MONTREAL (SIWEL) — Dix jours après son hospitalisation à Montréal, pour des problèmes cardiaques, le ministre de la Langue et de la Culture kabyles au sein du Gouvernement provisoire kabyle en exil, Lhacène Ziani, est de nouveau prêt à reprendre les choses en main. La politique, dit-il, n’est pas un travail comme un autre, c’est un mode de vie.

 

Le ministre kabyle Lhacène Ziani à Siwel : « Je suis émerveillé par la solidarité kabyle en cette occasion »
b M. le ministre, nous vous rendons visite notamment pour nous enquérir de votre état santé et vous apporter notre soutien. À l’occasion, si vous vous sentez suffisamment d’énergie, nous souhaitons entendre de votre bouche quelques réponses aux questionnements [publiés ici et là au sujet de votre santé.]b
LHacène Ziani . : Je suis très heureux de recevoir mes nombreux amis chez moi et permettez-moi de vous dire que leur réconfort vaut largement celui des spécialistes qui se sont occupés des diagnostics. Également, j’ai reçu des appels et des courriels de soutien des quatre coins de la planète autant de la part des militants que des Kabyles en général. Aussi, il me fera plaisir de répondre sans réserve à vos questions.

M. le ministre, vous étiez débordant d’énergie à l’occasion de la fête de Yennayer et subitement vos cercles d’amis paniquent sur les réseaux sociaux au sujet de votre santé. On parle d’attaque cardiaque entre autres. Qu’en est-il exactement, si la question ne vous embarrasse pas?
La question ne m’embarrasse pas même si au Québec les questions de santé relèvent d’une très haute confidentialité. Lorsqu’on est une personne publique, on a le devoir de communiquer car ceux qui nous soutiennent ont justement le droit de savoir. À mon sens, cela fait partie de la reddition de compte tout simplement. Pour revenir à votre question, lors de la fête de Yennayer, j’avais déployé des efforts surhumains pour tenir la soirée et ce, sous encadrement très rapproché de l’équipe du GPK/MAK. En fait, je me trouvais déjà en congé de maladie suite à un épuisement lié notamment à des effets secondaires du diabète. Je suivais tranquillement mon traitement et un moment donné, je ressentais des douleurs intermittentes au niveau de la cage thoracique ainsi qu’un essoufflement. Après auscultation, mon médecin traitant m’a transféré en urgence en cardiologie. Là, j’ai été gardé en observation pour subir une dizaine de tests dont plusieurs en médecine nucléaire. C’est dire, que la médecine québécoise ne laisse rien au hasard. Enfin, les spécialistes ont conclu à l’absence de maladies cardiaques proprement dites mais à des perturbations causées par le stress et les insomnies. Ceci dit, je consulte chaque semaine pour suivre les évolutions.

Heureux d’entendre de votre propre bouche que toute complication cardiaque est écartée. Et alors comment vous sentez-vous présentement?
Aussitôt le diagnostic prononcé, je me suis senti étonnamment soulagé. Je suis toujours en convalescence, mais je reprends tranquillement mes forces. Je ne suis plus inquiet mais j’ai besoin de repos.

Durant cette convalescence, vous cessez donc toute activité, y compris la politique…
On ne peut pas cesser la politique. On peut se délester de certaines activités physiquement exigeantes comme les tournées en dehors de Montréal, les débats houleux et autres, mais on ne peut trop s’en éloigner non plus. La politique n’est pas un travail comme un autre, c’est un mode de vie!

Comment pouvez-vous concrètement ménager à la fois votre santé et votre ministère?
Si la convalescence n’excède pas 5 à 6 semaines encore, tout se passera sans embûche. Concrètement, je suis en charge de 2 activités principales. La première consiste en la participation avec les autres ministres à l’orientation politique du GPK. La seconde concerne la gouvernance des projets au sein du ministère de la langue et de la culture. Pour la première, le président Ferhat Mehenni et mes collègues ministres se répartissent ma charge et me tiennent régulièrement au courant des développements. Pour la seconde, le secrétaire général du ministère a pris admirablement les projets en main. Il rencontre régulièrement les directeurs et les chefs de projets pour faire avancer les travaux. Bien entendu, il me tient informé des progrès tout en m’épargnant le pénible quotidien. Les autres membres viennent me voir régulièrement pour me rassurer. Je saisis l’occasion pour féliciter l’équipe ministérielle.

Dda Lhacène, comment faites-vous pour trouver le temps de mener en parallèle vos projets professionnels au rythme que nous connaissons en Amérique du nord, vos activités politiques ainsi que la création poétique? N’est-ce pas cela qui vous surmène?
Ma fille, un dicton américain dit, à ce propos, à peu près ceci : si vous voulez régler un problème, confiez-le à une personne occupée. Cela peut paraître paradoxal, mais cela ne cesse de se vérifier. J’y crois personnellement. Le surmenage, à mon avis, n’est pas lié à la quantité d’énergie fournie mais beaucoup plus aux nombreux écueils qui truffent notre environnement de travail.

À propos de littérature et de poésie, des rumeurs circulent que vous promettez du nouveau pour ce printemps. Pouvons-nous prétendre à la primeur?
Pas de secret à ce niveau également! Effectivement, j’ai achevé, en décembre dernier, un récit que j’ai intitulé ‘’Le bon vieux temps ». Je devais le relire avant publication mais je suis tombé dans la situation que vous connaissez. Cependant, je suis confiant, je ferai tout mon possible pour qu’il paraisse pour le 20 avril de cette année. Pourquoi cette date? Parce que le plus grand chapitre porte sur le printemps de l’espoir (printemps 1980). En Kabyle, J’ai écrit un album chanté par un groupe kabyle montréalais et dont une bonne partie sera livrée sur scène durant ce même printemps.

Dda Lhacène, vous êtes plus rassurant que jamais, la communauté sera heureuse de toutes ces bonnes nouvelles. Ce fut un plaisir pour nous de nous en enquérir directement. Quel votre dernier pour cette séance tout en espérant qu’il y en aura d’autres?
Je vous remercie pour votre visite. Je remercie tous les Kabyles qui m’ont assurés de leur soutien. Je suis émerveillé par la solidarité kabyle en cette occasion. Le printemps approche à grand pas. Je saisis l’occasion pour appeler tous les citoyens kabyles de Kabylie et de la diaspora à hisser le 20 avril 2013 au rang de précurseur de l’indépendance de la Kabylie. Et merci encore!

Propos recueillis pour Siwel par Faroudja B.

fb/wbw
SIWEL 232203 FEV 13

Laisser un commentaire