CONTRIBUTION (SIWEL) — Demain, aux premières lueurs de l’aube, la terre qui t’a vu naitre sera libérée. Des Femmes et des Hommes, à qui tu as insufflé l’idée, à leur tête Mass Ferhat ont décidé qu’il en soit ainsi.
Tes ennemis, nos ennemis de nous tous et de toujours, t’ont ôté la vie mais mal leur en a pris puisque ton sang n’a fait qu’irriguer la graine de la liberté qui a présent est devenu un arbre, l’arbre de la liberté ! Et ta mort n’a fait que multiplier ta présence par mille dans nos têtes kabyles.
Par la grâce du régime honni d’Alger, ces primates ont à présent fait des petits qui écument le maquis du Djurdjura. Ils s’y plaisent haut nichés, agrippés aux branches des arbres. Désormais ces arbres nous reviennent de droit. Nous les en ferons descendre, nous les chasserons loin de nos terres, nous leur ferons regagner le désert ou du moins les gorges de Chiffa.
Tu sais? Qassaman que tu as tourné en dérision, les Algériens le sifflent parce qu’ils lui préfèrent l’hymne palestinien. De quoi ne sont-ils pas capables ces Algériens quand de contre-performance il s’agit! Nous, nous nous bouchons les oreilles parce que chanté dans une langue que nos mères ne comprennent pas, et véhicule un contenu violent que nos valeurs ancestrale ne cautionnent pas.
Tu as toujours affirmé que tu n’étais pas arabe. Et qui aurait cru le contraire? Tu étais l’antithèse d’un Rabah Deriassa ou d’un Mazouni, pour ne citer que ces deux parmi la myriade de chanteurs lèche-babouches dans le sillage de leurs ancêtres arabes de la djahilia qui trouvent à leurs maîtres des vertus là où il n’y a que piètrerie et médiocrité.
Qu’est-ce qu’un homme de ta stature aurait bien á voir avec un peuple qui ne se plait que dans le fracas des armes, qui inscrit la violence en lettres de sang sur sa feuille de route? Tu étais encore parmi nous lorsqu’ils ont décidé d’afficher les couleurs de ce qu’allait être la république pétrie d’arabe et d’islam qu’ils voulaient avec ses cortèges de bébés calcinés, de femmes éventrée, d’hommes décapités et ses villages décimés.. .
Tu étais kabyle, et le Kabyle se sent à l’étroit dans un pays où l’on reproduit la médiocrité à satiété et ou le mode de vie ne peut être régi que par un rapport de force entre un Raïs minable flanqué de sbires et des sujets misérables. C’est la cime de leur civilisation. Un pas de plus et c’est la république d’islam et de terreur. Tu vois, ils ont une marge de manœuvre étroite avec un pied dans la fange et l’autre dans le précipice et c’est l’éternel recommencement.
Tu ne voulais pas être algérien et qu’est-ce que tu avais raison bien avant les milliers que nous sommes aujourd’hui à nous convaincre du bien-fondé de cela. Les Algériens aujourd’hui ont en lieu et place du Raïs, un vieillard momifié, truffé de gadgets électroniques, qu’on a vissé dans un fauteuil il y a de cela 5 ans. Et depuis, Il ne parle pas, il ne bouge pas. En état de mort cérébral et pourtant il brigue mandat sur mandat.
Oui, c’est une momie, pas belle à voir du tout mais dirige d’une main de fer un pays grand comme 5 fois la France. Si les choses sont comme cela, c’est parce que dans cette culture qui est la leur, il n’y a rien à diriger, rien à planifier, rien à penser. Ils ont d’un côté le livre sacré-qui inclut le "Maktoub" et le "Allah ghaleb" sur les dos desquels ils mettent tout et avec lesquels ils expliquent tout, et de l’autre la baguette du policier qui fait mal.
Je ne termine pas ma lettre sans te mettre au courant du projet grandiose qu’ils s’apprêtent à lancer et qui consiste en la construction d´une mosquée, la plus grande d’Afrique. Et pour sûr, elle engloutira des milliards et appauvrira des millions. Tant qu’à faire, tant pis s’ils ont des mouroirs en guise d’hôpitaux, on y va pour mourir, n’est-ce pas la volonté d’Allah qui s’exhausse ? Quant à la momie, elle ira toujours à Val-de-Grâce si un fusible saute, ou si une puce vient à griller.
Oui, je comprends ton attachement à la Kabylie que tu voulais loin du giron de la république Algérienne arabe et musulmane. Cette république médiévale inventée par la France et par elle entretenue était le pire qui pût t’arriver. Et c’est pour cela que tu la descendais en flèches. Inspirés de ton exemple, nous la combattons pour édifier un Etat kabyle débarrassé de son poids mort qui pèse sur nos épaules et nous tire vers le bas.
Demain, dans cette Kabylie libérée, nous aurons d’autres Matoub. Ils vivront comme des lions mais ne mourront que de vieillesse car la patrie kabyle ur tettak ara afus deg-sen!
Vive la Kabylie Souveraine de Matoub!
Kaci MEZAA
SIWEL 201719 MAR 16