KABYLIE (SIWEL) — La famille Belaïd du village At Jjimaε (3arch At Buaddu) a annoncé le décès samedi de Nna Ldjuher, la veuve du Robin des bois kabyle, H’med Umerri tué par l’armée française en 1947. Elle avait 96 ans.
Confirmant l’adage populaire "Derrière chaque grand homme, se cache une femme", Nna Djuhar, qui fut elle-même torturée par l’armée française à l’électricité, aimait à rappeler : « H’med Umerri était quelqu’un qui défiait toutes les autorités. Les maquisards ne reconnaissant pas en lui le révolutionnaire. Ils le voyaient comme un hors-la-loi. Mais pourtant ce ne sont que des hors la loi qui ont fait cette révolution et combattu le France ! »
Ayant succédé à Arezqi Lvacir, le premier Robin des bois kabyle qui écumant les forêts de Yakouren et qui a été guillotiné par l’armée coloniale française le 14 mai 1895 sur la place publique d’Azazga. Ahmed Belaïd (alias H’med Umerri), présumé né vers 1917 (car ayant fait son service militaire en 1937, Ndlr), qui parcourait avec sa bande les forêts et les montagnes de toute la Kabylie, était viscéralement attaché à sa liberté et son opposition farouche à l’occupation.
Il habitait le cœur des pauvres gens, bandit d’honneur à sa façon et justicier pour son compte. Il rançonne et rackette les riches pour donner aux pauvres, venir en aide aux plus faibles et les venger lorsqu’ils étaient pressurés par leurs propres frères (caïds et agents de l’administration coloniale).
Devant la machine de propagande coloniale et de l’étau qu’elle a pu faire autour de lui en le faisant passer pour un Hors-la-loi, il tombera dans un guet-apens au hameau d’Iεazunen, un certain 16 févirer 1947, trahi par l’un de ses compagnons d’armes, Saïd Ouacel.
Grâce à l’ampleur de son activité rebelle et clandestine, Umerri a pris la figure d’un héros national kabyle célébré et chanté par les plus grands poètes kabyles et louangée par les femmes dans leurs chants.
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SIWEL 232157 DEC 14
Archives : Reportage vidéo de Hacene Cherifi – Dalil Makhloufi pour Kabyle.com