CHRONIQUES (SIWEL) — Des scarabées encore des scarabées. Des scarabées qui arrivent juste en plein mois des moissons : juin. Juin est pour nous un mois de recueillement et de mémoire, mais pour ces bestioles, il est propice pour faire rouler la bouse, un savoir-faire dans lequel excellent les Kabitchous, KDS, valets et lèche-bottes du régime.
A vrai dire ils sont libres. Oui ils sont libres. Libres à eux, hommes et femmes, de se mettre à plat-ventre et même de revendiquer le manque de bottes qui leur passent dessus depuis déjà des lustres. Là où ils ne sont, ni seront, libres de souiller la mémoire et l’honneur, c’est dans cette belle région qui a enfanté Arezqi Lbachir.
Sur la toile, reprise même par quelques sites électroniques en mal de fixation de cap, une déclaration au nom d’associations, commerçants, comités de villages et société civile, circule pour dénoncer avec véhémence, non pas la brutalité et la sauvagerie avec lesquelles agissaient ce jour-là les forces de répression du régime algérien, mais pour dénoncer, tenez-vous bien, les hommes et les femmes venus commémorer l’assassinat de nos hommes de valeur tombés lors du massacre du printemps noir de 2001.
Ce qui est vraiment anormal et parait même incongru à la lecture de la déclaration des sieurs-lèche-bottes, c’est l’énumération des signataires anonymes évidements. Associations, Commerçant, Comités de villages et Société civile. C’est quand même incroyable ! Pourquoi donc le régime a alors à mobiliser toutes ses forces ? Pourquoi donc s’était-il activé à fermer et à renvoyer tous ceux qui venaient vers Iεeẓẓugen ? Si vraiment il y a autant de Kabitchous dans cette ville symbole de résistance, comment peut-on ériger les portraits géants de Ferhat, premier homme à être dénigré dans ce chiffon, Matoub, Mammeri, Abane, Djaout dans les endroits les plus populaires de la ville ? Ont-il été postés là par les populations venues de Mars ?
La manœuvre est comprise, et le régime ne cessera jamais tant que la Kabylie lui reste réfractaire. Et elle le sera toujours ; éternellement jusqu’à son Indépendance. Le temps nous donnera raison, car la raison n’a jamais fui le chemin qui mène vers la liberté quand bien même celui-ci a toujours été semé d’embûches, et que maintenant, peu à peu, nous sommes arrivés à nettoyer.
Ni le Pouvoir infâme, ni les adeptes de la servitude gavés par l’argent de la honte et du déni, n’auront raison de notre détermination à aller de l’avant vers cette liberté pour laquelle nombreux des nôtres ont été lâchement assassinés. Que ce beau monde se rassure à jamais ! Il ne peut ni pourra changer la trajectoire naturelle de nos rivières, tracées du haut de nos montagnes et des fin fonds de notre Histoire, comme celle de notre LIBERTÉ éternelle.
Dans leur déclaration le(s) sieur(s) mettent en garde les Kabyles qui s’y rendront pour de futures activités, d’aller chercher un autre pays pour régner. Nous leur donnons rendez-vous dignement et solennellement car cette ville est Kabyle, brave et résistante par l’action de ses vrais fils, non par les envahisseurs que le régime avait placé dans le but de dénaturaliser tout ce qui est Kabyle. Iεeẓẓugen resteront sourds aux aboiements des valets du pouvoir algérien et ne seront jamais prêts à être gouvernés par des souillures, des lâches et des traîtres de la mémoire.
La Liberté est naturelle. La Kabylie Vaincra et c’est dans sa liberté que nous vivrons.
Isegni Hitouche
SIWEL 211139 Jun 17 UTC