ABIDJAN (SIWEL) — Koné Katinan, le porte-parole de Laurent Gbagbo a confirmé que l’ancien dirigeant ivoirien avait quitté mardi soir le village reculé de Korhogo à bord d’un vol spécial direction La Haye, siège de la Cour pénale internationale (CPI).
« L’avion devait arriver mardi dans la nuit à Rotterdam, Pays-Bas, là, il sera remis aux autorités de la Cour pénale internationale (CPI) » a indiqué une source proche du dossier.
Gbagbo a été informé ce mardi de son transfert imminent vers la CPI, soit moins de deux semaines des élections législatives prévues en décembre 2011.
En octobre, le procureur de la Cour pénale internationale a lancé une enquête pour déterminer si des crimes de guerre avaient été commis au cours de violences post-électorales en Cote-D’Ivoire. Ce mardi, la CPI a émis un mandat pour l’arrestation de Laurent Gbagbo. Les avocats de l’ancien président de Côte-d’Ivoire, ont précisé que le « mandat d’arrêt lui a été remis ce mardi ».
Une fois arrivé à La Haye, M. Gbagbo deviendra le premier ancien chef d’Etat à être placé en détention par le tribunal depuis sa fondation en 2002. Le président soudanais Omar el-Béchir a été inculpé, mais il refuse de se rendre, tandis que l’ancien chef de guerre libérien Charles Taylor et le dirigeant yougoslave Slobodan Milosevic ont été jugés par des tribunaux spéciaux ad hoc, plutôt que par le tribunal de la Cour internationale.
Laurent Gbagbo, 66 ans, l’ex-président de Cote-d’Ivoire, a été assigné à résidence dans le village reculé de Korhogo, situé à quelques 500 kilomètres au nord d’Abidjan depuis qu’il a été évincé de force en avril dernier par les forces d’Alassane Ouatara, nouveau président élu en novembre 2010.
Les troubles avaient commencé après que M. Gbagbo ait refusé d’abandonner le pouvoir après avoir perdu le scrutin présidentiel l’opposant à Alassane Ouattara.
Au moins 3 000 personnes ont été tuées au cours d’une lutte de pouvoir qui aura duré cinq mois et qui s’est achevée par l’arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011, et l’assermentation d’Alassane Ouattara comme président élu.
Les Nations Unies, Human Rights Watch et Amnesty International ont documenté la façon dont l’armée fidèle à Gbagbo avait mis le feu à des villages qui ont voté pour Gbagbo, et exécuté ceux qui ne pouvaient pas s’enfuir, notamment les personnes âgées et les handicapés, en les roulant à l’intérieur des matelas et ensuite leur mise en sur le feu.
Le procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo, a indiqué qu’il y’a des preuves que les partisans et de Ouattara et de Gbagbo avaient commis des crimes de guerre.
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SIWEL 300034 NOV 11