MONTRÉAL (SIWEL) — C’est demain 16 mars à 12h30 que les funérailles du militant de la cause kabyle et de l’Amazighité Ramdane Aissani auront lieu à Maison Funéraire Rideau Memorial Gardens & Funeral Home.
Adresse : 4275 Boulevard des Sources, Dollard des Ormeaux, Québec H9B 2A6.
Une veillée de recueillement aura lieu ce mardi 15 mars de 18 à 21h à la même place.
Les témoignages continuent à pleuvoir des amis et proches du regretté dont voici quelques uns :
Ramdane Aissani: vient de nous quitter. Militant de l’amazighité et de la cause kabyle, il était un ami personnel qui m’avait reçu chez lui à deux reprises, à Montréal. Nous nous sommes vus pour la dernière fois lors du pré-congrès du MAK fin novembre 2015. Au nom de l’Anavad et en mon nom personnel, je présente à sa famille nos condoléances les plus attristées.
2. Achab Ramdane, éditeur, Paris: :
Un ami de longue date. Sincères condoléances à la famille et aux amis. Ad fellas yaafu Rebbi.
3. Krimo Bouaou, ami du regretté, Montréal :
Triste nouvelle que cette perte de Ramdane. Je ne savais pas qu’il était malade. Quand je l’ai rencontré l’an passé à la conférence donnée par Ramdane Achab sur le 20 avril, il arborait ce sourire qui ne quittait presque jamais sa face. Il était effectivement une force tranquille, un chêne a proximité de qui on aimait se retrouver. Repose en paix Ramdane, Tamazgha a perdu un fils valeureux.
Nous venons d’apprendre la triste nouvelle de la disparition tragique de l’un de nos frères Kabyles résidants au Canada, en la personne de M. AISSANI RAMDANE âgé de 64 ans suite à une atteinte fatale de son état de santé.
DDA RAMDANE, comme il se faisait bien appeler par la majorité, a été un des militants de la première heure pour la cause amazighe, il l’a demeuré jusqu’à son dernier souffle de vie.
DDA RAMDANE fait partie des anciens adhérents de l’école INAS où il n’est pas passé inaperçu. Il a marqué la mémoire de ceux qui l’ont côtoyé de près ou de loin par son engagement, son sérieux, son assiduité et son dévouement ; il a été à la fois adhérent, parent d’élève, et en même temps étudiant adulte de l’école de tamazight INAS même à sa belle soixantaine d’âge.
J’ai eu donc la chance sans le savoir, de croiser ce grand monsieur en me trouvant avec lui dans le même groupe d’étudiants adultes du cours d’initiation à la transcription de notre langue TAMAZIGHT.
La durée de ce cours a été le moment précieux, qui a été finalement très court, que j’ai eu à partager avec lui pour le connaitre et pouvoir avoir l’honneur de parler de ce grand homme aujourd’hui.
Durant toute la durée de ce cours, il avait marqué son entourage par sa curiosité, son esprit critique constructif et surtout son esprit d’initiative pour avancer et faire évoluer notre chère langue maternelle TAMAZIGHT.
C’est l’un des meilleurs militants engagés qui s’en va, et que notre cause amazighe vient de perdre.
J’ai la parfaite conviction, sans connaître ses enfants, qu’il a fait son devoir et son maximum pour leur faire connaître leur identité, langue et culture amazighe en commençant par les prénommer IDIR, OUIZA et MASSIL.
Au nom de la grande famille INAS, profondément attristée par cette grande perte, je tiens à présenter mes condoléances les plus sincères à sa conjointe et ses enfants, sans oublier toute la grande famille AISSANI où qu’elle se trouve dans le monde en général et en Kabylie en particulier.
Mes condoléances vont aussi à tous ses amis, ses proches, ses confidents, ses collègues, et tous ceux et celles qui ont eu la chance de le connaitre et le côtoyer durant sa ci-courte et précieuse vie.
Je prie dieu aujourd’hui, pour qu’il repose en paix et que sa famille et ses proches puissent trouver, en ces moments difficiles, tout le courage, l’énergie et la force nécessaires pour surmonter cette dure épreuve de la vie.
Le président, Oussaid Saidoun
Pour le conseil d’administration de l’association culturelle Amazighe INAS
Montréal le 13/03/2016
5. Boussad Berrichi, Universitaire, Ottawa :
Je viens d’apprendre la triste nouvelle du décès de notre ami Ramdane Aissani. Un infatigable militant connu par son humanisme et son ouverture d’esprit.
Lors de l’un de ses voyages dans la ville de Québec avec son cousin, il m’avait téléphoné pour me rendre visite, chez moi à Québec, un certain 30 juin 2010.
Quelques mois après, il m’a parlé du mémoire de maîtrise que sa fille Louiza souhaite rédiger à l’Université de Montréal. En 2011, sa fille m’avait envoyé l’introduction et le chapitre 1 pour lui donner mon opinion. J’avais lu les pages de son travail dont j’ai découvert une écriture très fluide et je l’ai encouragé à continuer la rédaction – elle a persévéré et a soutenu son mémoire avec brio.
Je garde des souvenirs émus de Ramdane depuis notre première rencontre en mai 2009 à l’Université d’Ottawa, venu spécialement de Montréal pour assister à ma conférence.
Enfin, Ramdane, un homme humble, sincère, tolérant et ouvert, mais militant.
Qim di talwit à Ramdane,
Boussad B.
6. Djamila Adar, Journaliste, Militante Amazighe, Montréal :
La joie et la tristesse se chevauchent dans ce bas monde. J’avoue que ces derniers mois et notamment ces deux dernières semaines, j’ai été secouée par une peur terrible, voire terrifiante de perdre un ami cher : Kamel Serbouh, président du CAM. Dieu merci, la médecine l’a sauvé à temps. Pendant que nous préparions la conférence de M. Ziani, une autre mauvaise nouvelle nous a dévastés, m’a dévastée. C’est ce dimanche 13 mars que la nouvelle du décès de M. Aissani nous a été transmise par M. Ziani et sa femme. C’était dur à encaisser tout ça!
M. Aissani, je l’ai rencontré au début des années 2000. J’ai été impressionnée par son calme et subjuguée par son beau sourire et sa force d’écoute et d’observation. Dès qu’il sentait un conflit ou des tiraillements, il essayait de comprendre et éventuellement de rapprocher les gens pour qu’ils se concentrent sur l’essentiel. Je l’ai revu lors des spectacles de Zdek Mouloud et d’Assam Mouloud. J’avais remarqué qu’il avait beaucoup maigri, mais j’étais loin de deviner qu’il était malade. Je lui avais dit ironiquement : ‘’tu fais un régime? Il avait juste souri. Encore ce sourire légendaire qui illuminait toujours son visage et qui se cristallisait instantanément et naturellement dans la mémoire visuelle de toutes les personnes qui l’avaient connu.
Arrivé au Canada en 1981 après un passage pédagogique et académique aux États-Unis, Ramdane avait fait son bout de chemin en tant que professionnel, mais aussi en tant que membre concerné au plus haut point par les préoccupations et les aspirations de la communauté kabyle.
Toutes mes condoléances à sa famille, ses amis et sa communauté. Repose en paix M. Aissani et courage aux tiens.
7. Lhocine Yahia, professeur École Polytechnique de Montréal, :
«Qu’il repose en paix Notre Ami Ramdane. C’est un terrible choc aussi; impossible de fermer l’oeil hier soir. Je l’avais un peu perdu de vue ces dernières années, mais jamais oublié. Toutes mes condoléances les plus attristées à sa femme et à ses enfants, et surtout beaucoup de courage pour surmonter cette épreuve. Ramdane va demeurer dans nos pensées à jamais, il était un des piliers de notre communauté Kabyle de Canada, un jeune Amaghar Azemni qui avait le sagesse et le don de faire se rencontrer les amis et de les reconcilier. Je me rappelle qu’il avait réussi à maintenir le contact même avec ses amis d’enfance, ceux du collège de Dra El Mizan (où je l’ai connu la première fois) ou du Lycée Technique de Dellys qui étaient rendus aux quatre coins du monde (Taher de Denver, Mzali d’Angleterre, etc…). Il va tous nous manquer affreusement ! Ad yazen Rebbi sver i twacult-is, Nbud-as talwit n levda. ».
8. Tassadit Ould Hamouda, Activiste culturaliste et présidente Troupe Tafsut, Montreal :
Mas Aissani était un militant de la 1ère heure, Humble et respectueux. C est une grande perte pour la communauté. Toutes mes condoléances à sa famille. Il avait un franc parler et savait distinguer le vrai de l’ivraie. Ak yerhem rebbi a Mas . ad yazen rebi svar it wacult ik
9. Sekhi Arab, dramaturge-poète, membre ACAOH, Ottawa :
Il était de toutes les manifestations culturelles. il avait la force tranquille de ceux qui savent qui ils sont et quel est leur devoir. Il forçait le respect. Ad yeg r’ebbi yeg’g’a-d liser I wat wexxam.
10. Mohand Abdelli, Ami du regretté, Montréal (Un autre bel hommage que j’ai déjà posté) :
Adieu mon ami
C’est avec une très profonde tristesse que j’ai appris ton décès, mon ami Rami (Ramdane Aissani). J’avoue que Morphée m’as bercé une bonne partie de la nuit. Tu as décidé de partir à quelques jours de l’anniversaire de notre arrivée au Québec. Ç’aurait été notre 35ème. Nous étions arrivés et nous nous sommes connus ce 1er jour d’octobre 1975 au centre d’enseignement d’anglais de Wenham et nous devînmes inséparables le temps que dura notre séjour là-bas. Unis dans l’amitié et le militantisme pour notre cause commune, nous avons cheminé ensemble tels 2 frères qui ne partageaient pas la même famille. Nous ne nous voyions plus souvent depuis plusieurs années déjà, nos positions politiques sur certains sujets ayant raison de tout rapprochement physique. N’empêche, lors de chaque manifestation, événement culturel ou professionnel auquel nous participions, nous nous retrouvions avec ce plaisir que partagent deux amis qui ne veulent pas ouvrir le livre des souvenirs qui les divisent. On ne s’est jamais réconcilié sur nos différences mais cela ne nous a jamais empêché de vivre le plein plaisir de brèves retrouvailles. Ton amour pour la musique, la guitare que tu grattais de temps à autre sans trop de conviction dans l’appartement que nous partagions, ta bonne humeur, ton sourire éclatant, ton amitié indéfectible à travers les années, ton sens de la famille manqueront. Tu me manqueras. Te voici en novembre 1975, scrutant NY du haut de l’Empire State Building…et avec moi arborant nos vestes « militaires » achetées au Army Surplus Store l’après midi même. Nous étions fiers de vivre les derniers vestiges du mouvement « hippie »…
Je n’oublierai jamais l’accueil de Ramdane et de sa femme lors de mon passage au Canada en octobre 2012.
Ils m’avaient ensemble ouvert les bras et leur maison avec hospitalité, chaleur et une ouverture bien kabyle.
Ramdane représentait l’homme kabyle dont nous ne pouvons qu’être fiers car il avait hérité de la sagesse de ses (nos) Ancêtres.
Je voudrais exprimer à sa femme et ses enfants mon chagrin et leur dire qu’il me restera de ce Grand homme son sourire éclatant…