GENEVE (SIWEL) — L’émissaire spécial des Nations unies pour la Syrie a appelé vendredi la Turquie à apporter son aide aux Kurdes assiégés par les djihadistes de l’Etat islamique à Kobanê. Staffan di Mistura a dit craindre une « répétition du massacre de Srebrenica en 1995 ». Il a demandé à Ankara d’ouvrir sa frontière aux volontaires qui veulent aller aider les combattants kurdes qui affrontent les djihadistes de l’EI. C’est le premier responsable international qui interpelle directement Ankara sur cet acte inouï de Recep Tayyep Erdogan et à qui ni Obama, ni Hollande, ni aucune puissance internationale n’a fait la moindre allusion, ce qui est à proprement parler un véritable scandale

 

La Turquie a positionné des chars et des engins d’artillerie le long de sa frontière à quelques kilomètres de Kobanê, mais elle n’a exprimé aucune intention d’intervenir militairement contre l’Etat islamique ni encore moins d’aider les kurdes à les combattre, faute d’un accord avec les Etats-Unis et leurs alliés sur les suites à donner au conflit syrien. C’est-à-dire la mise en place d’une zone tampon qui lui permettrait de contrôler la région kurde autonome de Syrie et aider les rebelles syriens « modérés » à renverser Bachar El Assad.

Plus grave encore, les forces turques empêchent les Kurdes de Turquie de franchir la frontière pour prêter main forte aux défenseurs de Kobanê. Des manifestations de kurdes ont lieu quotidiennement depuis 3 jours en Turquie faisant déjà plus de 24 morts parmi les kurdes.

L’EI ne cesse de gagner du terrain face aux combattants kurdes qui se battent à 10 contre 1 avec un armement léger face aux chars et aux blindés de l’Etat islamique. C’est dans ce contexte que l’émissaire spécial des Nations unies pour la Syrie Staffan di Mistura, a exprimé ses plus vives inquiétudes.

Staffan di Mistura, a rappelé la tragédie de la ville de Srebrenica durant laquelle les Serbes de Bosnie avaient massacré 8.000 civils musulmans : « Vous vous souvenez de Srebrenica? Nous, oui. Nous n’avons pas oublié et nous ne nous le pardonnerons sans doute jamais », a dit l’émissaire de l’Onu lors d’une conférence de presse à Genève.

Staffan di Mistura a dit craindre un massacre similaire à Kobanê, où 10.000 à 13.000 kurdes sont massées dans une zone de Kobanê, coincée entre la ville et la frontière avec la Turquie et où, en plus des combattants, il resterait 500 à 700 habitants, essentiellement des personnes âgées. « Quand il y a une menace imminente contre les civils, nous ne pouvons pas, nous ne devons pas rester silencieux », a-t-il insisté.

« Chacun doit faire tout ce qu’il peut pour empêcher ce massacre. J’espère que nous ne verrons pas des gens se faire décapiter » a dit Staffan di Mistura qui a demandé à Ankara d’« ouvrir sa frontière aux volontaires qui veulent aller aider les combattants kurdes qui affrontent les djihadistes de l’EI».

C’est le premier, et le seul, représentant de la communauté internationale qui a interpellé la Turquie sur le blocus imposé par ce pays, soi-disant membre de la coalition contre le Daech, sur la petite ville de Kobanê. Les alliés de la Turquie, en l’occurrence, les Etats-Unis et la France, gardent quant à eux un silence honteux.

Les kurdes ont montré au monde entier un courage qui force l’admiration ainsi que leur détermination réelle à combattre les monstres sanguinaires de l’Etat islamique, ce qui est loin d’être le cas de cette coalition qui vient une nouvelle fois de mettre à nu sa duplicité et son hypocrisie

Avec Reuters
zp,
SIWEL 101725 OCT 14

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