CHRONIQUE (SIWEL) — Une politique de purification ethnique et religieuse sournoise qui ne dit pas son nom et qui met même en porte à faux identitaire, moral et éthique ceux des Algériens éclairés imbus et soucieux des principes de tolérance et de démocratie.
Elle se disait arabe, elle se vivait arabe, elle se pensait arabe, elle s’est imposée arabe, envers et contre toute vérité et réalité historiques, « l’Algérie » ce pays créé par décret par la France coloniale en novembre 1839 (voir document joint), sombre actuellement dans le doute de son identité nationale.
Après avoir choisi et opté, comme sur une carte d’un menu, pour l’arabité et l’islamité comme identité nationale, adhérant ainsi à l’idéologie politique panarabe rejetée par une partie des algériens, ce pays veut faire accroire qu’il se refait et/ou se choisit une nouvelle identité plus rassembleuse.
Cette dernière, comme toute identité fabriquée, sera somme toute hybride et néfaste, tant le pouvoir colonial tente d’inclure mais à minima, la dimension Amazighe longtemps niée et combattue.
Cette nouvelle stratégie inclue la donne Amazighe mais pour mieux la diluer dans le giron de l’idéologie fasciste arabo islamique, en imposant entres autres, sa transcription en caractère arabes pensant ainsi renforcer l’arabisation par l’école et les campagnes d’arabisation telle l’opération « Iqra » imposée en Kabylie.
Si le dictateur Ben Bella, qui avait ânonné trois fois « nous sommes des arabes » était encore vivant, il referait la même vocalise avec cette fois-ci « nous sommes des Amazighs » mais… islamisés et arabisés.
L’arabité, importée de ce lointain orient, qui n’a pu être enracinée sur cette terre Berbère, une civilisation, plusieurs fois millénaire, revient comme un boomerang à la face de ces falsificateurs.
Constatant l’échec de leur politique identitaire et à défaut d’avoir pu l’imposer par la langue arabe, persistant dans la faute, ces falsificateurs qui ont remplacé les colons Français, tentent d’imposer l’arabité à travers la religion.
Changeant de mode opératoire, l’arabité ne passera plus et ne sera plus, seulement imposée à travers l’école, mais sera aussi réaffirmée et consolidée par la religion à travers la mosquée.
La langue arabe est l’islam et l’islam est la langue arabe, tout cela mâtiné d’une Amazighité réduite à un patrimoine de confort, pour mieux faire accepter une identité importée.
La mosquée au secours de l’école, tel est le postulat que se donne le pouvoir colonial d’Alger. La mosquée devient ainsi un facteur structurant de l’identité nationale.
Persistant dans l’échec, l’islam sunnite, référent de l’islam Algérien salafiste qui exclu toutes autres formes de rites musulmans ( Ibadite, Chiite, Ahmadite, Karkariste…) est présenté ainsi comme le référent identitaire national.
À la liste des ennemis Berbéristes, comprendre les Kabyles attachés à leur Kabylité, s’ajoute maintenant ces musulmans des autres rites considérés comme de second ordre, qui risquent de polluer et de souiller les messages identitaires purement et simplement arabo islamico-slafiste.
En dehors de cette idéologie arabo-islamico-salafiste point de salut.
Toutes personne ou population vivant dans cette espace considéré comme Algérien est appelée à court ou à longs termes à rentrer dans le giron de cette idéologie fasciste qui s’impose par l’assassinat, le crime, la prison ou l’exil pour tous ceux qui s’y opposent.
Une politique de purification ethnique et religieuse sournoise qui ne dit pas son nom et qui met même en porte à faux identitaire, moral et éthique ceux des Algériens éclairés imbus des principes de tolérance et de démocratie.
Cette stratégie identitaire qui inclut la dimension religieuse est porteuse de lourds dangers dont ce pays a déjà payé un lourd prix.
N’a-t-on pas vu les salafistes Algériens se reconnaissant dans l’identité de leur « Oumma » (communauté, ndlr) islamique refuser de saluer l’hymne et le drapeau algérien ?
Ballotés entre une culture orientale de substitution rejetée sur bien des aspects et une culture occidentale enviée pour sa modernité, ses technologies, ses sciences, son universalité et sa démocratie mais aussi dépossédés pour une partie des algériens de leur identité Amazighe, les algériens d’aujourd’hui vivent dans un néant identitaire porteur de lourds dangers pour la paix sociale déjà bien entamée et instable.
En ouvrant un faux débat sur la langue Amazighe, pour tenter d’éconduire les algériens, le pouvoir colonial découvre son néant identitaire porteur de graves dangers.
Les Kabyles et la Kabylie forts de leur Histoire et de leur Civilisation millénaires tentent avec beaucoup de sacrifices humains, payant par le prix du sang leur résistance à cette purification identitaire pour ne pas dire ethnique, développent, actuellement, plus que jamais, une lutte politique pacifique, soutenue et ferme, pour sortir de ce négationnisme identitaire qui a déjà fait des gros ravages chez les algériens.
La Kabylie a choisi d’internationaliser la question de l’indépendance de la Kabylie qui est non seulement nécessaire, mais plus que jamais VITALE.
Menal At Qasi
SIWEL 260700 JAN 18
En 1839, lorsque la France inventa l’Algérie, la Kabylie était « encore » indépendante.