(SIWEL) — En septembre, Paul Anselin a sorti «La France et les Touaregs». Un ouvrage très documenté qui retrace l’histoire d’une relation complexe, faite d’admiration et de défiance mutuelle.
Depuis des siècles, les hommes bleus du désert ont fait rêver explorateurs, aventuriers, artistes et musiciens.
Depuis quelques années, leurs territoires et eux-mêmes,se sont aussi mis à faire peur. Leurs sublimes étendues de dunes de sable sont devenues des zones de guerre permanentes, des zones interdites où les Touaregs sont à la merci du prosélytisme islamo-djihadiste et où les kidnappings d’étranger est devenu un business aussi juteux que le trafic de drogue qui s’y déroule à grande échelle.
Le livre s’attache surtout à narrer l’émergence d’une nouvelle facette de la Nation targui (sans cesse combattue), cette nation qui en désespoir de cause a vu une partie des siens céder aux sirènes de l’islamisme pour former des phalanges parmi les plus dures des groupuscules djihadistes et même des organisations djihadistes spécifiquement touarègue, une perspective totalement improbable il y a encore quelques années.
En effet la société touarègue est une très ancienne société berbère de tradition matriarcale, cependant mettant à profit le désespoir des Touaregs, l’intrusion soutenue de l’idéologie mortifère islamo-terroriste a fini par faire des adeptes, à l’image d’Iyad Ag Ghaly et de son organisation terroriste Ansar Dine
Ancien militaire, spécialiste du Sahel et homme politique en Bretagne, Anselin va jusqu’à évoquer le péril d’une «troisième guerre mondiale par morceaux», menée par le radicalisme religieux. Certains de ses propos, publiés en août 2015, paraissent singulièrement prémonitoires. Ils apportent à tout le moins un éclairage utile sur les attentats du 13 novembre, qu’ils remettent dans leur perspective géopolitique.
«La France et les Touaregs», de Paul Anselin, 332 pages, 21,90 euros, éditions Temporis.
SIWEL 081340 DEC 15