CONTRIBUTION (SIWEL) — L’appel de plus d’une vingtaine de personnalités kabyles de tout bord politique, dans un style très loin du «courage de dire» à l’instauration d’un État kabyle, est une victoire historique et un tournant décisif dans la lutte du peuple kabyle.
Le moment n’est plus aux chicanes stérilisantes et aux règlements de comptes auxquels nous ont habitués les défuntes formations politiques kabyles (le FFS et le RCD), il est plutôt à la prise de responsabilité collective et à la volonté de travailler ensemble pour le bien-être du peuple kabyle. C’est d’ailleurs le ton qui ressort de l’appel. Et tant mieux, arebaḥ atafat, comme aime bien le dire Mass Said Sadi.
Créé comme réponse à l’indifférence des Algériens face au massacre de 127 kabyles par les sbires de Bouteflika et Zerhouni en 2001, le MAK grâce l’abnégation à ses valeureux militants, n’a jamais cédé le terrain depuis. Il est devenu année après année une force politique incontournable en Kabylie. Le succès qu’a eu le lancement du drapeau kabyle et les démonstrations de force des marches du 12 janvier et du 20 avril ont définitivement prouvé l’ancrage du mouvement au sein de la société kabyle, notamment chez les jeunes.
Quel contraste avec les moqueries méprisantes du plus servile larbin du régime issu des caporaux « déserteurs » de l’armée française, Ahmed Ouyahia, qui comparait les actions des militants du MAK à un simple tintamarre de gamins sur Internet !
Malgré des campagnes de diabolisation nauséabondes et racistes des médias arabophones, malgré l’embargo et la désinformation honteuse de la presse francophone, malgré les intimidations, les menaces et les arrestations systématiques des forces de répression algériennes et ses indics locaux, le MAK a pu convaincre de larges couches de la société kabyle de la justesse de son combat et gagner leur confiance. La répression du régime mafieux des caporaux n’a fait que consolider la détermination des militants du MAK et la sympathie que leur porte le peuple kabyle.
On ne peut que saluer ce ralliement des « anciens », qui pour une la première fois ont décidé, même à demi-mot, d’être eux-mêmes et de passer leur kabylité avant tout. Un déclic psychologique non négligeable pour se débarrasser progressivement de la haine de soi que traîne « avec strabisme » une certaine « élite » politique kabyle. Saluons tout particulièrement leur doyen, Me Ali-Yahia Abdenour qui, du haut de ses 92 ans, a choisi de parapher solennellement pour une Kabylie souveraine après de longues années passées au service d’une Algérie ingrate.
Certes, le chemin pour la liberté du peuple kabyle est encore long et tortueux, mais cette étape franchie ne peut qu’en appeler d’autres victoires.
Amar At-Ali Usliman
SIWEL 051449 FEV 16