DIASPORA (SIWEL) — Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, le Congrès Mondial Amazigh (CMA) dénonce le harcèlement et les intimidations administratives et policières à l’encontre de sa présidente, Mme Kamira Nait Sid.

« surveillance policière ostensible et permanente devant son lieu de travail, coupures intempestives et répétées de l’alimentation électrique et de la connexion Internet du club Internet familial « Cyber-Kabylie » dans lequel elle travaille à Tizi-Wezzu, fouilles minutieuses de ses affaires et au corps à l’aéroport d’Alger à l’occasion de tous ses voyages à l’étranger, etc… dénonce le CMA ajoutant que « Tout est mis en oeuvre pour faire taire cette militante reconnue et appréciée de tous »….

… mais les autorités algériennes ne s’arrêtent pas là. Le deux novembre dernier, la Wilaya de Tizi-Wezzu annule l’autorisation d’exploitation du club Internet familial Cyber-Kabylie, dont la gérante est la sœur de Kamira Nait Sid qui emploie cette dernière ainsi que la plus jeunes des filles de la famille et ordonne à la police de fermer le local et d’apposer des scellés sur sa porte au motif que le club serait « utilisé à d’autres fins que celles prévues »…

Nous publions ci-après l’intégralité du Communiqué du Congrès Mondial Amazigh

 

CONGRES MONDIAL AMAZIGH
AGRAW ADELSAN AMAZIGH

Algérie : Intimidations et harcèlements administratifs et policiers à l’encontre de la Présidente du Congrès Mondial Amazigh

Bien avant d’être élue présidente du Congrès Mondial Amazigh (CMA), Kamira Nait-Sid militante pour les droits des Amazighs, militante des droits humains et des droits des peuples autochtones subissait déjà les tracasseries administratives et policières qui contrarient lourdement sa vie professionnelle et privée (surveillance policière ostensible et permanente devant son lieu de travail, coupures intempestives et répétées de l’alimentation électrique et de la connexion Internet du club Internet familial « Cyber-Kabylie » dans lequel elle travaille à Tizi-Wezzu, fouilles minutieuses de ses affaires et au corps à l’aéroport d’Alger à l’occasion de tous ses voyages à l’étranger, etc).Tout est mis en oeuvre pour faire taire cette militante reconnue et appréciée de tous.

Mais les autorités algériennes ne s’arrêtent pas là. Le deux novembre dernier, la Wilaya de Tizi-Wezzu annule l’autorisation d’exploitation du club Internet familial Cyber-Kabylie, dont la gérante est la sœur de Kamira Nait Sid qui emploie cette dernière ainsi que la plus jeunes des filles de la famille et ordonne à la police de fermer le local et d’apposer des scellés sur sa porte au motif que le club serait « utilisé à d’autres fins que celles prévues », mais sans plus de précision. Kamira Nait Sid se retrouve alors du jour au lendemain sans travail et la gérante du club sans recettes d’exploitation de son établissement. De ce fait, les autorités algériennes sanctionnent non seulement Kamira Naid Sid mais également la gérante du club internet, en tant qu’employeur d’une militante des droits des Amazighs, ainsi que la jeune sœur également employée dans le club Internet familial.

La gérante du club Internet a alors entrepris des démarches auprès de la direction de la réglementation et de l’administration générale (DRAG) de la Wilaya de Tizi-Wezzu afin de savoir à quelles « autres fins » elle aurait utilisé son local et de faire valoir ses droits mais aucune réponse ne lui a été donnée.

A ce jour le local est toujours fermé et Kamira Nait Sid n’a plus aucun revenu depuis trois mois, de même que sa jeune sœur. Trois membres d’une même famille sont ainsi privé de ressources. Manifestement, cet acte arbitraire dont est victime la présidente du CMA, a pour but de la priver de toute ressource financière afin de l’empêcher de poursuivre son action de défense des droits des Amazighs et des droits de l’homme en général et de mener à bien sa mission à la tête du Congrès Mondial Amazigh.

En agissant de manière aussi abusive et brutale contre Kamira Nait Sid et son employeur, les autorités algériennes semblent lancer un message à tous les citoyens pour leur signifier les conséquences qu’ils encourent à être ou à employer un-e défenseur-e des droits humains et des libertés fondamentales.

On observe que cette sanction contre Mme Nait Sid consistant à l’empêcher d’exercer une activité professionnelle et les vexations qu’elle subit, constituent la traduction concrète des menaces de « poursuites judiciaires » proférées en juillet dernier par M. Tayeb Louh, ministre algérien de la justice, contre les membres du CMA mais sans les nommer, suite à la lettre adressée par le Congrès Mondial Amazigh à M. Sellal, premier ministre, dans laquelle il le mettait en garde contre le danger de mort des détenus politiques Mozabites en grève de la faim.

Visiblement, cette lettre a irrité le gouvernement algérien qui ne supporte pas qu’un-e citoyen-ne ou une organisation de la société civile puissent être libres et non soumis à son pouvoir et à ses ordres. Cela est contraire aux prétentions démocratiques du gouvernement algérien à tous ses engagements internationaux. Ce faisant, l’Algérie s’enfonce dans le totalitarisme particulièrement en Kabylie, ce qui peut à tout moment provoquer la colère populaire, comme en 1980, en 1995, en 1998 et en 2001.

En tout état de cause, les membres et les instances du CMA déclarent leur solidarité avec leur présidente et lui expriment leur total soutien en toutes circonstances. Ils dénoncent fermement les graves agissements et les méthodes honteuses du gouvernement algérien et exigent :

– l’abrogation immédiate de la décision d’annulation de l’autorisation d’exercer pour le club Internet Cyber-Kabylie à Tizi-Wezzu,

– l’arrêt des harcèlements administratifs et policiers exercés à l’encontre de Kamira Nait-Sid et de tous les défenseurs des droits des Amazighs et des droits de l’homme en général,

– la réparation de tous les dommages moraux et matériels subis par Kamira Nait Sid.

Paris, le 20 janvier 2016
Le Bureau du CMA.

Copie à :
– ONU : RS Défenseurs des droits de l’homme, RS pour la liberté d’expression et de réunion, RS peuples autochtones, organes des Traités internationaux.
– UE : Commission Européenne, Parlement Européen.

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