KABYLIE (SIWEL) — « …pour mieux affirmer sa puissance militaire face aux aspirations de liberté du peuple kabyle, le régime algérien programme, en plus de l’humiliant festival arabo-africains, pour le 05 juillet, date symbolisant la confiscation de l’indépendance chèrement payée par la Kabylie, un défilé militaire dans la ville de Tizi Ouzou; autrement dit, et sans aucun doute possible, une démonstration de force à visée dissuasive, exactement comme l’avait fait, 50 années avant, l’armée des frontières sortie de ses casernes établies à l’étranger pour prendre les rennes d’un pays que d’autres ont libéré, avant d’aller finir ce que la France avait laissé de nos maquisards en 1963… »

 

 La mafia militaro-politico-financière vient démontrer, à Tizi-Ouzou, sa puissance militaire face au peuple kabyle
Contribution/ 51ème anniversaire de la confiscation de l’indépendance : Boycotter les festivités officielles est un devoir patriotique

Par : Bouaziz Ait Chebib *

La 15ème commémoration de l’assassinat du chantre de l’Amazighité, Matoub Lounes, a été marquée par des tentatives infâmes de récupération de la part du pouvoir. Le MAK, comme à son accoutumée, n’a pas manqué d’honorer la mémoire de Matoub et d’exiger la vérité sur son ignoble assassinat pendant que les partis politiques se terrent dans le silence et brillent par leur absence. Le régime algérien qui occulte la vérité, refuse que toute la lumière soit faite sur son assassinat. Il a tenté de débaptiser la place qui lui a été dédiée à Tizi Ouzou, par le peuple kabyle, dans la foulée des tragiques événements du printemps noir.

Grâce à la mobilisation populaire, suscitée notamment par les articles de Siwel et Tamurt qui avaient dévoilé ces conspirations anti-kabyles, le carrefour prévu au lieu de la place Matoub Lounes porte au final le nom du rebelle. Le Bachagha Lhadi Ould Ali qui devait exécuter en catimini la basse besogne a été mis dans la gêne. Ce dernier est allé jusqu’à reprocher à l’entourage de la famille Matoub d’avoir alimenté en information le MAK.

Que le bachagha sache que partout où il ira mettre à exécution les noirs dessins du régime assassin d’Alger, le MAK dévoilera au grand jour les ignominies de ces actes contre le peuple kabyle, comme cela a été le cas pour la débaptisation de la place Matoub Lounes et l’enterrement de la sœur de Slimane Azem où il était venu, toute honte bue, informer la famille Azem que le lieu était réservé à une future « caserne de gendarmerie ».

La Kabylie restera rebelle. Ce n’est pas un carrefour érigé au nom de Matoub Lounes qui fera perdre aux kabyles le sens du discernement, ni encore moins sa quête de liberté et de justice, justement portée par les textes du rebelle assassiné. Ils ont beau l’avoir assassiné, ils n’ont pas pu assassiner le message délivré. Si le pouvoir algérien avait été « blanc comme neige » et de bonne foie, il se serait fait le devoir de faire toute la lumière sur son assassinat au lieu de folkloriser sa mémoire et d’amnistier les hordes de terroristes redéployés aujourd’hui, en maîtres dans nos villes.

C’est encore le Bachagha El Hadi Ould Ali qui a programmé une manifestation que l’on peut qualifier, sans se tromper, d’entreprise de dépersonnalisation rien qu’avec son intitulé : Festival Culturel « Arabo-Africain » de la Danse Folklorique: Nous sommes donc arabes et africains mais nous ne sommes pas amazighs; et, ironie du sort, c’est pour fêter « l’indépendance» que nous avons arrachée au prix du sang de nos aînés que notre identité est bafouée, affublée de tous les noms à l’exception du sien. 14 milliards de centimes sont alloués à un festival de danse arabo-africaine, pendant que nos associations culturelles ne survivent que grâce à la volonté des enfants de la Kabylie. Le pouvoir, à travers ses bachaghas et leur industrie du banditisme, qu’ils mettent en branle à chaque échéance du régime raciste d’Alger, n’a pas d’autres objectifs que d’humilier davantage la Kabylie qui, malgré tous les moyens mis en oeuvre échappe à son giron.

Cette fois, la nébuleuse du régime algérien est concentrée sur les luttes de clans qui dessineront la succession de Bouteflika, d’où les marches-arrières sur les débaptisations et autres réquisitions de terres familiales pour la construction de gendarmeries. Le régime algérien a besoin de calme en Kabylie. Sellal, dans son rôle de président intérimaire, non assumé en tant que tel, effectuera une visite à Tizi Ouzou dans le cadre de la préparation de sa candidature avec comme programme l’inauguration de quelques bâtisses réalisée à la hâte et hors toute norme.

En dehors de ses relais locaux, que le régime a déjà mis en compétition pour évaluer le plus méritant selon son degré de servilité, la visite de Sellal passera inaperçue en Kabylie, exception faite des fanfaronnades des voyous de la ville des Genets qui se donnent en spectacle afin d’assurer un acquiescement de façade à la venue d’un commis de l’Etat raciste d’Alger qui n’a jamais rien apporté d’autre à la Kabylie que la répression, le crime, la misère et la désolation.

Et pour mieux affirmer sa puissance militaire face aux aspirations de liberté du peuple kabyle, le régime algérien programme, en plus de l’humiliant festival arabo-africains, pour le 05 juillet, date symbolisant la confiscation de l’indépendance chèrement payée par la Kabylie, un défilé militaire dans la ville de Tizi Ouzou; autrement dit, et sans aucun doute possible, une démonstration de force à visée dissuasive, exactement comme l’avait fait, 50 années avant, l’armée des frontières sortie de ses casernes établies à l’étranger pour prendre les rennes d’un pays que d’autres ont libéré, avant d’aller finir ce que la France avait laissé de nos maquisards en 1963.

Cette démonstration de force militaire à Tizi-Ouzou se fait au moment où la Kabylie subit de plein fouet la sur-militarisation de son territoire conjuguée à une politique coloniale des plus calamiteuses alliant marasme économique, insécurité multidimensionnelle, forcing identitaire et destruction environnementale. Le MAK a déjà condamné cette démonstration de force le 14 juin dernier à Akbou : " c’est en force d’occupation que le pouvoir a décidé de "célébrer" le 51 ème anniversaire de "l’indépendance" en Kabylie. Cette démonstration de force n’est rien d’autre qu’un avertissement à l’endroit du peuple kabyle qui aspire à recouvrer sa souveraineté.

Si les despotes qui ont pris en otage l’Algérie en 1962 avaient été du combat de libération contre le colonialisme français, ils auraient su qu’aucune force militaire ne peut entraver la marche d’un peuple en quête de sa libération. Cette énième provocation ne fera que renforcer la détermination du peuple kabyle puisqu’il ne s’agit nullement d’un rapport de force militaire car si tel avait été cas, l’Algérie serait encore aujourd’hui un département Français.

En ce 51ème anniversaire de la confiscation de l’indépendance, boycotter les festivités officielles est un devoir patriotique.

* B.A.C, président du MAK.

SIWEL 05 1300 JUIL 13

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