CHRONIQUE (SIWEL) — La frilosité européenne s’est manifestée à deux vitesses : elle est présente dans le dossier Catalan, pour demander un « dialogue » entre Barcelone et Madrid, dans les limites de la Constitution espagnole.
Or, ce dernier texte a été remanié en défaveur de la Catalogne.
De ce point de vue, il est même dépassé par le référendum d’autodétermination , ayant abouti au OUI massif des Catalans pour une République libre et indépendante.
La démarche espagnole est construite selon l’esprit et la méthode coloniaux vis-à-vis d’ un peuple opprimé depuis plus de quatre siècles, durant lesquels, sa langue, sa culture, ses traditions, son histoire singulière, ont été piétinées, de façon arrogante et violente.
Il est vrai aussi que nos frères Catalans se sont laissés berner dans un jeu institutionnel qui les enveloppait au nom d’une certaine « autonomie » pour mieux les emprisonner dans la grande cage madrilène, et les cajoler au point de voir la police espagnole matraquer de simples citoyens barcelonais, désireux d’exprimer un choix électoral de manière démocratique : des images, pourrait-on écrire, importées de …Turquie !
Le comportement du PM espagnol revêt, dans ce cas-un caractère stalinien , qui nous renvoie à Budapest ou Prague, durant l’ère soviétique.
A moins que sa réaction soit inspirée, en 2017, par Isabelle d’Espagne qui dépeupla son pays, de toute forme de contestation, au point où les différentes communautés ethniques et religieuses, quittèrent majoritairement la péninsule, pour se réfugier en terre africaine et Salonique.
Les Catalans forment une Nation, qui a besoin d’être respectée dans ses choix de liberté et d’indépendance.
Ils peuvent décider, seuls, d’un divorce, quand le couple vacille. Ils peuvent le faire également par consentement mutuel. Mais en aucun cas, personne ne peut empêcher une séparation physique et morale, arrivée à terme, dans des conditions de maturité élevée, qu’on ne peut démentir par le taux de participation, sous prétexte de l’existence d’une majorité …silencieuse !
Le mensonge et la propagande madrilènes et ses soutiens injustes paraissent minimes, face à la volonté du Peuple Catalan de re-visiter l’Histoire, pour décider souverainement de son avenir.
C’est cette même volonté qui anime, depuis longtemps, le Peuple Kabyle qui a, dans sa majorité, exprimé son choix indépendantiste derrière le MAK-Anavad, le Gouvernement Provisoire Kabyle et son Président Ferhat Mehenni.
Dans des conditions historiques différentes, même si le pacifisme leur est commun, les Kabyles se sont exprimés plusieurs fois et massivement, en faveur de l’option définitive d’indépendance.
Ils l’ont fait à Paris, Tizi-Ouzou, Vgayet , Tuvirett et ailleurs.
Brandissant le drapeau Kabyle, des milliers d’entre eux, ont renouvelé leur choix et leur engagement, pour la liberté et l’independance, pour la promotion de leur langue, leur culture et leurs traditions.
Au quotidien, leurs images en provenance de la Kabylie, confirment cette réalité : un peu partout, sur un territoire plus grand que la Belgique, des Coordinations et des sections du MAK-Anavad sont mises en place et structurées par une jeunesse en mal de souverainisme.
Comme la Catalogne, ces mouvements prouvent que la Kabylie existe en tant que Peuple et Nation, apte à se gérer elle-même, selon le modèle qu’elle aura choisi, dans les frontières d’une Indépendance retrouvée, celle-là même contre laquelle butèrent les envahisseurs français dès 1830.
C’est peut-être un lourd pari, mais cela conduira inévitablement à la victoire, que de vivre sous le joug d’un voisin (algérien ou espagnol ), dont le comportement haineux et arrogant mérite d’être définitivement balayé.
Si le processus de libération historique des peuples est bien jugé pour l’ex-Yougoslavie, pourquoi ne le serait-il pas pour la Catalogne et la Kabylie ?
A vrai écrire, l’Europe semble en retard sur l’histoire ou ne veut admettre que les grandes mutations se préparent sous sa fenêtre.
Pour éviter une implosion, elle doit assumer son rôle ou disparaître.
Mas Atcheba
SIWEL 151657 Oct 17 UTC