DIASPORA (SIWEL) – Dans le souci de porter la voix des détenus politiques mozabites qui croupissent dans les geôles algériennes depuis près de 11 mois, une délégation du Comité de Soutien au Dr Fekhar et à ses codétenus, composée de Yacine Cheraiou, porte-parole, de Nadia Ut Aissa et de Dalil Makhloufi, a rencontré, ce mardi 31 mai 2016, le Député socialiste de l’Isère (8ème circonscription), Erwann BINET dans les bureaux de l’Assemblée Nationale. Cette rencontre s’inscrit dans la continuité de la campagne de sensibilisation auprès de toutes les instances internationales entamée au lendemain des arrestations à l’image de celles avec le président d’honneur de la LDH (Ligue des Droits de l’Homme) Michel Tubiana, ou de celle avec la collaboratrice du député vert Noël Mamere, Mathilde Julié-Viot.
Le député a été très à l’écoute des faits et a manifesté un vif intérêt pour le cas du Dr Fekhar et à ses codétenus. Pour lui, il est évident que l’Etat français, qui défend les valeurs universelles, les droits de l’Homme, ne doit pas rester indifférent à la détresse dans laquelle se trouvent les détenus mozabites. Il s’est empressé de connaitre la situation qui prévaut dans le Mzab ainsi que l’état de santé des prisonniers politiques. Le Comité de Soutien en a profité pour présenter le Dr Fekhar en insistant sur le fait qu’il s’agit d’un homme humaniste, militant des droits de l’Homme, médecin de fonction et qui a toujours mené une lutte pacifique et qui n’a pour d’autre « crime » que celui de défendre son peuple contre la politique du déni identitaire, les mozabites étant un peuple pacifique et laïque. Les membres du comité ont également soulevé le cas de Khoudir Sekkouti, Salah Abbouna, militants du Mouvement pour l’Autonomie du Mzab (MAM) persécutés qui ont trouvé refuge au Maroc ainsi que les avocats des détenus qui subissent un harcèlement de la part des autorités algériennes, notamment l’avocat Salah Dabouz.
La rencontre a été riche en échanges et le problème de la violation des droits de l’Homme dans sa globalité a été abordé notamment avec les campagnes de dénigrement et de harcèlement que subissent les militants du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) en Kabylie. Ces exactions, que cela soit contre le peuple mozabite, le peuple chawi ou le peuple kabyle, font partie d’une politique globale du gouvernement algérien qui vise à réduire à néant les droits des Amazighs.
En fin de réunion, rendez-vous a été pris pour de nouveau sensibiliser la classe politique française sur le cas des détenus mozabites.