ANOUAL (SIWEL) — « C’est impressionnant cet opportunisme. Je n’en reviens pas. Il m’arrive de me rendre à l’évidence que le makhzen est ainsi, on y peut rien. Il n’a aucune dignité, ni visage ni queue, ni de sens, ni nada. C’est un fourre-tout, et c’est cela la force qui le maintient aujourd’hui hors de l’eau. Je reste pantois d’entendre ou de lire que le makhzen célèbre la Bataille d’Anoual. Quelle insulte!. Ceux qui ont fait la bataille d’Anoual, n’ont cessé de combattre ce Makhzen même. Ce makhzen même qui a tout fait pour abattre la résistance, carboniser la mémoire du penseur de cette bataille, il n a pas honte d’aller aux obsèques de ses victimes. Il feint d’avoir une courte mémoire et c’est une perfidie grossière, tout le monde en est consciencieux, il s’est fait « grillé ». La bataille d’Anoual a été déclenchée non seulement contre la présence espagnole mais contre le makhzen lui-même «
L’Etat marocain est véritablement une exception. Un Etat qui sait tout faire. Universalisant. Il peut être tout à la fois. Je reste pantois face à la capacité extraordinaire de l’Etat-makhzen de se transformer continuellement, de s’adapter, au grès du temps.
Le voila en ce jour 21 juillet 2013, missionner ses agents locaux à aller à ANOUAL dans le RIF, porter la Djellaba blanche immaculée et le fez s’installer dans une grande tente , dans le faste habituel , des tapis par terre , sans doute, confisqués DE FORCE aux habitants RICHES du village , avec comme décor les notables, les anciens membres de l’Armée de libération et les anciens résistants, retournés et makhzénisés à leur tour, c’est plus fort qu’eux, et en supplément une présence nombreuse de forces de répression et de protection à la fois, pour… célébrer la bataille d’Anoual conduite pour révolutionner la vie sociopolitique dans le Rif pour chasser la colonisation espagnole.
Cette bataille, portée par des hommes et des femmes dignes, et qui porte les symboles de la liberté de l’indépendance et de la justice.
C’est impressionnant cet opportunisme. Je n’en reviens pas. Il m’arrive de me rendre à l’évidence que le makhzen est ainsi, on y peut rien. Il n’a aucune dignité, ni visage ni queue, ni de sens, ni nada. C’est un fourre-tout, et c’est cela la force qui le maintient aujourd’hui hors de l’eau. Je reste pantois d’entendre ou de lire que le makhzen célèbre la Bataille d’Anoual.
Quelle insulte!. Ceux qui ont fait la bataille d’Anoual, n’ont cessé de combattre ce Makhzen même. Ce makhzen même qui a tout fait pour abattre la résistance, carboniser la mémoire du penseur de cette bataille, il n a pas honte d’aller aux obsèques de ses victimes. Il feint d’avoir une courte mémoire et c’est une perfidie grossière, tout le monde en est consciencieux, il s’est fait « grillé ».
Enfin le Makhzen d’aujourd’hui, est BIEN celui qui a fait, hier encore, les mains et les pieds pour casser, broyer Anoual, la vraie, c’est toujours lui qui VEUT COÛTE QUE COÛTE FOLKLORISER Anoual l’authentique, la PROSTITUER. On garde la MEMOIRE, rien n’a été oublié, TOUT EST INTACT. Le Makhzen et ses satellites, seront toujours ce qu’ils ont été.
Dans un contexte de l’Etat marocain, la crédibilité est la grande absente. Elle marque un vide béant. Il faut beaucoup pour le combler. Un effort surhumain, et une dose immense d’intelligence. et même dans ce cas précis, j’aurai du mal à espérer qu’ un mouvement, minime soit-il , puisse surgir de cette eau, stagnante depuis que le Maroc fut décrété une monarchie d’essence divine.
Difficile de me convaincre d’un changement potentiel tant que les méthodes restent les mêmes, entre hier et aujourd’hui. La raison humaine veut que tout concept soit porteur d’un sens, d’un contenu dans le discours du Prince et de l’Etat qui se respectent, il n’est pas un vain mot. On ne peut se permettre de balancer des mots à tout va, qui voudraient signifier tout et son contraire. Au plus beau pays du monde, c’en est le cas.
L’âme du système dit le "Makhzen" refait surface à chaque fois qu’il s’agit de mater , de carboniser et d’écarter ce qui ne lui plait pas, par la force, qui , après tout ,reste le seul capital séculaire usité par tous ceux qui sont passés à la tête de l’Etat et l’unique moyen de communication avec le PEUPLE.
Comme dirait l’adage, "chasser le naturel, il revient au galop". La constitution octroyée, même si ‘elle fut concoctée et validée par le Prince lui même, elle laisse à désirer en terme de sacralité que doivent lui vouer les institutions de l’Etat qu’il gouverne. Là haut, on s’en fiche de la Constitution , de la citoyenneté des droits humains ,des principes de base d’un Etat démocratique , peu importe toutes ces choses étrangères, l’essentiel est que le système survive.
Le mot dialogue fait défaut dans le sac à outil du système. Face à des manifestants, il suffit de donner le signal pour que tout rentre dans l’ordre. les coups de pieds aveugles, les bâtons "thahrawt" font le nécessaire; l’assaut est alors donné contre de simples manifestants revendicateurs pacifistes qui n’ont comme outil de travail que DES revendications verbales, toutes légitimes, des banderoles , des voix , des PRINCIPES ET DES CONVICTIONS. Le tour est joué, tout est maté, cassé, blessé. Hop! Circulez il n’y a rien à voir!
Tout est mensonge, tout est supercherie. Le fond n’a pas changé d’un iota. On peut s’interroger pourquoi donc !?
Peut être que la pseudo Constitution qualifiée de nouvelle, ne l’est pas en réalité? la terrain en est témoin
Peut être que le centre de gravité, de l’autoritarisme n’a aucunement été changé par la "Constitution"?? Certainement
Peut être que le défaut est en le peuple ??? J’en doute,
Peut être que les individualités qui tiennent les règnes du pouvoir sont des incompétents ? A coup sûr
Peut être que l’idéologie "universalisante" qui meut tout ce bateau dans lequel nous sommes TOUS ET TOUTES embarqué5(E)s, a fait son temps?? Sans aucun doute
Peut être qu’il n y aucune volonté de changer, dans ce cas-là, le statu quo est préférable à fout changement éventuel.
Un destin à la tunisienn ou à la libyenne n’est pas à écarter…
Ce sera un point de non retour…
Ayrad Tacfin,
SIWEL 281626 JUI 13