CHRONIQUE (SIWEL) — À quelques semaines de la commémoration du Printemps kabyle d’avril 1980 et le printemps noir de 2001, le Wali de Bgayet a instruit tous ses chefs de Daïras de mettre la main à la pâte.
Dans sa missive du 13 mars, il demande donc à ses subordonnés d’organiser des conférences qui « ne seront pas nécessairement liées à l’événement ». C’est ça le clou de l’histoire ! Cela veut dire quoi exactement? Veut-on détourner l’attention des Kabyles des vraies questions? Cherche-t-on à distraire et retenir les manifestants potentiels dans des salles fermées pour écouter des conférences sur la pénurie du lait ou la cherté de la banane à l’approche de cette date très importante pour le peuple kabyle?
Comment se fait-il que le pouvoir algérien qui empêche la tenue de conférences partout en Kabylie depuis janvier, appelle maintenant à l’organisation de conférences? Nous n’y voyons aucune logique hormis la peur de voir revenir dans la ville les émeutiers de janvier passé. Surtout quand on sait que les semaines à venir le pouvoir tient à « réussir » ses élections législatives auxquelles les citoyens ne croient plus.
Le pouvoir veut comme d’habitude des élections « propres et honnêtes » mais le peuple, lui, sait que les élections en Algérie n’ont jamais été propres et honnêtes. C’est pour cela que même les Kabyles algérianistes boycottent les élections législatives et présidentielles depuis des années.
Mais revenons à notre sujet principal. Le Wali demande (et exige un compte rendu) à ses chefs de Daïras d’inscrire leurs actions « au delà des activités folkloriques ». Ainsi donc les manifestations du 20 avril deviennent des activités folkloriques! Pourtant à la même période, l’année passée, le pouvoir avait appelé à organiser des marches et autres festivités sur la place publique. On voit bien que le pouvoir a perdu la boussole. Le bateau navigue dans des eaux incertaines. Le ciel est gris et le capitaine a peur de la tempête!
Maintenant posons une question cruciale. Les Kabyles qui ont toujours été au rendez-vous historique depuis la grandiose mobilisation du 19 mai 1981, vont-ils répondre positivement aux invitations de ce pouvoir qu’on peut comparer au fameux « chat revenu du pèlerinage »?
Eh bien, de notre côté, nous sommes convaincus que les souris kabyles vont plutôt écouter les sages directives de leur leader qui connaît très bien les turpitudes de Sidi Lhadj Amcic.
Le pouvoir algérien peut continuer encore à duper quelques naïfs mais pas le peuple kabyle qui dans sa grande majorité a compris que l’Algérie « pays arabe » est un cul de sac dont il faut rapidement sortir.
Le 20 avril restera le 20 avril. Tel un bouquet de fleurs, mettons les couleurs nationales entre les mains de notre jeunesse, elle saura faire d’avril le plus beau des printemps!
* « pays arabe » selon la dernière constitution algérienne
Yidir A.
SIWEL 182202 Mar 17