(SIWEL) — Un « journaliste » du nom de Mehdi Alioui a commis un article des plus mensongers sur le 20 avril 2015 en Kabylie. Un article indigne du journal Huffington post, qui se définit comme sérieux et responsable mais qui se retrouve sérieusement entaché par le manque de sérieux de l’un de ses supposés «journalistes».
En effet, sans doute en raison d’une méconnaissance manifeste de la réalité kabyle et algérienne des responsables de publication, il y a, dans le Huffington Post, des apprentis sorciers du journalisme «made in Algéria» qui y contribuent pour distiller «incognito » les thèses mensongères et manipulatrices de l’Etat algérien.
Des articles similaires ont été publiés par des rédactions algériennes, notamment le Matin Dz, mais le public s’est lui-même chargé de « remettre les pendules à l’heure » par le biais des commentaires. Il serait par ailleurs long et fastidieux de reprendre l’ensemble des mensonges de la presse algérienne, c’est pourquoi nous nous sommes attardés sur cet article du Huffington post, car nous considérons que le journal en question est susceptible d’avoir été trompé, et même instrumentalisé.
Ainsi dans un Article de “Mehdi Alioui”, paru dans le Huffigton post Maghreb-Algérie, édition du 21 avril 2015, et dont voici le lien, M. Mehdi Alioui a travesti entièrement la réalité des manifestations de Kabylie, très largement dominées par les souverainistes kabyles du MAK mais qu’il attribue allègrement au RCD. De ce fait, il met en pratique, et toute honte bue, la propagande mensongère de l’Etat algérien à travers le Huffigton post Maghreb-Algérie dont on se demande d’ailleurs s’il est informé de ce à quoi servent ses tribunes …
Prenons l’article en entier et revenons sur chacun des paragraphes de l’article intitulé : « Printemps berbère: des milliers de personnes ont marché dans plusieurs wilayas de la Kabylie (PHOTOS) », photos pour le moins éloquentes, soit dit en passant, tant elles illustrent parfaitement le tissu de mensonge du texte qui les accompagne.
M. Mehdi Alioui commence par dire que :« Des milliers de personnes ont marché hier à travers plusieurs wilayas de la Kabylie, pour célébrer le 35e anniversaire du Printemps berbère. »…
Si, forcée et contrainte, la presse algérienne (et ses affiliés camouflés un peu partout dans la presse dite libre) reconnait de fait que des milliers de kabyles ont marché en Kabylie, il fallait absolument les faire marcher pour le printemps berbère (certes fondateur d’une revendication identitaire assumée) mais largement dépassée aujourd’hui , mais il ne fallait surtout pas que ces milliers de manifestants kabyles marchent pour le Printemps Noir (entaché par un très grave crime commis par l’Etat algérien avec le silence complice de l’Algérie toute entière), ni encore moins pour l’autodétermination de la Kabylie et les levées du drapeau kabyle sur la terre de Kabylie à Vgayet, Tizi-Wezzy et Tuvirett, alors-même que c’est précisément ce qui a drainé l’écrasante majorité de la foule kabyle.
Cependant, en professionnel du « journalisme made in Algérie », M. Mehdi Alioui ne souffle pas un traître mot de ces aspects pourtant très largement dominants des manifestations du 20 avril. Il n’a pas une seule fois évoqué les revendications d’indépendance qui ont pourtant été scandés mille et une fois dans les trois marches de Kabylie, toutes dominées par le MAK dans des proportions écrasantes, voire humiliantes pour ceux qui manifestaient pour des revendications désuètes et totalement dépassées.
Mieux encore, M. Mehdi Alioui, ment sans vergogne dans un journal qui définit sa ligne par un vœu d’objectivité, bien que, visiblement, il ne connait pas grand-chose à la réalité kabyle, et encore moins à la réalité perverse de l’Etat algérien, auquel cas un tel article ne serait jamais passé tant il est truffé de mensonges du début à la fin, et ce, dans le but évident de travestir la réalité et de ce fait, servir la propagande algérienne qui cherche par tous les moyens à minimiser l’ascension fulgurante d’un mouvement sur lequel il n’a aucune emprise.
Et c’est ainsi que M. Mehdi Alioui poursuit :« Des militants du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) ont marché ce lundi 20 avril à travers les ruelles de la ville de Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira. ». Voilà l’exemple typique d’un mensonge qui ne dit pas son nom car, s’il est vrai que les militants du RCD ont marché aux côtés de leurs deux chefs, mobilisés pour l’occasion, les militants du RCD étaient, numériquement parlant, totalement insignifiants comparée à la déferlante de ceux du MAK. Le comble de la malhonnêteté est que pour illustrer son propos mensonger, M. Mehdi Alioui utilie en photos d’illustration des images qui démontrent clairement que les fameux militants qu’il attribue au RCD sont clairement et ostentatoirement des militants du MAK, ceux du RCD étant nettement reconnaissable aux drapeaux algériens qu’ils arborent et au fanion bleu et jaune de leur parti, bien qu’ils aient récemment adopté le drapeau amazigh après l’avoir longtemps combattu, y compris chez leur propres militants. M. Mehdi Alioui oublie surtout que parmi les manifestants du MAK, il ne se trouve pas un seul drapeau algérien…
Et M. Mehdi Alioui, qui ne craint pas le ridicule, s’enfonce encore davantage dans ses mensonges et dit : « A Tizi Ouzou, le président du parti, Mohcine Belabbas et plusieurs cadres du RCD étaient à la tête de la procession, a rapporté le quotidien El Watan » . Le journaliste, si l’on ose dire, cite une phrase d’El Watan tout en prenant soigneusement la précaution de l’extraire de son contexte afin d’appuyer son énorme mensonge, puis il poursuit en disant que :« Les militants brandissaient des slogans: Pour l’officialisation immédiate de Tamazight" et scandaient "Y’en a marre de ce pouvoir" et "Non à l’impunité des corrompus". »
Il y a lieu de rappeler à ce "journaliste" que dans le même article d’El Watan, la supériorité du MAK a été signalée, chose qu’il a omis de dire et que le MAK n’est plus le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie mais le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie…la différence est de taille.
Or, la gigantesque foule qui a répondu à l’appel du MAK, et qui est insidieusement montrée sur les photos comme ayant répondu au RCD, avait pour slogans : Pouvoir colonial, Kabylie indépendante! assa azekka aqvayli yella yella! assa azekka Ferhat yella yela! dda Lwennas mazal-agh d imazighen! , des slogans tels que justice pour les martyrs de 2001, vérité et justice sur l’assassinat de Matoub Lounès, vérité et justice sur l’assassinat d’Ameziane Mehenni …. Etc ; etc., sans compter le traditionnel POUVOIR ASSASSIN du chanteur Oulehlou (qui a par ailleurs manifesté avec le MAK), des chansons de Matoub Lounès…
Bref, autant de slogans chantés à tue-tête par des milliers de manifestants, mais qui n’ont curieusement pas été entendus par ce brave journaliste qui souffre visiblement d’un sérieux problème auditif qui l’incite à n’entendre que les slogans des manifestants du RCD, des slogans par ailleurs quasiment inaudibles face à la gigantesque ferveur populaire des manifestants du MAK, (notamment à Tizi-ouzou) où ceux-ci avaient comme slogan phare « Kabylie indépendante ».
Soulignons, à toutes fins utiles, que le slogan phare du RCD entendu par l’oreille sélective de M. Mehdi Alioui réclamait une « officialisation immédiate de Tamazight » mais qu’elle était inscrite sur une banderole écrite en arabe. Soulignons également que cette officialisation, le régime de Bouteflika ne tardera pas à la donner tant il devient urgent pour l’Etat algérien d’endiguer l’ascension vertigineuse de ce fort désir de liberté exprimé avec force et clarté par le peuple kabyle, politiquement porté par le MAK et le GPK et plébiscité par la ferveur populaire qui a accueilli le drapeau kabyle. Bons nombres de signes indiquent que l’officialisation fictive de Tamazight par un Etat qui la combat depuis un demi-siècle est en cours.
Mais revenons à notre journaliste qui, en plus d’avoir un problème d’audition, souffre également d’un problème visuel, il n’a pas vu les immenses posters du président du Gouvernement provisoire kabyle, Ferhat Mehenni, tout comme il n’a rien vu des banderoles d’autodétermination de la Kabylie, ni des drapeaux kabyles. Ce brave journaliste n’a vu que les opposants agrées par l’Etat algériens auquel il n’a pas manqué d’attribuer la gigantesque foule du MAK qui est certes une formation "non agrée par l’Etat algérien", mais que tout le monde a vu excepté ce journaliste et quelques-uns de ses semblables.
De ce point de vue, les articles de la presse arabophone, certes hostile aux aspirations de liberté du peuple kabyle, ont été de très loin plus honnêtes sur la formidable mobilisation du MAK ; et ce, même si leurs écrits n’étaient rien d’autre que des appels « angoissés » à l’Etat algérien pour que ce dernier sévisse contre le "séparatisme" de la formation de Ferhat Mehenni qui a dangereusement balayé une "opposition kabyle", discréditée par le pouvoir algérien, selon leur propre termes. Voir les articles de la presse arabophone, tel que Al qods al arabi ou encore cet article d’Algérie1 où ce journal, francophone mais d’obédience arabo-islamiste, estime que « Le pouvoir joue avec le feu du… MAK »
Mais Mehdi Alioui qui écrit incognito dans le Huffington post poursuit et dit que : « La marche des militants du RCD et habitant de Tizi Ouzou a été précédée par celle du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK) ».
Mais il faut un minimum de cohérence quand on ment aussi effrontément …car plus haut ce brave journaliste qui cite El Watan de manière tout à fait perfide pour lui faire dire ce qu’il n’a pas dit : « A Tizi Ouzou, le président du parti, Mohcine Belabbas et plusieurs cadres du RCD étaient à la tête de la procession, a rapporté le quotidien El Watan »…alors, il faudrait tout de même savoir si c’est le RCD qui est en tête de procession ou si c’est le MAK qui précédait le RCD ? Malgré le ridicule des empêtrement de ce brave «journaliste», il est clair que l’objectif est d’appuyer sur le RCD et les « habitants de Tizi-Ouzou » pour bien faire comprendre aux lecteurs que la gigantesque démonstration de force du MAK à Tizi-Ouzou, eh bien ce n’est pas le MAK mais le RCD…on l’aura compris.
Mehdi Alioui ne s’arrête pas à Tizi-Ouzou, il revient encore sur le RCD mais cette fois à Vgayet où : « A Béjaïa, l’ancien leader de RCD, Saïd Sadi, était à la tête de la marche à laquelle ont participé près de deux milliers, selon la même source ». Puis Mehdi Alioui va à Tuvirett où dit-il, « A Bouira aussi, des centaines de manifestants sont sortis de chez eux pour célébrer le 35e anniversaire du Printemps berbère et revendiquer "l’officialisation immédiate de la langue amazigh". »…stupéfiant ! Il suffit de voir les vidéos pour en croire ses yeux!
Alors même que les illustrations de cet article mensonger s’appuient quasi exclusivement sur des photos des militants et marcheurs du MAK,. En effet, sur les 15 photos du diaporama, 4 seulement montrent des marcheurs du RCD, les 11 photos restantes sont celles du MAK). Mais cela ne gêne pas pour autant ce brave journaliste d’attribuer la formidable mobilisation du Mouvement souverainiste kabyle, le MAK, au parti politique algérien, le RCD, oubliant, dans sa précipitation à distiller ses mensonges, que les marcheurs du RCD sont nettement reconnaissable aux drapeaux algériens qu’ils associent désormais au drapeau amazigh, après en avoir interdit l’usage à ses propres militants durant très longtemps avant de tenter de se le réapproprier pour contre la montée des souverainiste kabyles.
Le comble est que M. Mehdi Alioui utilise des photos de la levée historique du drapeau kabyle, dont il n’a pas soufflé un traître mot, pour illustrer "la mobilisation du RCD". Un tel déni de réalité exprime une panique générale qui s’est emparée de l’ensemble de la presse algérianiste qui croit encore que la désinformation a quelque chance de leurrer alors même que les réseaux sociaux et la presse alternative à la désinformation ne laisse plus aucune chance aux menteurs effrontés et…pathétiques. Le Huffington post devrait sérieusement jeter un œil sur les publications de ses contributeurs algériens, au risque de perdre durablement sa crédibilité, les démentis à la falsification étant apportés par les réseaux sociaux qui constituent finalement un formidable contre-pouvoir à la désinformation de la presse.