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Quand la Bretagne tend la main à la Kabylie : Le message de remerciements de l’écrivain Raveh Kettouche

Avant tout, j’espère que tous les membres et participants de la délégation kabyle sont revenus de Bretagne, satisfaits du festival et de l’accueil qui leur a été réservé, ce dont je ne doute pas un instant. Nous avons été chaleureusement reçus à tous les niveaux. J’invite chacun à exprimer sa gratitude envers les organisateurs bretons du festival, marqué par la présence remarquable d’une forte délégation kabyle, ainsi qu’envers le maire et la mairie de Carhaix qui ont honoré la Kabylie, et témoigné de leur solidarité envers le peuple kabyle.

La parole du maire régionaliste de Carhaix et conseiller régional, Christian Troadec, a résonné comme une puissante déclaration de fraternité et de conscience politique, comme une acclamation vigoureuse de la conscience kabyle, en déclarant : « Vous avez un État qui ne vous reconnaît pas, qui veut faire en sorte que vous n’existiez plus. C’est pour cette liberté de conscience et de pouvoir s’exprimer que nous sommes fiers de recevoir le peuple kabyle. Vous êtes chez vous », rappelant, au passage, le caractère fondamental du droit à l’autodétermination et le droit pour chaque peuple de nouer les alliances qu’il souhaite. Il est vrai que le magnifique drapeau kabyle flottant sur les hauteurs de la mairie de Carhaix symbolisait fièrement cette amitié, au grand dam des ennemis de la liberté.

Je tiens à exprimer, en tant que participant de la délégation kabyle, ma profonde gratitude au peuple breton qui est venu nombreux non seulement pour le festival, mais aussi pour s’informer et manifester son soutien à la cause kabyle. Leur appui moral et inconditionnel a été largement ressenti et apprécié.

Mes remerciements vont également aux organisateurs kabyles et en particulier à leur présidente ainsi qu’au porte-parole du gouvernement kabyle en exil (Anavad) qui ont su être à la hauteur de l’évènement. J’adresse mes félicitations à la vingtaine d’écrivains et scientifiques kabyles, fiers de porter la voix de la Kabylie, sans oublier nos militants humbles, dévoués et infatigables, véritables gardiens de la kabylité.

Une mention particulière à nos deux chercheuses de talent, Charlotte Touati et Samia At Velɛid, qui nous ont honoré de leur présence et de leurs interventions d’une grande qualité. Je suis heureux d’avoir partagé ces moments à vos côtés. Puisse cette rencontre être le point de départ d’une nouvelle aventure intellectuelle !

Certains ont regretté l’absence physique du président Ferhat Mehenni. Qu’ils se rassurent, sa présence morale a été profondément ressentie tout au long du festival. Il a été largement évoqué et honoré. De nombreuses personnes bretonnes, femmes et hommes, ont exprimé le souhait d’entrer en contact avec lui.

En conclusion, le Festival du Livre de Carhaix qui s’est imposé comme une grande rencontre entre deux peuples et deux cultures que l’histoire, à bien des égards, a déjà rapprochés, un carrefour d’échanges et de fraternité entre deux peuples qui ont été marginalisés et pourtant profondément ancrés dans l’Histoire de l’Humanité.

Et que vive le Festival du livre de Carhaix !

Raveh Kettouche, le 27 octobre 2025

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