EXIL, KABYLIE (SIWEL) — A la veille de la Journée nationale de l’étudiant kabyle(*) qui sera célébrée le 02 novembre, par la voix du Ministre de la Langue et de la Culture kabyles, Mas Karim Achab, le Gouvernement provisoire kabyle qui a décrété cette journée en 2010, tient à « témoigner de sa gratitude respectueuse envers la jeunesse estudiantine kabyle et l’assure de son entier soutien dans le combat qu’elle mène pour maintenir sa noblesse et sa dignité contre la volonté du régime colonial d’Alger de dévoyer et de pervertir l’univers du savoir. »
Ci-après, le communiqué dans son intégralité
ANAVAD AQVAYLI UΣḌIL GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE PROVISIONAL GOVERNMENT OF KABYLIA |
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Ministère de la Langue et de la Langue kabyles
Communiqué à l’occasion de la « journée nationale de l’étudiant kabyle » |
C’est pour rendre hommage à Kamel, et aux sacrifices consentis par les étudiants kabyles de façon générale, que l’Anavad (Gouvernement provisoire kabyle en exil) a promulgué la journée du 2 novembre comme la « journée nationale de l’étudiant kabyle », par le décret n° GZM/2010/18/ASAN/10, paru dans le Journal Officiel de l’organe exécutif kabyle du 18 octobre 2010.
La Kabylie a toujours valorisé le savoir. Dans son acception linguistique, le dénominatif taqvaylit renvoie aussi bien à la langue kabyle qu’à une forme de savoir ancestral kabyle, c’est à dire la parole en tant que domaine du savoir. C’est en étant conscient de cet héritage et de cette responsabilité que l’étudiant kabyle investit l’école et l’université. Si l’école est le lieu de l’instruction, l’université est le lieu du savoir, de la réflexion et du débat. Les sacrifices consentis par les étudiants kabyles sont là pour nous rappeler que la Kabylie a toujours été et reste encore déterminée à préserver cet univers du savoir de de tout endoctrinement politico-religieux tel que voulait l’imposer l’État algérien à travers ses relais et ses sbires. Pour rappel, c’est à l’Université de Tizi-Ouzou, en Kabylie, qu’est né le premier printemps démocratique en Afrique du Nord, un certain 20 avril 1980, défiant le pouvoir central d’Alger avec son armée, sa police politique et sa gendarmerie. Ce fut aussi un jeune lycéen, Massinissa Guermah, qui dérouta la gendarmerie algérienne installée aux At Dwala, au point de vouloir l’éliminer sur le champ, ce qui a provoqué le Printemps noir au cours duquel 132 jeunes, à la fleur de l’âge, furent fauchés par les balles explosives de la gendarmerie coloniale algérienne. Le jeune Massinissa, qui avait une moyenne de 18 sur 20, fut qualifié de voyou par le sinistre algérien de l’intérieur de l’époque, le tristement célèbre Yazid Zerhouni.
L’Anavad estime à sa juste valeur le combat continu des étudiants et des étudiantes kabyles. À l’occasion de cette Journée nationale de l’étudiant kabyle, l’Anavad témoigne de sa gratitude respectueuse envers cette jeunesse estudiantine et l’assure de son entier soutien dans le combat qu’elle mène pour maintenir sa noblesse et sa dignité contre la volonté du régime colonial d’Alger de dévoyer et de pervertir l’univers du savoir.
Ottawa, le 29 octobre 2016
Mas Karim At Aɛmeṛ (Achab dans l’état civil)
Ministre de la Langue et de la Culture kabyles
Gouvernement provisoire kabyle (Anavad)
(*) Le 02 novembre a été décrété "Journée nationale de l’étudiant kabyle" par le Président du Gouvernement provisoire kabyle (Anavad) et publié au Journal officiel de l’Anavad le 26 octobre 2010, en hommage à l’étudiant kabyle Kamel Amzal de Tiferdud, assassiné le 02/11/1982 par des islamistes algériens dans l’enceinte universitaire de Ben Aknoun, Alger, il fut la première victime de la horde islamiste algérienne… conformément à leurs méthodes inhumaines et sanguinaires en l’éventrant avec un sabre et en hurlant "Allah Akbar".
SIWEL 310115 OCT 16