elles ont confortablement installée sur le territoire de l’Azawad.
Aussi, nous souhaitons désormais des forces armées françaises qu’elle remédie au plus vite à ces graves dérapages et qu’elle entreprenne une collaboration bien concertée, précise, franche et assumée afin de prévenir tout conflit inopportun.
Kidal, le 10 février 2012
Mossa Ag Attaher,
Porte-parole du MNLA,
Chargé de communication du CTEA