KABYLIE (SIWEL) – Séparatisme ! Séparatisme ! Séparatisme ! Quelle atmosphère ! La junte militaire algérienne coloniale n’a plus que ce mot à la gueule pour répondre à la revendication pour l’autodétermination de la Kabylie. En clair le droit des Kabyles, Peuple multimillénaire d’Afrique du Nord à disposer de lui-même.
Tebboune la marionnette et ses maîtres des Tagarins croient avoir trouvé la panacée, la réponse miracle, nous écrivons bien » réponse » et non accusation, folklorique elle est loin d’amoindrir la volonté et le droit intangible de la Kabylie à aller vers son Indépendance, ce terme la renforce et aussi péjoratif le voudraient-ils, il serait justifié tant cette junte illégitime est fuie d’abord par les algériens, égarés au sein d’une « nation » qui n’en est pas une, ne leur offrant ni identité nationale, ni culture algérienne, ni langue nationale propres, ni avenir prospère dont ils seraient fiers nonobstant l’image de pays terroriste accolée à ce que la junte voudrait leur faire avaler comme un «pays » respecté.
Ironie. Cette « Algérie » coloniale terre arabe et appartenant au monde arabe, une chimère, un miroir aux alouettes, fabriquée par la France coloniale, serait-elle donc Kabyle au point de pouvoir parler de séparatisme à l’encontre des Kabyles ?
La factice reconnaissance par cette « Algérie » de la culture Amazighe qu’elle tente par ailleurs, dans un double discours, d’écraser pour imposer son arabité et son islamité négatrices, respectivement des autres cultures et des autres cultes, ferait-elle pour autant des Kabyles un Peuple à soumettre sommé de nier sa Culture et son identité, bradant sa souveraineté territoriale et son Histoire millénaire, en somme sa Kabylité, au profit d’une « Algérie » comble de l’ironie, elle-même à l’identité nationale précaire pour ne pas plus ?
L’appartenance de la Kabylie à la culture Amazigh signifierait-elle une dissolution de la Kabylie, de sa Nation, de sa Kabylité et de son africanité dans cette ensemble Amazigh algérien, falsifié et dénaturé, arabisé dans un Maghreb arabe distingué de l’Afrique, synonyme de celle des peuples noirs, d’où le racisme algérien antinoir séculaire ?
L’Amazighité dévoyée dont les plus racistes des Algériens anti-Kabyles se revendiquent, pour mieux se disculper de toute accusation de racisme, ainsi que l’a fait Lazhar Soualem un ancien ambassadeur de cette junte au Conseil de droits de l’homme de l’ONU, leur servant ainsi à tenter de noyer la Kabylité dans cette amazighité de mauvais aloi. Si ce concept a servi un temps à affirmer l’identité amazigh des Kabyles, il est aujourd’hui dépassé sinon caduque.
La Kabylie est riche et fière de sa culture Amazigh mais elle est, en tout et avant tout, Kabyle. Parlant de la langue Tamazight, Mas Ferhat Mehenni a déclaré « Tamazight inou Taqvaylit ».
Ainsi que nous l’avions écrit ici dans Siwel, le Berbérisme est dépassé, la Kabylie est dans le format du Kabylisme. Elle lutte pour la Kabylité, toute la Kabylité et rien que la Kabylité.
La latinité, d’une partie des pays de l’Europe du Sud, a-t-elle absorbé et dissous les spécificités culturelles, linguistiques, traditionnelles nationales propres à ces États ? Des pays comme la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et d’autres encore, ont-ils perdu leur propre nom ? Sont-ils identifiés comme régions latines dans une Europe où existe aussi d’autres cultures que latines ? Diantre alors !
La fraternité des armes entre les Kabyles, qui ont pensé et initié le combat politique, ensuite armé anticolonial, avec le reste des populations appelés » algériennes » seulement depuis 1839, année de la création de cette entité « Algérie » par la France coloniale, peut-elle être théorisée à son avantage par la junte militaire comme une « nation algérienne » avec ses pendants » unité nationale » » arabité » » islamité » qu’elle a imposé à l’ensemble des populations de ce territoire, la libération acquise ?
La période 1954–1962 reste le seul espace de l’Histoire d’une « union » où les Kabyles ont réussi à entraîner les algériens, d’abord récalcitrants, à mener à côté d’eux le combat anticolonial.
Le mémorandum de 1948 pour l’autodétermination de cette « Algérie », intrinsèquement d’essence arabo-islamique, faisant de cette future « Algérie » un pays arabe et islamique, minorant de facto les autres peuples berbères, (Chaoui, Kabyle, Mozabite etc…) et les autres religions, (Chrétienne et juive), était le signe d’une dérive totalitaire négationniste confirmée la «libération » du pays acquise.
Le diktat idéologique ainsi imposé, accompagné d’assassinats, d’exils forcés, d’emprisonnements, de tortures et de viols a été continuellement combattu depuis 1949 à nos jours par le peuple Kabyle.
Actuellement la lutte de front portée par le MAK et le GPK, Gouvernement Provisoire Kabyle, franchit une étape diplomatique intense sur le plan international.
L’idéologie arabo-islamiste imposée n’a jamais été, ne peut et ne pourra constituer le socle de la nation et du peuple Kabyle. Aussi minoritaire soit-il sur le plan démographique, le peuple Kabyle n’adhère, ni se soumettra ou se délestera de sa Kabylité pour être phagocyté et broyé – nous n’écrivons pas assimilation – car en elle-même, l’entité arabo-islamique algérienne est dans le néant civilisationnel et historique, sans langue propre, seule à même de produire une identité affirmée et reconnue, avec ses imaginaires populaire, sociétal, ses contes, ses mythes etc…
Le recours actuel à la religion comme marqueur identitaire en est l’illustration et les propos du Président Emmanuel Macron sur « l’inexistence de la nation algérienne » en donnent l’explication.
Faute de référents identitaires propres à l’Algérie coloniale, l’identité socio-culturelle et nationale de l’enfant algérien se structure dans la haine de l’Autre, le Kouffar, le mécréant Chrétien, le Zouave Kabyle et le juif. En somme dans le communautarisme religieux de la Oumma, nation islamique.
Pour preuve, la vision de vidéos inquiétantes sur les réseaux sociaux, lourdes d’un avenir inscrit dans la haine et la violence, montrant à l’école, dans des scénettes horribles, des gamins algériens apprendre à laver ou enterrer les morts, selon la tradition et les us et coutumes islamiques ou apprendre, toujours sur les conseils de leur instituteur ou institutrice à décapiter une personne, le mécréant, interpelle tout Homme et nation civilisés.
Le fait colonial avéré, l’occupation de la Kabylie par cette « Algérie » dépourvue de repères et sans valeurs propres à sa « nation », que tout le monde recherche encore, le concept de séparatisme, si l’on concède, quelques secondes d’attention à cette assertion folklorique, à cette astuce vicieuse présentée par la junte devant la communauté internationale, qui n’est pas dupe de tous ses subterfuges, n’est-il pas raisonnable, noble et justifié ?
Quel est le peuple qui accepterait, fort de son Histoire et de sa langue millénaires, riche de ses structures et institutions politiques et sociales pérennes, disposant d’un territoire historique riche, long d’un littoral ouvert sur la Méditerranée et défendu, entres autres guerres, contre l’invasion arabe, celle des héritiers actuels de cette « Algérie », de s’aliéner et se fondre dans cette « Algérie » ?
La Kabylie, peuple, nation et société, est restée indépendante jusqu’en 1857, des années bien après que le Dey et Abdelkader dit l’émir ont capitulé. Loin d’être du séparatisme qui serait par ailleurs noble et justifié, la revendication indépendantiste s’inscrit dans l’irrédentisme Kabyle. La Kabylie doit recouvrer chaque centimètre carré de son territoire annexé par la France coloniale à l’« Algérie » sa fille illégitime, l’héritière.
La Kabylie use de tous les outils juridiques contenus dans la Charte de l’ONU pour affirmer son droit imprescriptible et inaliénable à son autodétermination.
La junte militaire, avec ses multiples tentatives, dignes d’une entité voyou, irresponsable et inconséquente, restées vaines, d’entraîner la Kabylie dans le piège de la violence, pour les plus connues ( feux de forêts et assassinats de Bensmail fomentés par ses barbouzes, emprisonnements arbitraires et viols des maisons Kabyles etc…) ainsi qu’elle le fait contre le Maroc ou encore le chantage gazier envers l’Espagne ou aussi de campagnes médiatiques racistes et haineuses contre Israël et le dernier pays à subir cette folie belliqueuse, le Cameroun, qui a privé les algériens du foot–opium, dérivatif aux multiples pénuries et crises sociales.
Pour se venger, la bande de brigands d’El Mouradia et des Tagarins aurait expédié au Qatar, en mission de harcèlement, plus d’un millier d’algériens chargés d’insulter et de provoquer les sportifs et supporteurs camerounais ainsi que leur délégation en s’auto-victimisant au passage. Bingo pour la junte, ces sauvageons ont réussi à troubler la quiétude de ce mondial de football et porter atteinte à l’hospitalité du Qatar dont ses diplomates de la Place de l’Etoile à Paris connaissent déjà les méfaits de la faune « One-Two-three » ensauvagée.
À cette volonté guerrière d’entraîner la Kabylie dans un bain de sang, en réponse, le GPK à sa tête Mas Ferhat Mehenni, avec pertinence politique, a réussi à traîner la junte sur la voie du politique, celle de l’obligation pour cette Algérie coloniale de respecter de la Charte de l’ONU, et ici en premier lieu, l’obligation de reconnaître le Droit à l’Autodétermination du Peuple Kabyle, un droit qui n’est pas sélectif et à la carte, valable pour certains et caduque pour d’autres, à l’instar de ce que cette junte veut instaurer, en violation du Droit international.
Les résultats sont probants, la junte a eu à répondre à la communauté internationale plusieurs fois, par courrier et en présentiel devant le CDH comme ce fut le cas le 11 novembre dernier, convoquée à l’Examen Périodique Universel où la junte a eu à répondre et – répondra désormais – sous le regard de la délégation Kabyle, de tous les dépassements indignes sur les droits humains qu’elle a commis en Kabylie occupée.
L’instabilité chronique multidimensionnelle intérieure, accentuée par l’isolement politique en expansion sur la scène internationale, maquillés par de factices shows sur une prétendue visibilité à l’étranger, ainsi que le défaut de crédibilité aggravée par la question Kabyle et d’autres maux longs à rapporter ici, entretiennent l’impossibilité pour cette Algérie d’émerger pour les très longues années à venir.
Ne reste plus que la propagande, caractéristique propre au mensonge d’État, telle celle déployée autour de la volonté d’adhésion de l’Algérie aux BRICS (1) et du chantage à l’arme du gaz qui se retourne contre elle tout comme elle est loin de remplir les critères exigés pour l’adhésion au BRICS.
La Résistance politique Kabyle, avec ses Résistants pacifiques en Kabylie et dans sa diaspora à travers le monde, persistera jusqu’à bouter le colonialisme algérien hors de la Kabylie occupée.
Les tergiversations et les louvoiements de la junte, loin d’entamer la patience Kabyle, accentuent chaque jour l’instabilité politique et économique de cette « Algérie » décatie sur le plan politique.
(1)–BRICS ( le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du sud) groupe de pays émergents à fort taux de croissance aspirant à faire contrepoids au G8 ( la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, l’Allemagne, le Japon, l’Italie et le Canada. La Russie actuellement suspendue à cause de sa guerre d’agression contre l’Ukraine.
CLKI – Chroniqueurs Libres de la Kabylie Indépendante