ALGER (SIWEL) — Le quotidien proche du pouvoir algérien « Liberté » a mis du temps pour rendre compte de la prestation du grand chanteur kabyle Idir, pourtant invité du Forum de ce même journal. Alors que les positions d’Idir sont sans équivoque en faveur du droit à l’existence de la Kabylie et du cheminement « logique » aux idées d’indépendance face à l’ostracisme qui caractérise le régime algérien qui développe un racisme flagrant vis à vis de la Kabylie, comme des autres peuples amazighs d’Algérie, comme il vient encore de le prouver à travers le comportement colonialiste des services de police en pays Mozabite, Liberté agissant sur ordre du DRS n’a même pas osé citer le MAK ni, encore moins Ferhat Mehenni dont Idir a pourtant défendu les thèses en terme d’aboutissement logique à un demi siècle de combat infructueux.
De ce point de vue, El watan a été bien plus honnête que les hôtes du grand chanteur d’idir. Abordant la question qui fâche visiblement le quotidien algérien "Liberté", "El watan" dit «Hamid Cheriet, vrai nom d’Idir, déplore que l’Algérie « n’est toujours pas un Etat de droit ». « L’idéologie arabo-musulmane a faussé tout. On vous refuse d’être algérien. Si on s’obstine dans cette logique, il ne faut pas s’étonner qu’on voit germer dans les têtes plusieurs idées », met-il en garde. S’exprimant sur le projet de l’autonomie, puis de l’indépendance de la Kabylie défendu par le MAK, Idir déplore la diabolisation de Ferhat Mehenni et l’absence de débat autour de ces idées».
El watan rapporte ainsi les propos d’Idir : «Il faut avoir le courage et l’honnêteté de discuter de toutes ces questions», enchaîne-t-il. Interrogé sur le projet d’autonomie puis de l’indépendance de la Kabylie défendu par Ferhat Mhenni et le MAK, Idir appelle à un débat : «L’autonomie et l’indépendance, ce sont des concepts logiques lorsqu’ils découlent d’un phénomène de révolte, de réaction et de ras-le-bol. Mais qui a provoqué ce sentiment ? Est-ce que notre destin n’est pas d’être heureux tous ensemble dans ce pays, de façon à ce que chacun ait droit de cité ? Pourquoi faut-il occulter l’un par rapport à l’autre ? Ferhat Mhenni est quelqu’un qui a un parcours très peu commun. Il faut être honnête. Il s’est battu pour son identité, il l’a chantée. C’est bien de poser ce problème de l’autonomie. Parce que c’est à partir de la discussion qu’on va s’ouvrir et voir éventuellement quel est le meilleur chemin possible.»
Quant au quotidien TSA, il titre son article sur cet événement par : «Idir : « L’autonomie ou l’indépendance de la Kabylie est une suite logique et naturelle d’un déni d’identité » et rapporte les propos du chanteur Idir en ces termes: « L’autonomie ou l’indépendance, en soi, sont des concepts en réaction à quelque chose qui a été provoqué. Par qui et par quoi ? […] Il faut avoir le courage et l’honnêteté d’en débattre. Ferhat a un parcours peu commun, il a chanté et a été emprisonné. Il est allé jusqu’au bout de ses idées. Mais Ferhat n’est pas un monstre, qu’on ne le laisse pas s’exprimer, ça ne fait pas très Voltaire ».
Tandis que "Liberté" se pose la question «Idir : Algérien à part entière ? » et fait vite d’y répondre dès la première ligne en ces termes « On connaissait Idir pour son engagement identitaire, le voilà aujourd’hui dans l’étoffe d’un véritable héros de l’unité nationale» …
Difficile pour le quotidien "Liberté" de faire mieux en matière de déni de réalité, de mensonge mais en même temps de dévoilement flagrant de son agenda gouvernemental algérien, le même qu’il fait semblant de dénoncer en pointant ‘l’enclave" du club des pin qui lui sert de QG colonial.
zp,
SIWEL 031416 DEC 13
Liberté Il était, hier, l’invité du Forum de “Liberté“ Idir : Algérien à part entière ?
http://www.elwatan.com/actualite/l-identite-otage-de-l-ideologie-03-12-2013-237222_109.php