CONTRIBUTION (SIWEL) — Dans un texte parvenu à notre rédaction, le Secrétaire National au Numérique et à l’Innovation au sein du MAK, Mulud At Ɛazdin, estime que, pour le pouvoir algérien, la mise en échec du MAK passe forcément par l’isolation du leader du mouvement souverainiste, Ferhat mehenni, au sein de la famille souverainiste. De l’assassinat d’Ameziane Mehenni, aux difficultés de structuration de la diaspora, en passant par le harcèlement policier des militants en Kabylie, tout semble converger vers la mise hors d’état de nuire du Président de l’Anavad. Ci-dessous la contribution du jeune cadre du mouvement souverainiste dans son intégralité.
Si je tiens à rappeler ce qui est pour moi une évidence, c’est que je suis convaincu que l’objectif numéro 1 de l’Algérie officielle, dans ses manœuvres machiavéliques à l’égard de notre mouvement, c’est d’éloigner les militants souverainistes de Ferhat Mehenni et d’isoler ce dernier.
L’Assassinat d’Ameziane :
Les criminels du pouvoir algérien, qui ne reculent devant rien, ont pensé qu’en tuant le fils de notre leader en 2004, ils allaient le tuer lui-même, à petit feu, dans d’interminables remords ou encore l’envoyer dans un hôpital psychiatrique. Quoi qu’il en soit, leur objectif était de le dissuader dans ses ambitions pour la Kabylie. Sauf que ce que les écervelés du pouvoir algérien n’avaient pas compris à l’époque, c’est qu’ils avaient déjà tué 128 jeunes kabyles 3 ans plus tôt et qu’ils étaient tous, eux aussi, des enfants de Ferhat Mehenni. L’assassinat d’Ameziane n’a fait que renforcer la détermination et la lucidité du fondateur du MAK et de nous tous. Qu’ils le sachent une fois pour toutes : Depuis qu’Ameziane n’est plus nous sommes tous Ameziane.
Le pouvoir algérien à l’assaut de toute « structuration parisienne » :
Ferhat Mehenni est en exil, à Paris. Du MAK-France à l’Anavad en passant par le Réseau Anavad, les manipulateurs du pouvoir algérien ont réussi à faire des dégâts dans les structures mises en place par le leader de la cause kabyle. Cette malédiction qui semble entourer nos structures parisiennes n’est en fait pas une malédiction, mais l’action de manipulateurs du pouvoir algérien.
Ne soyons pas naïfs, l’Algérie va essayer à chaque fois que c’est nécessaire de casser les initiatives de structuration venant du président de l’Anavad et de tendre des pièges à ses proches collaborateurs. L’objectif étant de toujours essayer de casser la crédibilité de Ferhat Mehenni à coups de diffamations ou encore d’essayer de l’esquinter à coups de polémiques internes interminables.
Je suis convaincu que si on a du mal à nous organiser à Paris et en France, c’est parce que Ferhat Mehenni s’y trouve. Je suis persuadé qu’on aurait eu autant de mal à nous organiser au Québec ou en Suisse si Ferhat Mehenni s’y trouvait.
A cet effet, je tiens à rendre hommage au ministre Ahmed Haddag. Il a compris, avant plusieurs d’entre nous, qu’il fallait protéger notre Président et s’est attelé à cette tâche quotidienne compliquée. Il a réussi avec beaucoup de courage à accomplir cette mission. La première marche pour l’Indépendance de la Kabylie, qui a eu lieu le 17 Avril dernier à Paris, a pu avoir lieu dans l’unité des rangs. C’est la preuve de la réussite de l’action de mass Ahmed Haddag, à qui on doit tous notre soutien, notre adhésion et notre respect.
Et si le harcèlement policier servait à délégitimer Ferhat Mehenni auprès des militants du « terrain » ?
Avant le début de la crise qui touche nos rangs, je ne comprenais pas à quoi rimaient toutes ces arrestations et ces convocations de nos militants par la police coloniale (et en écrivant ces lignes, j’apprends que la militante Rachida Ider vient de recevoir deux convocations). D’autant plus que cet harcèlement policier ne fait que renforcer la détermination des militants. Encore mieux, le mouvement souverainiste y gagne en respect et en sympathie auprès de la population. En effet, les citoyens se sont mobilisés à plusieurs reprises pour protéger les militants et les dirigeants de notre mouvement face à la police.
Cet harcèlement policier a renforcé la solidarité entre les militants de l’intérieur et c’est tant mieux. En contrepartie, cela a inévitablement créé une frustration chez les dizaines de milliers de militants qui ne sont pas en Kabylie. C’est comme si, en Kabylie, la légitimité de chaque militant au sein du mouvement se mesurait au nombre d’intimidations qu’il a subies de la part de la police algérienne.
Raisonner ainsi n’est-ce pas tomber justement dans le piège du pouvoir algérien ?
Et les militants de l’extérieur, eux qui sont dans « le confort », ont été, à plusieurs fois, accusés de n’avoir rien fait contre cet harcèlement policier. Ainsi donc, si on n’est ni à Tizi Wezzu, ni à Tuvirett ni à Vgayet, on serait des militants de seconde zone qui n’aurait plus le droit de lutter pour notre mère-patrie et qui n’aurait plus aucune légitimité au sein du MAK ?
Il me semble clair que ces intimidations du pouvoir algérien ont servi à créer un clivage entre l’intérieur et l’extérieur et, plus encore, à donner plus de légitimité aux responsables du MAK uniquement parce qu’ils résident en Kabylie et parce qu’ils sont intimidés. Et tout cela dans l’unique objectif d’éloigner les militants du « terrain » de Ferhat Mehenni et leur faire oublier pourquoi notre leader n’est plus en Kabylie. Quelle pire intimidation que de pousser en exil un homme qui a tout sacrifié pour sa terre et pour son peuple ?
D’ailleurs, des militants et des cadres du MAK ont reçu des dizaines de convocations au lendemain du discours Historique du Président de l’Anavad, le 25 septembre dernier. Pourquoi autant de convocations à ce moment précis ? Il ne serait pas totalement farfelu de penser que c’est justement une dernière tentative désespérée de la part du pouvoir algérien de dire aux militants et aux cadres de l’intérieur qu’ils sont plus légitimes que notre leader et qu’ils arrivent à tenir tête à l’Etat algérien et à sa police coloniale sans qu’ils aient besoin de Ferhat Mehenni.
Je suis convaincu que si le pouvoir algérien cherchait à réellement dissuader les militants du MAK, il se serait pris autrement. D’ailleurs, je pense que c’est l’une des cartes à venir du pouvoir algérien et qu’on a tout intérêt, à cet effet, d’instaurer la discipline qui va nous permettre d’organiser notre protection. Nous devons toujours garder une longueur d’avance sur le pouvoir algérien si on veut y arriver. Cette longueur d’avance a été amorcée le 25 septembre par le Président de l’Anavad, avançons.
Le bicéphalisme et le manque de discipline, deux failles exploitées par le pouvoir algérien :
Les structures du MAK sont à revoir en profondeur autour d’une discipline renforcée. Maintenant que Ferhat Mehenni nous l’a dit, cela nous semble à tous d’une évidence certaine ! En effet, jusqu’ici, le MAK était avant tout un discours, un message. Sa mission principale était de sensibiliser les citoyens sur notre projet. Bouaziz Ait Chebib, l’un des meilleurs d’entre nous, a accompli, à cet effet, un travail gigantesque. Les marches du 17 Avril à Paris et du 20 Avril en Kabylie nous ont prouvées que notre construction nationale a atteint sa maturité : toutes et tous pour l’Indépendance de la Kabylie.
Nous sommes désormais prêts à franchir une nouvelle étape, celle de la construction. Construire notre protection, notre arsenal médiatique, notre manne financière et notre désobéissance civile. Et c’est dans ce sens qu’une discipline et une hiérarchisation efficace s’imposent. Et c’est également à travers la discipline qu’on compliquera la tâche au pouvoir algérien dans ses manœuvres machiavéliques de manipulation et d’infiltration. Aujourd’hui, n’importe quel agent des services algériens peut se dire militant du mouvement sans qu’on ait aucun moyen de prouver le contraire. Dans cette nouvelle étape à effectuer, cela nous serait fatal.
Quant au bicéphalisme, je pense que c’est l’un des défauts majeurs des statuts de notre mouvement. Bien que ces derniers garantissent une voix prépondérante au Président de l’Anavad sur toutes les autres structures du MAK, néanmoins, ils donnent assez de pouvoir aux instances du MAK pour nous retrouver dans un bicéphalisme qui fragilise notre mouvement et qui risque de mettre en échec nos stratégies futures. En effet, tant que le MAK a deux têtes et que l’une des deux têtes est Ferhat Mehenni, l’autre tête, quelle qu’elle soit, subira toutes les tentatives de manipulation, de chantage et de pression de la part du pouvoir algérien afin d’isoler le Mouvement de son leader.
Mulud At Ɛazdin
SIWEL 082013 OCT 16