PARIS (SIWEL) — La célébration du 14 juillet, fête nationale française, a été cette année l’occasion de réaffirmer la France coloniale. Comme les zouaves et les tirailleurs sénégalais d’antan, les africains sont venus à Paris parader et montrer « patte blanche » à la France qui décide du sort des président africains, tout comme elle décide « souverainement » du droit de vie ou de mort des peuples d’Afrique, casés par les tracés coloniaux, dans des Etats artificiellement crées pour être inféodés à la France dans l’unique perspective de préserver ses intérêts dans toutes les colonies françaises.
Les Etats africains prétendument indépendants n’étant pas à la hauteur de la défense des intérêts français (cf. Areva), la France, à travers la « lutte contre les Djihadistes », qu’ils arment et soutiennent par ailleurs en Syrie, a donc imposé aux « Etats » africains la démonstration de leur totale soumission aux exigences de la France en faisant défilant ses « tirailleurs » comme au « temps béni » de la franche colonisation .
La France, détentrice mondiale de l’hypocrisie démocratique, se cache avec cynisme derrière le masque très mal ajusté de la défense des droits de l’homme. Exploitant la situation invivable (et criminelle) dans laquelle elle a elle-même placé les touaregs, et après avoir, dans un premier temps, fermé les yeux sur cette quatrième rébellion touarègue, la France, dans une convergence d’intérêts géostratégiques avec l’Algérie, cet autre territoire colonial, a laissé se débattre les touaregs seuls face aux djihadistes soutenus par le Qatar et l’Algérie, deux alliés incontestables de la France.
De plus, les richesses du sous sol sahélien, en plein territoire touareg, pour le plus grand malheur des populations, font de cette région le nouvel eldorado énergétique, avec notamment, l’immense bassin de Taoudéni et les gisements d’uranium, ont vite fait de convaincre François Hollande de reconquérir au plus vite, et militairement, ces territoires afin de préserver efficacement, bien sur au détriment des populations locales, les énormes intérêts coloniaux de la France.
Quant aux centaines de victimes parmi les civils touarègues, massacrés par l’armée malienne sous l’œil averti de la France ; eh bien, officiellement, le « pays des droits de l’homme » n’a strictement rien vu…Bref ! « En France on est tous égaux, mais y’en a qui sont plus égaux que d’autres » comme dirait Coluche.
Et enfin, pour montrer encore plus l’indépendance des armées africaines vis-à-vis de leur tutelle française, à qui elles servent encore une fois de « chaire à canon », eh bien elles défilent le 14 juillet à Paris. C’est ainsi que l’armée malienne, les troupes de Serval et celles des tchadiens ont défilé côte à côte pour démontrer la « légitimité » d’une action militaire néocoloniale.
En échange, Idriss Déby pourra librement intensifier sa répression contre l’opposition et l’armée malienne pourra massacrer en toute quiétude les Touareg et avec l’appui de Serval si nécessaire…
Ainsi, pour le Président de l’association Survie, qui lutte contre la Françafarique « Ce défilé donne un parfum de victoire à une opération militaire qui est loin de pouvoir être présentée ainsi étant donné les nombreuses zones d’ombre qui l’entourent et les incertitudes qui demeurent sur son issue »
l’Association Survie précisera par ailleurs que « sous couvert de mobilisation en faveur de la démocratie et des droits de l’Homme, cette intervention sert clairement les intérêts politiques, économiques et militaires de la France au Mali. Un parallèle peut être dressé avec le défilé organisé par Nicolas Sarkozy en 2010, année de commémoration du cinquantenaire des indépendances africaines, en présence de 10 chefs d’État africains. François Hollande perpétue cette politique, en prenant l’initiative sur des dossiers qui concernent avant tout les africains, en s’entourant d’un aréopage de chefs d’État et dictateurs alliés et en vantant l’ingérence militaire française sur le continent. ».
Dioncounda Traoré, le président intérimaire du putsch malien, sagement installé auprès de François hollande est là pour légitimer une mascarade électorale malienne que personne ne peut décemment croire comme émanant de la volonté populaire malienne et encore moins touarègue….Mais peu importe puisqu’elle a comme unique but de porter à la présidence celui qui servira au mieux les intérêts de la France, dont la devise est rappelons-le : "Liberté-égalité-Fraternité ", tout comme la devise des islamistes est " paix et tolérance ", mais, après tout, comme le dit si bien l’adage populaire: " les promesses n’engagent que ceux qui y croient "
cj,
SIWEL 181426 JUI 13