KABYLIE (SIWEL) — La multiplication record des animaux sauvages tels que le sanglier et le porc-épic, constatée depuis ces dix dernières années, en Kabylie, a provoqué un net recul pour l’intérêt accordé par les Kabyles à l’agriculture de montagne et au jardinage, auparavant, source de vie pour plusieurs foyers.
Ainsi, la culture maraichère, pratiquée souvent par nos vieilles et vieux, source de rentabilité pour les familles pauvres et source d’alimentation bio, qui faisait jadis le bonheur de la cuisine kabyle, est devenue rare, voire inexistante dans certains villages, à cause des ravages causés par les animaux sauvages qui pullulent d’une manière remarquable dans la région, depuis l’interdiction de la chasse par le pouvoir colonial, sous prétexte sécuritaire.
En effet, les pommes de terre, les oignions, et l’ail sont les légumes préférés du porc-épic, qui, de par sa nature de rongeur et creuseur de terre, est capable de franchir n’importe quelle clôture dressée contre lui ; les tomates, les céréales et toutes les espèces de fruits sont les aliments favoris du sanglier qui n’hésitera pas à tout ravager une fois il a accès à l’endroit où ils sont plantés. « J’ai semé un quintal de pommes de terre, qui, souvent m’en donne trois, une quantité qui suffit à nourrir ma petite famille pour toute l’année, mais hélas j’en ai récolté que la moitié, l’autre moitié est ravagée par les porcs-épics qui ont pullulé dans la région, depuis que la chasse a disparu », déclare, avec déception, Ali, un agriculteur retraité d’Ait Douala.
« Mes tomates, plantées dans mon jardin, qui se trouve à dix mètres de la maison, étaient complètement ravagées par les sangliers, l’été dernier », déclare, avec amertume, Rachid, originaire de Tadmait. « Si on développera l’agriculture de montagne en utilisant les techniques modernes d’agriculture, demain la Kabylie pourrait se suffire à elle-même en termes d’alimentation, du moins pour certains produits », déclare Saïd, agronome de formation, originaire de Laεziv.
Youva Amazigh
SIWEL 091300 JAN 21