Le procès Samir Oukaci : la vérité face à la machination politique
(SIWEL) —Un procès emblématique à Paris. Le jeudi 30 octobre, Samir Oukaci, jeune doctorant en anthropologie et militant pour la cause kabyle, est comparu devant le tribunal de Clichy. La plainte émane de Yacine Aissouane, présenté comme un « député » algérien, et du groupe S. Sadi. Mais derrière cette accusation formelle de « diffamation » se cache une réalité bien plus sombre : une manœuvre politique destinée à museler une voix dissidente par tous les moyens.
Ce procès est une insulte à la justice. Il ne s’agit pas d’une simple querelle entre personnes, mais de l’exportation vers la France des méthodes de répression et de règlement de comptes qui étouffent le débat en Algérie.
L’accusation : le « crime » d’avoir dit la vérité
Que reproche-t-on exactement à Samir Oukaci ? D’avoir publiquement qualifié Yacine Aissouane de « plus grand corrompu » de sa génération, après Saïd Sadi.
Ce propos, tenu lors d’un rassemblement de solidarité avec les prisonniers politiques kabyles, n’est pas une diffamation gratuite. Il s’inscrit dans un contexte précis de dénonciation :
· De la corruption systémique qui ronge les institutions.
· Du silence complice face aux atrocités commises en Kabylie, comme le crime d’État de LNI.
· De la persécution judiciaire d’opposants comme Mira Moknache ou Slimane Bouhafs.
Samir Oukaci n’a pas menti. Il a exercé son devoir de citoyen et de militant : dire la vérité au pouvoir.
Les plaignants : des masques et des manipulateurs
L’identité et les agissements des plaignants révèlent la véritable nature de cette action judiciaire.
1. Yacine Aissouane : Un « député » sans légitimité. Élu dans un contexte de boycott massif en Kabylie, il ne représente qu’une institution rejetée par son propre peuple. Signe révélateur : devant la justice française, il ne se présente pas comme député, mais comme un simple « ingénieur ».
2. Saïd Sadi : Le commanditaire dans l’ombre. L’ancien leader du RCD, présenté comme un « psychiatre à la retraite », est l’architecte de cette machination. Il s’invite même au procès en tant que « témoin », un rôle qui lui permet d’officialiser sa participation active sans en porter la responsabilité légale première. Son histoire est émaillée de tentatives similaires pour discréditer ses opposants, comme en témoigne le récit d’un proche de Samir, anciennement ciblé par les mêmes méthodes.
La question fondamentale : pourquoi un député algérien porte-t-il plainte en France, et non en Algérie ? Ce choix démontre un manque de confiance criant envers la justice de son propre pays, ou pire, la volonté d’utiliser un prétoire étranger pour faire taire un exilé.
La stratégie : l’exportation de la répression
Ce procès est une tentative claire de sous-traiter la répression. Incapables de faire taire Samir Oukaci en Algérie, ses détracteurs exportent le conflit en France, espérant étouffer dans un prétoire parisien les voix qui s’élèvent pour l’autodétermination kabyle.
C’est la logique de l’infâme Article 87bis – une camisole judiciaire algérienne visant spécifiquement les militants kabyles – qui tente de franchir la Méditerranée.
Notre combat : solidarité, vérité et dignité
Face à cette manœuvre ignoble, notre réponse doit être sans équivoque.
· Solidarité inconditionnelle : Nous sommes aux côtés de Samir Oukaci. Son combat est le nôtre. C’est la lutte pour la liberté d’expression, la dignité et la vérité.
· Vigilance absolue : L’audience, reportée au 24 février 2026, n’est qu’un répit. Nous resterons mobilisés pour dénoncer cette parodie de justice.
· Confiance dans la justice : Nous sommes convaincus que la justice française saura distinguer la diffamation de l’exercice légitime du droit à la critique et fera triompher les faits sur la calomnie.
La vérité est invincible
Ce procès est une comédie dont les initiateurs risquent de devenir les premières victimes. L’Histoire nous l’enseigne : on ne peut enterrer la vérité indéfiniment. Elle finit toujours par ressurgir, plus forte et plus éclatante.
Comme le disait Jean Cocteau, « le roman est un mensonge qui dit toujours la vérité ». Ici, le mensonge est dans l’accusation. La vérité est du côté de Samir Oukaci.
La vérité n’est pas un crime. C’est notre arme. Et elle est invincible.
Boualem Afir.
