TIZI-OUZOU (SIWEL) — Suite à l’appel du Comité de Supporters de l’emblématique club de football kabyle, plusieurs centaines de supporters de la JSK, dont la doyenne des militants de Kabylie, « Nna Nouara », ont battu les pavés de Tizi-Ouzou hier après-midi pour dénoncer les mesures injustes prises à l’encontre du club phare de la Kabylie après la mort tragique du joueur camerounais Albert Ebossé. La mort du joueur camerounais, survenue dans des circonstances pour le moins troubles, a été l’occasion de porter de lourdes sanctions contre le club mais surtout contre ses supporters, désormais interdits de tribunes. Les drapeaux amazighs et autres emblèmes kabyles ne seront désormais plus visibles. Une tache de moins aux policiers algériens qui fouillent systématiquement les supporters kabyles pour les délester de leurs drapeaux amazighs.
Cet événement tragique, survenus comme par hasard dans un club emblématique kabyle, a constitué un prétexte judicieux pour interdire désormais les tribunes aux supporters de la JSK qui emportaient avec eux, partout où ils allaient, les couleurs de la Kabylie, notamment le drapeau amazigh, tant honni par l’Etat raciste algérien. Les sanctions prises contre le club ne visent en réalité que les supporters de la JSK qui sont ainsi « légalement » écartés des stades.
Pour rappel, la thèse officielle algérienne fait endosser la responsabilité de la mort du joueur camerounais aux supporters kabyles qui auraient, selon les déclarations officielles algériennes, lancé un projectile lourd et tranchant sur le joueur, ce qui aurait causé sa mort.
Or, les trois médecins légistes camerounais ont estimé que le joueur a été "assassiné". Dans un document de 15 pages ils ont conclu que « M. Albert Ebossé Bojongo est décédé des suites d’une agression brutale avec poly traumatisme crânien. Nous rappelons pour cela, l’observation sur le crâne d’une embarrure de la calotte, de la fracture des os de la base et la fracture des vertèbres cervicales. Sur l’épaule gauche, il a été constaté une luxation et une fracture maquée de la clavicule du même côté. »…
Ce rapport ne peut en aucun cas correspondre à une mort accidentelle provoquée par un objet contondant lancé à partir des tribunes. Si tel avait été le cas, il n’aurait pu y avoir qu’un seul point d’impact …à moins que les autorités algérienne estiment crédible que l’objet en question ait la faculté extraordinaire d’avoir plusieurs points d’impact à la fois et de provoquer une luxation de l’épaule, de fracturer en même temps les vertèbres cervicales, la base et la calotte du crane….et de contenir violemment la victime au sol.
maa,
SIWEL 281426 JAN15
http://www.siwel.info/Meurtre-d-Albert-Ebosse-une-affaire-d-Etat_a6849.html