DIYARBAKIR (SIWEL) — » Tandis que le gouvernement de l’AKP continue à justifier le massacre de Cizre par sa prétendue « lutte contre le terrorisme », des nouvelles alarmantes nous parviennent du district de Sur, cœur historique de Diyarbakir, sous couvre-feu depuis le 11 décembre.
D’après la presse et les sources locales, près de 200 civils, y compris des enfants et des personnes blessées, sont piégés dans des sous-sols.
Durant les derniers jours, les dirigeants et les Députés du HDP ont tenté de dialoguer avec le gouvernement afin qu’un couloir soit mis en place pour l’évacuation des personnes blessées. Mais tous nos efforts ont été vains.
Nous sommes extrêmement préoccupés par la possibilité que les massacres de Cizre se répètent à Sur. »
Extrait de l’appel urgent du HDP à la communauté internationale
Ne permettez pas que demain, il soit trop tard pour Sur
Les Couvre-feux illimités imposés dans les provinces kurdes de Turquie par le gouvernement AKP depuis le 16 août 2015 continuent à porter gravement atteinte aux droits et libertés fondamentaux, y compris le droit à la vie et à la sécurité. Jusqu’à présent, les couvre-feux ont concerné 20 villes réparties sur 7 provinces et ont cumulé un total de 395 jours.
La mise en place de ces couvre-feux constitue une violation tant des normes impératives de la Constitution turque que des principes de base du droit international, et en particulier de la Convention de Genève relative à la protection des civils en temps de guerre. Les massacres commis récemment à Cizre, dans la province de Sirnak, sont une illustration de la violence inouïe et des dangers que représentent les couvre-feux : au moins 165 civils qui s’étaient réfugiés dans des sous-sols pour se protéger face aux offensives des forces de sécurité ont été ciblés et tués par les bombes de l’armée turque. Avant de mourir, ils avaient, pendant des semaines, appelé au secours et prévenu qu’ils étaient face à un massacre imminent. Leurs cris n’ont &e acute;té entendus, ni en Turquie, ni dans le reste du monde.
Tandis que le gouvernement de l’AKP continue à justifier le massacre de Cizre par sa prétendue « lutte contre le terrorisme », des nouvelles alarmantes nous parviennent du district de Sur, cœur historique de Diyarbakir, sous couvre-feu depuis le 11 décembre. D’après la presse et les sources locales, près de 200 civils, y compris des enfants et des personnes blessées, sont piégés dans des sous-sols. Durant les derniers jours, les dirigeants et les Députés du HDP ont tenté de dialoguer avec le gouvernement afin qu’un couloir soit mis en place pour l’évacuation des personnes blessées. Mais tous nos efforts ont été vains. Nous sommes extrêmement préoccupés par la possibilité que les massacres de Cizre se répètent à Sur.
Dans un tel contexte, nous sommes consternés par le silence persistant de la communauté internationale. Durant les offensives armées sur Cizre, nous avons alerté l’opinion publique internationale sur le fait que son silence et son indifférence encourageaient le gouvernement de l’AKP dans sa campagne sanglante à l’encontre des villes kurdes. Si des voix nombreuses s’étaient élevées au niveau international pour demander la protection de la vie des civils, aujourd’hui, à Cizre, nous n’aurions pas à retirer des centaines de corps des décombres.
Pour empêcher qu’une telle tragédie ne se reproduise, cette fois dans le district de Sur, nous lançons à nouveau un appel à la communauté internationale. Nous appelons toutes les instances internationales, les organisations des droits humains et tout un chacun à faire pression sur le gouvernement turc pour que cessent les couvre-feux et la violence dans les villes kurdes, et en particulier, pour que la vie des civils piégés dans les sous-sols soit protégée. Ne permettez pas que demain, il soit trop tard pour Sur !
Hişyar ÖZSOY,
Vice-président du HDP, chargé des relations internationales
SIWEL 241129 FEV 16