CHRONIQUE (SIWEL) — Injuste, dramatique, révoltant… Les mots ne suffisent pas pour décrire le sort réservé par l’Etat colonial aux artistes kabyles.
Cette fois-ci, c’est la chanteuse Louiza, qui du haut de ses 74 ans est contrainte de lancer, la mort dans l’âme, un appel aux Kabyles pour lui venir en aide afin de suivre un traitement médical en France.
Une vidéo émouvante. Insupportable la vue de cette grande dame de la culture kabyle qui, les larmes aux yeux, nous fait part de ses souffrances et de sa solitude. Un message qui nous donne la chair de poule, nous emplit de colère. La chanteuse kabyle Louiza n’a reçu aucune aide de l’Etat algérien pour se soigner ! N’est-elle pas « algérienne » ? N’a-t-elle pas le droit à la prise en charge médicale en tant qu’algérienne ? La réponse est non car Louiza est Kabyle et vit dans le cadre d’un Etat raciste et anti-kabyle. Ce qui finira, nous l’espérons, par dissiper les doutes de ceux qui croient encore en une Algérie une et indivisible.
En tant qu’artiste kabyle, Louiza n’aura rien de la part de l’Etat colonial. Nous l’avons appris à nos dépens après la perte de Khaloui Lounès, de Meziane Rachid et de tant d’autres chanteurs kabyles, partis faute d’une prise en charge à temps. C’est un crime de non-assistance à personne malade. C’est aussi un crime raciste dont la victime est une chanteuse kabyle. Le criminel, le pouvoir raciste d’Alger. Les complices, toutes ces fausses croyances, ces préjugés tordus selon lesquels l’Algérie arabo-islamiste peut encore se démocratiser et s’ouvrir sur l’Autre, le Kabyle, le Mozabite, le Chaoui…
Pour la bande raciste d’Alger, chaque artiste kabyle qui s’en va, c’est un pan de notre citadelle kabyle qui s’écroule. C’est pourquoi la solidarité kabyle est à l’ordre du jour et devrait être érigée en rempart contre le racisme d’Alger.
Tezwagh Amélia
SIWEL 040852 Jun 17 UTC