CASABLANCA (SIWEL) — Après sa visite-caution au régime mafieux de Bouteflika en Algérie, au Maroc, où des kilomètres de tapis déroulés sous ses pieds, François Hollande s’attèle à conforter son alliance avec le Makhzen marocain qui « chaque jour accomplit des pas décisifs vers la démocratie ». Nul doute que les amazighs d’Imider, d’El Hoceima, de Nador, d’Agadir, d’Anefgou et des diverses régions amazighs du Maroc soient très satisfaits des avancées démocratiques du Maroc.
Pourtant, Hollande n’a pas hésité à noter que le Maroc a «su construire un modèle qui assume si pleinement chacune des composantes de son identité, qu’elle soit arabo-islamique, amazigh ou saharo-hassanie, ou encore, comme votre constitution l’affirme, africaine, andalouse, hébraïque et méditerranéenne» et n’a pas hésité non plus à louer le modèle marocain «construit sur l’ouverture, la tolérance et le dialogue».
On suppose qu’avant de dire tout cela, François Hollande, ne s’est pas rendu à Agadir pour rencontrer la population autochtone de «TADOUART qui subit une spoliation des ses terres». On suppose qu’il ne s’est pas non plus rendu à Imider où les habitants tentent vainement d’arracher leurs droits légitimes face à une société qui les a spoliés de leur terre, de leur ressource et qui pollue gravement leur environnement. Pour rappel, la Société métallurgique d’Imider (SMI), une société vorace qui exploite sauvagement une mine d’argent avec des conséquences écologiques catastrophiques pour la région, a même obtenu du Makhzen, dont François Hollande loue les « avancées démocratiques », l’incarcération de bon nombre de militants qui s’opposaient à ces crimes « économiques ».
En septembre 2012, sur une distance de quatre kilomètres, les quelques 800 enfants, regroupant des élèves du collège et du primaire ont marché pendant des heures en entonnant des chants amazighs et en portant des affiches dénonçant la misère, les problèmes de l’enseignement et la spoliation des richesses d’Imider, engloutie par le Makhzen. En effet, malgré la richesse de la région en ressources minières, il n’y a pas de transports scolaires. Dans le village d’Ikis, les enfants, sont obligés de subir des marches harassantes de plus de deux heures sur des chemins terriblement escarpées pour se rendre à l’école, si l’on peut qualifier ainsi les infrastructures scolaires où les élèves sont à 3 sur une même table et où les enseignants disposent de qualifications professionnelles plus que discutables.
Pour s’être soulevé contre les spoliations des terres et des ressources, pour avoir réclamé leurs droits et une répartition juste et équitable des énormes bénéfices de l’exploitation de « leurs » richesses, les habitants d’Imider ont eu comme réponse, répression, harcèlement, arrestations, et jugements expéditifs allant de 2 à 4 ans.
Mais peu importe tout cela, le Maroc « chaque jour accomplit des pas décisifs vers la démocratie ». Il n’y a cependant pas de quoi s’étonner de telles déclarations puisque le régime criminel de Bouteflika a déjà eu, lui aussi, sa caution démocratique, tout comme les putschistes de Bamako bénéficient quant à eux carrément du soutien militaire français pour la reconquête du territoire de l’Azawad…et pendant que les soldats de l’opération Serval réoccupent le territoire azawadien pour le compte de l’armée malienne, cette dernière, elle, s’affaire tranquillement à poursuivre le massacre du peuple touareg, une opération ethnique entamée dès 1960 à la suite de « l’indépendance » du Mali.
ib,
SIWEL 051820 AVR 13