ALGER (SIWEL) — Alors que la Kabylie lutte désespérément pour se sortir du bourbier arabo-islamiste et d’une inquisition qu’elle subit de plein fouet, l’avocat algérien Mokrane Ait-Larbi, ancien sénateur et ancien numéro 2 d’un parti, qui était à la base kabyle, démocratique et laïc, cède à l’environnement ambiant et sombre dans une choquante dérive liberticide. Il appelle de ses vœux une loi internationale qui «criminalise les blasphèmes» pour dit-il «préserver l’ordre public, le dialogue entre les religions et les civilisations» ainsi que «la paix dans le monde», et ce à la suite de la tuerie qui a ciblé les caricaturistes du journal satirique Charlie Hebdo. Mais il ne nous dit pas comment faire pour établir un dialogue avec des civilisations dont l’obsession avouée est d’éradiquer toutes les autres… et, qui plus est, s’octroie, le droit divin d’employer des moyens « radicaux » pour y parvenir.

 

Quel choc en lisant ce matin l’article du quotidien algérien Liberté qui rapportait une publication de l’avocat algérien, Mokrane Ait-Larbi sur sa page Facebook, et dans laquelle il estimait que la liberté d’expression avait des limites qui ne devaient pas être franchies. Non pas que la chose soit un scoop dans un pays comme l’Algérie, livré depuis longtemps au fanatisme islamique par les institutions du pays, à commencer par l’école algérienne, mais c’est surtout parce que cela vient de l’ancien N° 2 du RCD, dont il était l’un des membres fondateur avec Ferhat Mehenni, Said Sadi et feu Mustapha Bacha. Crée en 1989, le RCD était à la base un parti kabyle (même s’il s’en défend aujourd’hui) qui luttait pour trois choses essentielle, à savoir : la culture (berbère), la démocratie et la laïcité. Or, depuis 1989, l’environnement ambiant semble avoir quelque peu déteint sur certains « historiques » de ce parti, qui n’hésitent plus à fréquenter les jupons des porteurs de gandouras…islamiques !

Après avoir vu le RCD sombrer dans le copinage avec des terroristes avérés du FIS, voilà que Me Ait-Larbi, cet ancien fondateur de ce même RCD affirme maintenant que le concept de Liberté d’expression ne doit pas être prétexte à « l’islamophobie et au blasphème des prophètes et des religions ». Il propose donc de mettre en place une initiative des pays musulmans au niveau des Nations unies et de l’UE en vue de parvenir à « la criminalisation des blasphèmes et des atteintes aux religions, au nom de la liberté d’expression »… j’ai regardé à plusieurs reprises si j’avais bien lu ; mais oui, j’ai bien lu. Puis en relisant encore une fois, je me suis rendu compte que Me Ait-Larbi ne proposait pas d’initiative des pays musulmans en vue de criminaliser la persécution, pouvant aller jusqu’au meurtre par « lynchage citoyen » ou par « sentence judicaire » des non musulmans dans les pays à majorité musulmane ; ni encore moins une criminalisation de l’application de la Charia islamique, avec son lot quotidien d’exécution des « blasphémateurs » et autres « apostats », d’amputation des voleurs de pommes, de lapidation des hommes et des femmes supposés adultères ou encore de mariages entres des hommes adultes et des petites filles pour certaines d’à peine 8 ou 9 ans …

Non de tout cela, il n’en est point question ! L’initiative des pays musulmans préconisée par Me Ait-Larbi se résume à criminaliser des blasphémateurs, dont le seul crime est de caricaturer l’obscurantisme religieux, qu’il soit juif, chrétien ou musulman, sans conséquence aucune sur la vie des croyants ou des non croyants, contrairement aux crimes de blasphème, d’apostasie et autres adultères…

Me Ait-Larbi, a même le culot d’évoquer une sorte de deux poids deux mesures quand il pointe du doigt l’Etat français qui criminalise l’antisémitisme ou toute atteinte au négationnisme de la shoah, tout en sous-entendant qu’il laisse éclore l’islamophobie et le blasphème en se camouflant derrière la liberté d’expression.

A ce propos, et alors-même qu’en tant qu’indépendantiste kabyle, je n’ai franchement aucune sympathie pour l’Etat français qui, en vertu de son aplaventrisme face aux pétrodollars des concepteurs de la doctrine criminelle du Wahabisme nous enfonce dans l’arabo-islamisme (dont nous ne sommes pas), il y a quand même lieu de préciser à Me Ait-Larbi que se moquer de la Shoah, c’est se moquer du meurtre organisé de 6 millions de personnes, hommes, femmes, enfants et vieillards ; ce qui n’est pas comparable au fait de se moquer du fanatisme de tous ces religieux.

Charlie-Hebdo s’est moqué de l’obscurantisme de toutes les religions et donc de l’islam aussi et alors ? Aucun prophète n’a été épargné, ni le christ, ni Mahomet ni Moise ni le pape, ni les mollahs, ni tous les abrutis de toutes les religions qui prétendent imposer leurs codes de « bonne conduite ». C’est son droit le plus absolu, d’autant plus qu’il le fait avec la plume et le crayon, avec humour et intelligence et que, contrairement à la cible de son humour, il n’emploie ni le sabre ni la kalachnikov pour exprimer ses idées et faire réfléchir à la bêtise humaine. Inutile de chercher à coller à Charlie Hebdo une étiquette d’islamophobe car l’église, la synagogue et la mosquée ont été pareillement traitées par ce journal satirique.

Et fort heureusement, il est encore libre de s’exprimer chez lui dans son propre pays, du moins tant que celui-ci n’a pas encore totalement abdiqué face aux bailleurs de fonds des islamistes de tous bords. Et si les musulmans se sentent outragés (mais jamais assassinés) par des critiques ou des dessins humoristiques, ils devraient commencer par s’en prendre à leurs propres coreligionnaires qui ne cessent de faire les unes des plus abominables actualités internationales.

Et plutôt que de criminaliser la liberté d’expression qui n’a jamais tué personne, il serait plus urgent que les lois internationales criminalisent toute atteinte à la personne en raison de ses croyances ou de ses opinions, et ce, partout dans le monde, y compris dans les pays à majorité musulmane où il ne fait pas bon d’être autre chose que musulmans.

Car, si Me Ait-Larbi considère que « tout acte terroriste dans les pays occidentaux est de nature à entraîner des préjudices contre les communautés musulmanes dans ces pays, et ce, à travers la mise en place de législations plus contraignantes qui entraveront la liberté de ses membres », il aurait été intéressant de savoir les position de Me Ait-Larbi sur le sort réservé aux communauté chrétiennes, animistes ou athées dans les pays musulmans car, juste pour précision, les mesures prises à leur encontre ne relèvent pas de « législations contraignantes qui entravent leur liberté » mais bel et bien de mesures portant atteinte à leur droit élémentaire à la vie !

maa/wbw
SIWEL 211530 JAN 15

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